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L’édito de La Nouvelle Expression : Derrière le juge, l’ancien drapeau!

Abass, Cheikh et leurs amis, de jeunes militants de droits de l’homme, sont désormais des prisonniers en sursis. Leur crime: avoir brandi l’ancien drapeau au cours d’une manif de l’opposition. Paradoxalement cet ancien drapeau flottait au pais de justice lors de leur comparution devant le juge. Cela n’a pas échappé à la vigilance de Seydi Moussa Camara, éditorialiste chevronné.

 

Sauver la face d’un commissaire considéré comme faisant partie de la crème de notre police nationale, qui commet une bourde, n’est pas pardonnable. Notre appareil judiciaire a pris beaucoup de coups en se dribblant lui-même et en marquant des buts inutiles dans son camp. Et les mauvais joueurs ont été toujours ces officiers de police. Mais le hic est que le Parquet se sent toujours obligé de soutenir des camouflets venant de la police sur des dossiers d’apparence politique contre les tenants du pouvoir ; oubliant que la justice a vocation à être indépendante et que la police est investie d’une mission citoyenne et républicaine.

coupables coûte que coûte!

Sinon comment comprendre ce procès-verbal qui accuse un groupe d’individus et que le Procureur renvoie ces personnes pour insuffisance de charge et on les ramène avec un PV complémentaire pour les envoyer en prison. Et dans ce nouveau PV ce même groupe est désormais accusé « d’outrage aux forces de l’ordre », une accusation qui n’existerait pas dans le premier PV ? Et pour cela et à cause de l’acharnement d’un commissaire, qui a déjà réfléchi à sa prochaine victime, ces jeunes gens ont été conduits devant le juge.

Monsieur le commissaire, la police (la bonne) a pour rôle d’éduquer avant de frapper. Surtout servir la cohésion et la paix sociale. Cette force de l’ordre doit garantir la quiétude et la tranquillité et non sévir contre le citoyen du camp opposé au pouvoir pour le jeter en prison. Non, cette police-là, on n’en veut pas !

Abass, Cheikh et leurs amis sont désormais en sursis. C’est la sentence que la justice mauritanienne a retenue contre ces jeunes militants. Le juge leur a infligé 3 mois avec sursis pour incitation à la violence. Ces jeunes étaient jugés pour avoir magnifié leur intérêt pour l’histoire récente de la Mauritanie, l’histoire de notre drapeau national. Un drapeau de 57 ans.

 

commissaire zélé ou acharné

L’ancien drapeau, entre les mains de ces jeunes militants des droits civiques durant la manifestation de l’opposition, avait irrité l’officier de police Hassan Moustapha Samba. Ce policier, enfant de M’Balal et de Rosso devenu officier a, avec zèle, arrêté et mis en détention ce groupe de jeunes dont un mineur et une femme déficiente mentale, atteinte de troubles psychiques.

Notre commissaire qui a de tout temps «servi» le système (son histoire avec les militants de IRA Mauritanie) pensait trouver dans l’arrestation de ces jeunes l’affaire de l’année pouvant desserrer l’étau de strangulation qui asphyxie de jour en jour ses mentors et les jette dans la marre du désarroi, de la déchéance et du désespoir politique.

Après deux passages des clients de ce commissaire devant le Procureur, ce très compétent commissaire n’a pu convaincre son chef hiérarchique de l’infraction pour envoyer ce groupe de jeunes à la citadelle du silence. Il a fallu un procès-verbal complémentaire pour que notre commissaire puisse offrir « une chose » au Procureur permettant à ce dernier mettre ces jeunes en prison.

  « trouve-moi quelque chose avec une apparence légale… »

Le Procureur pour aider son subalterne dans ce boulot de destruction de la justice mauritanienne, semble dire à notre commissaire « trouve-moi quelque chose avec une apparence légale… de la légalité admise », car, apparemment, l’histoire du drapeau n’était pas solide pour le Parquet qui craignait de se faire laminer ou se faire ridiculiser par les incroyables avocats, fierté d’une Mauritanie juste. Ces avocats, comme toujours dans des pareils dossiers mal ficelés, à la recherche du comment requinquer l’image de notre justice voire notre pays trop malmené, ont fait pleurer plus d’un dans une salle d’audience archi-comble.

D’autant plus que ce commissaire qui accuse ces jeunes de « brandissement de l’ancien drapeau » a oublié que dans la salle d’audience et derrière la cour qui jugeait, l’emblème national de la justice estampillé de l’ancien drapeau était encore sur le mur avec un verset coranique. Les avocats n’ont pas oublié de le faire remarquer à la cour.

Le Procureur, dans le cas d’espèce, n’ayant rien trouvé dans le dossier qui repose sur la loi et qui puisse être qualifié d’infraction commise par ces jeunes contre la police, devrait classer le dossier sans suite. Hélas, le Parquet a préféré soutenir ce commissaire pour faire mal à des innocents citoyens, ternissant une fois encore l’image du pays qui, apparemment, ne le préoccupe pas beaucoup.

pour une police qui rassure

La Mauritanie et sa police, c’est une longue histoire ; une histoire qui ne peut être contée sans verser des larmes. Car la police nationale a tellement fait de mal qu’on peut se demander parfois si cette police a vraiment pour mission la sécurité du citoyen et de ses biens. La Mauritanie et les Mauritaniens méritent une autre police, une police réformée qui aime la Mauritanie et les Mauritaniens. Une police qui rassure et non une police qui méprise ; une police qui s’excite devant le moindre petit événement.

N’est ce pas, Monsieur le commissaire ?

 

 

Camara Seidi Moussa

(La Nouvelle Expression)

 

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