Quand l’opposition fausse la donne/El Weli Sidi Haiba*

Aucun changement notoire ne s’est opéré sur un échiquier politique national presque le même depuis plusieurs décennies et sous-tendu par l’âge avancé de la plupart de ses inamovibles ténors.

Des partis politiques indissociables de leurs fondateurs par récépissés du Ministère de l’Intérieur sur la foi de leur déclaration assortie de listes de membres fondateurs cousue par un choix unilatéral et où reposant sur la courtoisie et des considérations subjectives de quotas tribaux, ethniques et régionaux pour la conformité à l’essence dite de la constitution de formations politiques.

L’usure des partis « propriétés privées » 

N’est-ce pas là une matière à réflexion sur l’usure qui ne cesse de ronger la consistance de la matière politique et ébranle en soi les convictions, elles-mêmes, entamées depuis bien longtemps.

Mais, outre les partis « propriétés privées  » de leurs fondateurs, ceux au départ d’obédiences idéologiques ne sont pas épargnés par cette usure. Car ayant consommé depuis longtemps l’essence du contenu de leurs pensées, ils se trouvent eux aussi à la croisée des chemins avec l’impotence fatale et le recul de plus en plus patent de leurs idéologies dont ils se réclament ; Des idéologies qui sont dépassées par le ton du renouveau et de la liberté du modèle de pensée et du choix libre des dirigeants auxquels les militants déçus vont confier leurs destinées à travers des gouvernances surveillées et limitées dans le temps.

C’est dans ce nouveau contexte que se préparent des échéances présidentielles exceptionnelles sous le sceau de l’application stricte de l’article 99 de la constitution limitant à deux les mandats et excluant de de facto de la course le président sortant. Mais aussi sous le sceau de l’impossible accord de l’opposition sur un candidat unique face d’une majorité du système qui a fait le choix de son candidat à la présidentielle.

la décomposition de l’opposition 

Nonobstant ces cas déterminants de la situation en branle, il y a le phénomène Sidi Mohamed Ould Boubacar, ex-premier ministre du Président Ould Taya, dont la candidature venue en dehors de toute formation politique, a été soutenue par le mythique parti de Tawassoul d’obédience islamiste et, dit-on,  par l’homme d’affaires dissident   Mohamed Ould Bouamatou.

Il faut dire que cette candidature a bousculé les calendriers, perturbé les choix, faussé les calculs des autres candidats dont essentiellement Ould Mouloud et Biram Abeid, remis en cause bien des alliances et fait douter bien des ténors, leur faisant prendre, au-delà même, des positions dévalorisantes aux yeux de ceux qui voyaient en eux des messies politiques.

C’est aussi dans cette atmosphère délétère, pour une scène politique déjà très écornée par la faiblesse des discours et les visées égoïstes des leaders, que l’imbroglio s’est installé dans les rangs d’une opposition radicale démissionnaire et qui laisse le champ libre  à deux candidats  déjà très en avance dans l’avant campagne.

Peut-elle encore se rétracter et agir au profit des candidats déclarés de ses rangs ? Le temps pour une réponse déterminante est, en tout cas, très court.

*Journaliste/écrivain 

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