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Editorial : Nouakchott a soif !

Les robinets sont à sec dans la capitale depuis samedi. La SNDE s’est fendu d’un communiqué parlant de légères perturbations au niveau du Km 17. Légères perturbations alors que les populations prises à la gorge par la forte canicule meurent de soif.

Malheureusement ces légères perturbations sont devenues la règle. Au cours de la dernière coupure générale en date le ministre concerné avait promis que ça ne se reproduira plus. C’est le problème de l’électricité qui était mis en avant. Le Président de la République a inauguré le 5 juillet dernier la station électrique de Beni-Naaji qui alimente la station de pompage. Jusque-là l’alimentation en eau de la ville de Nouakchott dépendait de l’énergie de Manantali.

Quoiqu’il en soit il est paradoxal que le spectre de la soif continue à planer sur la ville de Nouakchott et ce malgré le démarrage effectif du méga projet Aftout Essahli financé à hauteur d’environ 41 millions de dollars américains par le Fonds africain de développement (FAD). Ce projet était censé régler le problème de l’alimentation en eau portable de la capitale et garantir ses besoins en eau jusqu’en 2030.

Aujourd’hui, même dans certains quartiers desservis par le réseau les robinets coulent irrégulièrement et les coupures sont fréquentes.

L’objectif principal qui est de disponibiliser l’eau pour les populations de la capitale n’est pas encore atteint car cette denrée se fait encore rare dans les quartiers périphériques où l’approvisionnement moyenâgeux par le biais des fontaines publiques et des bourricots est toujours de mise.

Ainsi les 120 000 m3 par jour pompés jusque-là sont très insuffisants comme l’avait reconnu indirectement en Août 2020 le directeur général de la Société Nationale d’Eau (SNDE), qui avait parlé d’une extension en cours qui portera la production à 225 000 m3 par jour.

Le projet Aftout Essahili a constitué une avancée importante mais la projression exponentielle de la population de la capitale a compliqué les choses.

A noter que ce n’est pas seulement la capitale qui fait face à l’accès aux services d’eau. C’est un problème général qui se pose avec acuité un peu partout dans le pays.

Il y a encore peu, les porteurs de jerricanes jaunes vides qui se font voir à l’occasion des visites présidentielles ont marqué tous les esprits.

A l’Est du pays les éleveurs et leur bétail font face à de graves pénuries, surtout pendant l’été. Les populations du Nord doivent affronter les conditions naturelles inouïes.

Beaucoup d’investissements e de projets ont été entrepris mais les différentes politiques dans le secteur menées depuis près de 20 ans ont montré leurs limites.

A l’échelle nationale, les taux d’accès aux services d’eau potable et d’assainissement sont faibles et de fortes inégalités d’accès subsistent, d’une part entre les régions et d’autre part entre les zones périurbaines et rurales sous-équipées et les centres urbains mieux desservis.

Les objectifs fixés par le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) sur la période 2006-2010 n’ont pas été atteints. Fin 2010, seulement 50 % de la population disposait d’un accès à une source d’eau potable et le taux de branchement individuel à un réseau d’eau n’était que de 23 %.

La Mauritanie a adopté en 2000 la Déclaration du Millénaire pour le Développement et s’est engagée à réduire  de  moitié  la  proportion  de  la population privée d’un accès durable à l’eau potable et à l’assainissement de base, entre 1990 et 2015.

Dans cette perspective, le 3ème Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté adopté par  le  gouvernement s’inscrit  dans  cette  dynamique  en  fixant  comme objectif  d’améliorer  l’accès  à  l’eau  potable  et  à  l’assainissement  pour  tous,  en quantité et en qualité à des prix abordables.

On connait la suite…

Bakari Gueye

 

 

 

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