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L’éditorial de La Nouvelle Expression : l’uniforme rime avec abus de pouvoir, intolérance et arrogance, mais…

En Mauritanie, pour les citoyens, l’uniforme rime avec abus de pouvoir, intolérance, arrogance, brutalité, mauvais traitements et autres actes insolents contre les civils.

C’est dire que l’histoire récente du pays renseigne sur des atrocités commises par les hommes en uniformes qui ont sapé l’unité du peuple mauritanien. Des hommes de certains corps habillés ont singulièrement brillé par une attitude bestiale, plongeant la Mauritanie et son histoire dans une hideuse posture.

Un tableau noir que, la Mauritanie – qui cultive l’amalgame – n’arrive pas à se départir

Cependant, dans ces corps habillés, on trouve des exceptions qui nous honorent et honorent la Mauritanie. L’expression de l’exception qui n’est pas celle qui confirme toujours la règle a concerné deux événements dans deux endroits différents et deux porteur d’uniforme de deux corps différents dont j’ai été témoin.

C’était il y a quelques jours, mon attention a été attirée par une foule qui s’était massée à côté du marché central de Nouakchott. Il était 20 heures 23mn ; je me suis approché pour savoir de quoi il s’agissait car au même moment des agents de la Communauté Urbaine de Nouakchott (CUN), aidés par les forces de l’ordre, essayaient de faire déguerpir les étals sauvages des commerçants qui obstruent les allées du marché et l’avenue Kennedy dans sa façade Est.

La foule était massée autour du colonel qui commande les éléments des forces de l’ordre, lesquels s’activaient avec les agents de la CUN pour faire respirer le marché. Dans un langage simple et accessible, l’officier supérieur expliquait aux commerçants les bienfaits de leur mission pour eux-mêmes qui protestaient et pour l’image de la ville.

Il s’est surtout appesanti sur l’aspect sécuritaire, la fluidité de la circulation sur l’axe et l’action des malfrats dans un marché sans ordre. Les commerçants ont tout simplement applaudi. Même s’il n’avait pas les réponses à toutes leurs préoccupations, ils étaient compréhensifs par rapport à sa responsabilité ; il a su les rassurer que l’État ne les laissera pas tomber.

Dans cet exercice de communication que les décideurs auraient du faire, le colonel s’en est bien sorti. Les commerçants présents sur les lieux ont tous compris l’intérêt de désengorger le marché et la rue. Mais seulement beaucoup de ces hommes et femmes ont un problème de survie ou du pain quotidien. Leurs commerces constituent le soutien essentiel de la vie et de l’existence de leurs familles. Ils continueront difficilement à respecter cette mesure. ..

Autre lieu, autre fait : Aux environs de 22 heures sur l’axe SOUKOUK, une dame dans une Avensis blanche allait tout simplement commettre un acte regrettable, n’eut été un réflexe difficile à expliquer qui m’aida à éviter l’accident. Les voituriers et les passants ont tous retenu leur souffle mais le pire était déjà derrière nous.

Et comme de coutume, en pareille circonstance, les occupants des deux voitures en cause sont descendus pour s’excuser et remercier le TOUT PUISSANT de les avoir sauvés du danger.Mais la dame dans sa voiture, après sa bêtise, qui roulait environs à 100km/h et qui se pensait tout permis, s’est arrêtée 50 mètres après devant des gendarmes en faction dans cette zone, leur intimant l’ordre de m’arrêter car, selon elle, j’avais l’intention de la tuer.

D’un ton ferme et autoritaire, elle avait tonné : « Kird 4el kowri kaane hami ya koutlini we gavalaley ! » (traduit littéralement : « Arrêtez-moi ce Noir qui voulait me tuer et enfermez-le ! ». Le jeune gendarme s’exécuta en me demandant de serrer ma droite. En sortant de ma voiture, j’ai lancé à l’endroit de la femme et du jeune en tenue : « Madame aurait dû conjuguer au passé, car elle se trompe d’époque et de personne ; parce que ce nègre qu’elle veut arrêter n’est pas un bédouin qui a précocement changé la tente pour une somptueuse villa mal acquise, ni l’âne à cette belle voiture blanche dont elle ignore le prix et Madame ne doit pas interpeler des hommes du corps le plus respecté comme des vulgaires hères à sa disposition. Madame doit savoir que ce nègre est un citoyen raisonnable, humainement respectueux et correct vis-à-vis de l’autre ».

Avant que le chef de poste n’intervienne pour mettre un terme aux rêves d’une femme habitée par Satan, mon épouse qui était avec moi dans la voiture, dans un hassaniya sans accent, a fait passer à la bonne dame 5 minutes qu’elle n’oubliera jamais de sa vie. 5 minutes qu’elle regrettera toute sa vie mais 5 minutes qui l’aideront à l’avenir à bien réfléchir pour bannir de sa vision et son langage la réduction de l’autre.

Les passants, se mêlant à la discussion, soutenaient que c’était une femme ; par conséquent, on ne doit pas discuter avec elle et que, donc, je devais quitter les lieux. Je leur rétorquais que c’était une histoire entre deux femmes qu’il fallait régler pour le bien de la société mauritanienne, et que moi je ne me sentais plus concerné…

Il faut dire que le respect de la femme en tout lieu et en toute circonstance est une « clause » bien mauritanienne. Mais ce respect doit aller à cette femme, cette sœur, cette maman, cette épouse qui aime sincèrement la Mauritanie, sa stabilité, son honneur, pour une cohésion saine entre ses citoyens. Mais pas celle-là qui se pense tout permis, qui piétine les enfants des autres, foule aux pieds sa propre dignité de femme et transgresse les principes de base du respect du vivre-ensemble.

La femme mauritanienne digne de respect, c’est celle-là qui est sans couleur, ni tribu et qui ne se définit même pas par rapport à sa race mais un être d’une société mauritanienne humainement humaine. Pas cette dévergondée qui confond l’âne à la voiture fruit de la précocité d’une nouvelle situation qu’une bédouine ne pouvait imaginer même dans ses rêves les plus fous.

Que Dieu garde la société des faits et actions de ces femmes qui ne se gênent pas de priver la liberté à un citoyen juste par mépris et ce sentiment de supériorité d’être tout permis dans un pays saccagé, meurtri et abandonné même par les pluies.

 

 

Camara Seydi Moussa

La Nouvelle Expression

www.nouvelleexpression.org

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