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Le Sénégal à l’épreuve de la crise d’orientation et de perspectives

A la suite des élections présidentielles de ce dimanche 24 mars où le peuple sénégalais a, par un vote qui a l’allure d’un référendum, sanctionné massivement le régime en place, il est nécessaire de poser les questions sur les perspectives du pays de la TERANGA. Autrement dit, à l’issue de ces élections, qui ont rappelées, certes la grandeur de la démocratie sénégalaise, le pays n’a-t-il pas fait un saut vers l’inconnu ?

En Afrique, malheureusement, on a tendance à voter contre un système et très rarement le peuple a eu l’occasion de faire le choix d’un projet. Ces élections ne sont pas en reste. Quid du projet de pastef ? Nombreux sont encore pessimistes sur sa faisabilité.
Ce n’est forcément pas à cause de son inexistence mais plutôt à cause sa méconnaissance et surtout de sa maturité. Car, il a été longtemps noyé par les différents événements qui ont émaillés la vie politique sénégalaise depuis les événements de mars 2021.

Le politico-judiciaire a tellement occupé les acteurs politiques sénégalais qui se sont livrés à une bataille acharnée au point de noyer le débat d’idées. Sans prétendre faire le procès à Sonko d’avoir œuvré sciemment et stratégiquement ainsi pour éviter de défendre le projet dans une longue traversée de désert d’opposant, on peut avoir la liberté de penser que le combat politico-judiciaire a rendu possible l’élection de son poulain (prétendument porteur dudit projet).

Comment traduire ce vote sanction à un vote d’adhésion ? Autrement dit, dès lors que ce qui faisait obstacle au projet n’existe plus, peut on se pencher sur sa faisabilité ?
Personnellement, je ne me risquerai pas à aller fouiner sur sa faisabilité technique. Je laisse cette partie aux experts en la matière. Mais en écoutant le discours du nouveau président, je remarque la pertinence de parler de « projet de société ». En fait, il s’agit effectivement de ça. Le mal des pays africains se trouve dans le manque de perspectives sociétales. La tendance au mimétisme du modèle occidental fait que les projets sont moins adaptés à la réalité du terrain.

Autrement dit, la réussite de ce projet exige une réelle volonté de changement de paradigme au niveau des rapports que chaque citoyen a et doit avoir avec la chose publique. Sans quoi, le programme de pastef qui vient d’être exhibé sous nos yeux, reste très ambitieux mais risque d’être une chimère si les fondamentaux ne sont pas là.

Autrement dit, il faut oser penser ou repenser (si ce n’est déjà fait) le système social. Et cela exige de prendre les choses par le bon bout de la lorgnette pour donner l’impulsion d’une mise en place d’un vrai mécanisme de concertation sociale. Le nouvel homme fort du palais a-t-il l’étoffe pour réaliser cela ? A-t-il (lui-même) et (autour de lui) les soft skill(compétences comportementales) qu’il faut pour y arriver ? Wait and see !!!

Demba SY
Redaction Golal Média

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