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ABEPAD/SHIRAKA : Impliquer les journalistes dans la lutte pour l’abandon des MGF

Mme Yande Sall, présidente ABEPAD

Contribuer à la rupture de la chaîne de transmission de la culture des pratiques néfastes, tel était l’engagement attendu des journalistes qui ont bénéficié d’un atelier de formation et de sensibilisation intitulé : Vulgarisation  de la stratégie  nationale pour la promotion  de l’abandon  des MGF Excision et lutte contre le mariage des enfants du 26 au 28 septembre 2019 à Nouakchott.

L’atelier était organisé par l’ABEPAD avec le soutien financier de son partenaire SHIRAKA dans le cadre de ses activités pour la promotion et la défense des droits de la  femme et de manière plus spécifique dans son combat pour la promotion de l’abandon de la pratique des Mutilations Génitales Féminines et des mariages précoces.

Madame Yande Sall, présidente de l’ONG ABEPAD a déclaré que la bataille  contre toutes les formes de pratiques attentatoires contre la dignité de la femme y compris la pratique des Mutilations Génitales Féminines  et des mariages précoces relève de la responsabilité de tous.

Soulignant que l’approche de l’ABEPAD consiste à cibler et à former un ensemble de personnes ressources, Mme Yande Sall a insisté sur le rôle des journalistes dans ce cadre. « Nous attendons de nos partenaires des médias une implication et un soutien effectifs pour que la sensibilisation soit mieux portée auprès de la société dans toutes sa diversité. » A-t-elle dit avant de rappeler que l’objectif est de casser la chaîne de transmission de la pratique des MGF par la déconstruction des arguments culturels qui justifient et légitiment ces pratiques dans l’imaginaire des populations mauritaniennes.

C’est selon une approche interdisciplinaire qu’a été déroulée la formation. Sont intervenus au cours de l’atelier un leader religieux,  un sociologue, un médecin et un juriste qui ont partagé avec les participants des communications.

Dans son exposé,  sur Islam et MGF, l’Imam Ould Boyye a  rappelé les Hadiths  dont se servent certains Ulémas pour justifier et légitime la pratique des MGF. Il a évoqué le cas de certains Hadiths et du cas de Aicha avant  de noter  que l’Islam interdit sur l’homme toute pratiques nuisible à la santé.

Le Professeur Abdoulaye SOW a présenté une communication sur la contre argumentation culturelle comme stratégie pour la promotion de l’abandon de la pratique des MGF et des mariages précoces. Il a ms en lumière les fondements socioculturels et religieux qui justifient et légitiment la pratique des MGF et des mariages précoces. Il a attiré l’attention des journalistes  sur la nécessité de mener le combat au niveau des représentations culturelles où se trouvent les arguments qui justifient et légitiment la pratique des MGF et des mariages précoces.

Pour sa part Docteur DIENG a fait une communication sur les conséquences sanitaires dangereuses  de la pratique des MGF et des mariages précoces. Il a mis en évidence les conséquences immédiates et les conséquences lointaines  tout en attirant l’attention des participants et des participantes sur le fait que toute mutilation affecte la femme sa vie durant. Il a terminé en faisant allusion à la différence entre la circoncision et l’excision pour mieux faire ressortir le caractère attentatoire à la dignité humaine que la MGF.

Le point de vue juridique a été donné par Monsieur KASSE qui a fait une communication sur le cadre légal et réglementaire pour la promotion de l’abandon de la pratique des MGF et des mariages précoces. Il a souligné que la mobilisation communautaire est le pilier de la Stratégie Nationale  pour la promotion de l’abandon de la pratique des MGF et des mariages précoces.

Après avoir souligné le taux de prévalence de la pratique des MGF et des mariages précoces selon les régions, il a mis en lumière, les structures étatiques destinées à promouvoir cet abandon  et les textes protecteurs des droits de la femme contre ces pratiques.

Tout en notant la loi qui fixe l’âge légal du mariage 18 ans, il a déploré l’absence de loi criminalisant de manière spécifique la pratique des MGF obligeant le recours à l’article 12 du Code Pénal. Enfin, il a terminé en mettant su un souhait celui de voir un Guide pédagogique de sensibilisation avec une Terminologie acceptée par tous.

A la fin des trois communications, il y a eu des séances de débat questions/réponses qui ont permis aux journalistes de poser des questions. Elles ont tourné autour de l’absence d’une loi criminalisant la pratique des MGF, la responsabilité des hommes sur la persistance de la pratique des MGF, le poids de la culture notamment des arguments culturels, les soins de santé et les raisons de la divergence des Ulémas sur la Fatwa. Cette séance  a permis aux différents formateurs d’apporter des réponses.

A l’issue de cette rencontre, de jeunes journalistes ont indiqué avoir saisi la nécessité de couvrir les questions des droits humains, notamment celles relatives aux MGF/Excision. « Cela nous permettre de mieux informer les populations sur toutes les questions concernant le vécu quotidien et mieux sur les décisions et les mesures prises par les pouvoirs dans la lutte pour la promotion de l’abandon de la pratique des MGF et des mariages précoces et de toutes les formes de violences basées sur le genre. » A déclaré avec satisfaction un jeune journaliste.

Compte rendu par Tégué Mbodj

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