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Le mercredi 25 décembre 2023, s’est tenu le 37ème webinaire du REMAPSEN sur le thème de la Fistule Obstétricale en Afrique de l’Ouest.
Cet événement a réuni plus d’une cinquantaine de journalistes issus de 21 pays d’Afrique du Nord, de l’Ouest et du Centre, dont la Tunisie, le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Sénégal, le Mali, la Côte d’Ivoire, la RDC, le Niger, le Togo, le Gabon, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Cap-Vert, la Centrafrique, le Mali, le Tchad, le Burundi, la Mauritanie, le Congo-Brazzaville, la Guinée Équatoriale et Madagascar.
M. Youssouf Bamba, président du REMAPSEN, a chaleureusement accueilli tous les participants en soulignant l’importance du sujet de la fistule obstétricale. Ensuite, Mme Fanta Diakité, coordinatrice du REMAPSEN au Mali, a brièvement présenté le Dr Cheikh Touré avant de lui donner la parole.
Dans sa présentation, le Dr Cheikh Touré Directeur régional d’Intra Health International pour l’Afrique de l’Ouest et du centre a expliqué que la mission d’Intrahealth est d’améliorer la performance des agents de santé et de renforcer les systèmes de santé dans lesquels ils travaillent. Il a souligné que la fistule obstétricale est une lésion qui se produit lors d’un travail prolongé pendant l’accouchement, lorsque la tête du bébé comprime les tissus. Cette condition est souvent le résultat de mariages précoces, touchant des jeunes filles dont le corps n’est pas prêt pour l’accouchement, ainsi que des mutilations génitales féminines (MGF).
Le Dr Touré a souligné l’importance cruciale d’une couverture quantitative et qualitative insuffisante des soins péri-partum dans la cause de la fistule obstétricale. Il a partagé des statistiques alarmantes, notamment que 1096 femmes victimes de la fistule ont été traitées dans le cadre du projet USAID Fistula Mali, entre juin 2014 et avril 2018.
Au cours du webinaire, quatre séries de questions ont enrichi les discussions autour de la présentation du Dr Cheikh Touré. Il a été rappelé le rôle essentiel des journalistes dans la vulgarisation de ces questions ainsi que l’importance de sensibiliser les communautés contre le mariage des enfants, les grossesses précoces et pour encourager les accouchements dans des centres de santé avec l’assistance de personnel qualifié. La planification des grossesses et la promotion de l’espacement des naissances ont également été soulignées.
Le Dr Cheikh Touré a conclu en insistant sur le caractère très vulnérable des femmes touchées, en particulier les jeunes et les pauvres en milieu rural. Les coûts élevés du traitement rendent souvent les services inaccessibles aux victimes de la fistule. Il a souligné que l’accès à des soins obstétricaux qualifiés est la meilleure stratégie de prévention secondaire. La prévalence de la fistule obstétricale est la plus élevée chez les femmes marginalisées vivant dans des régions reculées, avec un accès limité à des services de santé reproductive de qualité et une connaissance insuffisante des risques liés à la grossesse et à l’accouchement.
De plus, les fausses croyances sociales entourant les causes de la fistule entraînent souvent la stigmatisation, l’ostracisme et la violence contre les femmes, perpétuant ainsi le cycle de marginalisation et empêchant les femmes affectées de rechercher de l’aide et du soutien. Il a été souligné que la communication en direction des communautés est essentielle pour une meilleure prise en charge des femmes victimes de la fistule obstétricale dans nos pays. C’est pourquoi il est impératif d’impliquer les médias dans cette lutte afin de réduire le taux de stigmatisation et de rejet. Conscients du rôle crucial des médias dans la communication de masse, le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) s’engage à poursuivre cette mission vitale.
Hawa Bâ
