La CEA apporte son expertise au secteur privé mauritanien dans le cadre de l’opérationnalisation de la ZLECAF

Le Bureau de la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) en Afrique du Nord poursuit la série d’ateliers organisés depuis quelque temps en Mauritanie dans le cadre de la mise en œuvre des modalités pratiques de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf).

C’est dans cette foulée que s’est ouvert ce matin à Nouakchott un nouvel atelier organisé par le Bureau de la CEA en Afrique du Nord, en partenariat avec le Ministère mauritanien du Commerce, de l’Industrie, de l’Artisanat et du Tourisme, la Corporation Internationale Islamique du Financement du Commerce (ITFC) et l’Institut africain de développement économique et de planification (IDEP), un atelier de formation sur les modalités pratiques d’exportation dans le cadre de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf) au bénéfice du secteur privé mauritanien.

L’atelier qui se déroulera du 16 au 20 octobre 2023 à Nouakchott sera animé par Abdoul Kane, un économiste chevronné très familier des activités de la CEA.

Plusieurs représentants du secteur privé national prennent part à cet atelier. On note aussi des représentants de la Chambre du Commerce, d’Industrie, d’Artisanat et d’Agriculture ; des représentants des Ministères du Commerce, de l’Industrie, de l’Artisanat et du Tourisme ; des Finances ; des Pêches et de l’Economie maritime ; de l’Agriculture et de l’Equipement et des Transports ainsi que de la Banque centrale, de la Douane et de la Société civile.

La Mauritanie, bon élève de la ZLECAf

Cette a formation a pour objectif de contribuer à la mise en œuvre effective de la ZLECAf en Mauritanie à travers la préparation du secteur privé de Mauritanie et en particulier ses PME aux modalités pratiques d’exportation dans le cadre de l’accord.

Dans son mot introductif à l’ouverture des discussions, Mohamed Lemine Vayda, Directeur du Commerce Extérieur au Ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme, Négociateur en Chef de la Mauritanie pour la ZLECAf a campé le décor en revenant sur le marché commun africain qui regroupe tous les pays du continent à l’exception de l’Erythrée.

Le directeur du commerce extérieur  a expliqué les obstacles qui se dressent devant la ZLECAf qui peine encore à être vraiment opérationnelle.

« Le processus de la ZLECAf est long et compliqué » a-t-il rappelé. La Mauritanie est l’un des premiers pays à ratifier l’accord en 2018. A l’heure actuelle seuls 47 pays sur 54 ont ratifié cet accord.

Malgré la campagne de sensibilisation engagée par le ministère du Commerce il y a 2 ans, les arcanes de la ZLECAf sont encore peu connues y compris par les opérateurs économiques.

Parlant du traitement préférentiel au niveau de la ZLECAf, le directeur a souligné qu’il se fait de manière graduelle. Pour des pays jugés en avance comme le Maroc et l’Egypte il faut 10 ans pour démanteler les barrières tarifaires.

Et pour les pays les moins avancés il en faut 13.

Abordant la libéralisation du commerce, le directeur a noté qu’en Mauritanie cette libéralisation fondée sur l’article 10 de la constitution est plus que satisfaisante. Il a souligné au passage la forte complémentarité qui existe entre les secteurs privé et public ce qui pour lui est un avantage appréciable pour la ZLECAf.

Selon le directeur du Commerce extérieur la Mauritanie a déjà déposé la liste de ses concessions tarifaires, 90% sont libéralisées. Seuls 3% de produits jugés stratégiques sont exclus de l’accord.

Et Mohamed Lemine d’ajouter que la libéralisation des services est aussi en bonne voie, rappelant que l’économie mauritanienne est une économie de services.

En effet selon les chiffres des 5 dernières années 40% des recettes viennent du secteur tertiaire, 30% du secondaire et 30% du secteur primaire.

Il y a 2 ans la Mauritanie a mis en place une stratégie, avec l’appui de la CEA. Et c’est justement dans ce cadre que cette dernière initie un certain nombre d’ateliers dont celui ouvert aujourd’hui à Nouakchott qui vise à mieux outiller les opérateurs du secteur privé en les initiant aux modalités pratiques d’exportation dans le cadre de la ZLECAf.

Selon un communiqué de la CEA : « Actuellement dominées par les produits primaires et en particulier les secteurs extractifs(fer, or, cuivre, poissons, hydrocarbures bruts) les exportations de la Mauritanie sont essentiellement destinées à l’extérieur du continent africain, seul 8,3% du total des exportations restant sur le continent (Maroc, Sénégal, Egypte, Côte d’Ivoire, Mali et Tunisie – ONS, 2018).

La Mauritanie jouit toutefois d’un potentiel significatif pour développer ses échanges avec le reste du continent et tirer parti de sa position stratégique en tant que point de passage du transport transit intra régional de marchandises. Pour y parvenir, le pays gagnerait à identifier les mesures d’appui nécessaires pour mettre en place et réduire les effets négatifs de l’Accord et créer un environnement favorable pour sa compétitivité économique. »

Notons enfin qu’aujourd’hui tous les pays africains sont invités à ratifier l’accord de la ZLECAf et à entreprendre l’harmonisation des règles en vue d’un marché unique de 1,2 milliard de consommateurs.

Ce marché aura beaucoup d’avantages pour l’Afrique à en croire les experts.

Une étude récente de la Banque Mondiale note que l’impact de la ZLECAf permettra à plus de 30 millions d’africains de sortir de la pauvreté. Les recettes augmenteront de 450 milliards de dollars d’ici 2035 et les exportations africaines connaitront un bond de 560 milliards de dollars. Ainsi, la ZLECAf renforcera considérablement la résilience de l’économie africaine.

Bakari Gueye

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