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Le Wali du Hodh Charghi : « Le Hodh Echarghi est une région d’élevage par excellence »

La tenue le 2 mars dernier du Conseil des ministres à Néma fut un événement d’une grande portée nationale et surtout régionale. A cette occasion,Isselmou Ould Sidi, Wali du Hodh Echarghi s’est prêté aux questions du Magazine Horizons diffusé par l’Agence Mauritanienne d’Information (AMI).

Le Wali qui a qualifié cet événement d’historique a fait le point sur l’état de développement de la Wilaya et sur les perspectives qui s’ouvrent à elle. Il a répondu volontiers à toutes nos questions relatives à l’économie locale, aux infrastructures, au plan d’urbanisme au niveau des grandes villes, à l’école républicaine…

D’abord que vous inspire cette visite présidentielle et la tenue du Conseil des ministres à Néma ?

C’est un grand honneur et une immense fierté pour la région du Hodh Charghi d’accueillir le président de la République, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. La tenue ici même du Conseil des ministres, dénote de l’importance accordée au développement de la région. Et cela montre l’intérêt qu’accorde le président de la République au développement humain et sa volonté d’apporter des solutions appropriées aux problèmes. Comme vous le savez, la région du Hodh Echarghi est une région d’élevage par excellence. Cela a été réaffirmé par la grande exposition sur le secteur de l’élevage qui s’est tenue à Timbédra ainsi que le lancement de plusieurs projets d’envergure comme l’usine de lait de Néma qui aura un impact positif sur les éleveurs et les populations locales et ce grâce au plan de relance et au règlement des problèmes des employés.

Justement parlez-nous de cette usine. Que pourrait-elle apporter à la région ?

On compte beaucoup sur l’augmentation de la productivité de cette usine. Avec le nouveau plan de relance, cette unité de production de lait va beaucoup contribuer à l’amélioration de la situation des éleveurs comme cela a été souligné par le ministère de l’Elevage. Elle aura donc un meilleur impact sur les populations qui sont confrontées aux aléas climatiques. Ainsi au cours des années difficiles on a eu à distribuer près de 10.000 T d’aliments de bétail aux éleveurs.

Cette année la situation est bonne. Et les feux de brousse sont limités (à l’exception de la zone de Bassiknou), ce qui a permis la conservation du couvert végétal.

Aujourd’hui il y a un ensemble de projets au profit des éleveurs de la région. L’objectif est de développer le potentiel d’élevage et d’apporter une plus-value. L’Etat fait un grand effort mais la contribution des éleveurs est aussi fondamentale.

Qu’en est-il pour l’agriculture ?

Dans le domaine agricole l’année écoulée a été marquée par une bonne récolte et cela grâce à l’appui de l’Etat qui pour la première fois a donné à temps le coup d’envoi de la campagne agricole. Le lancement a été fait par le président de la république à partir de Tamcheket. La région dispose d’un très grand potentiel dans ce domaine soit plus de 100.000 ha pour la culture sous-pluie. On compte un grand nombre de  barrages. Mais on note toujours un déficit en grillage et dans d’autres domaines où l’appui fait défaut.

Seulement, l’appel du président de la République a été bien entendu et les populations de la région s’intéressent de plus en plus à l’agriculture.

Le commerce aussi doit occuper une place de choix dans cette région frontalière avec le Mali ?

Effectivement, le commerce occupe une place privilégiée dans le développement de la région. La proximité du Mali  est pour beaucoup.A Bousteila, Vassala, dans les centres commerciaux de Néma, Aweynat, Djiguéni et au niveau des dizaines de marchés hebdomadaires, l’activité commerciale est intense.

Le développement des transports  est pour beaucoup. Aujourd’hui  on attend la réhabilitation de beaucoup de routes comme Aioun/Aweynat ; Timbedra/Néma ; Amouj/Adel Bagrou et Achimime/Nbeyket Lahwach.

Dans le domaine de l’approvisionnement en eau. Qu’est-ce qui a été réalisé ?

Il y a le grand projet Dhar avec les grandes extensions vers Oualata, Djiguéni, Amourj, Bangou qui sont déjà réalisées. Autre extension du projet qui concerne 2500 agglomérations. Des localités ont toujours soif mais avec le projet Dhar, on a réduit le Gab.

Pour les grandes agglomérations comme Néma, Adel Bagrou, Djiguéni, le problème de l’approvisionnement en eau est définitivement réglé.

Est-ce que tel est aussi le cas pour l’électricité ?

Non. Il y a toujours un grand déficit au niveau du taux de couverture en électricité qui reste encore bas. Sur ce plan on demande au ministère de l’énergie de faire un effort. En effet, on doit fournir l’électricité pour le projet Dhar, ce qui fait qu’il y a un déficit à Néma et au niveau des grandes agglomérations. Mais la SOMELEC fournit des efforts même dans le domaine de l’électricité villageoise.

La région du Hodh Charghi n’est pas bien cotée au niveau éducatif. Pourquoi ?

On compte 800 écoles primaires dont une grande partie à une classe. L’année passé on a eu un grand problème avec un taux de réussite aux examens particulièrement bas. Donc un grand effort est à faire sur ce plan là. La situation actuelle doit être changée. On doit mettre l’accent sur la couverture en enseignants, surtout dans les langues et les matières scientifiques. On organise des cours de rattrapage. C’est vrai qu’avec les orientations du président de la République et l’école républicaine beaucoup d’efforts ont été fournis. Ces efforts doivent être axés sur l’institution des écoles complètes. Des efforts dans ce sens sont entrepris par le ministère de l’éducation nationale et de la réforme du système éducatif.

Et la couverture sanitaire. Est-elle acceptable au niveau régional ?

Oui la situation est très bonne. On dispose d’un hôpital et on attend encore plus. Il  y a le problème du paludisme pendant l’hivernage ; celui de la prise en charge des femmes enceintes. De grands efforts sont entrepris par le ministère de la santé dans les domaines de la disponibilité des médicaments et des spécialistes.

La couverture sanitaire est assez importante. Elle est de 85% selon la direction de la santé et elle continue à s’améliorer.

Quels sont les problèmes auxquels est confronté le secteur de l’environnement ?

Il s’agit surtout de la lutte contre les feux de brousse. On travaille beaucoup sur les zones humides, sur la sensibilisation des populations pour préserver le couvert végétal. Des efforts sont faits aussi dans les domaines de la lutte contre la chasse illégale, la coupe du bois et la production de charbon. Le ministère de l’environnement fournit beaucoup d’efforts sur ce plan.

Les services de l’Etat Civil sont-ils opérationnels dans la région ?

Oui ; beaucoup d’efforts sont faits là aussi par la direction régionale. On note aussi l’ouverture de bureaux à Djiguéni, Achemime, Bangou et dans les communes où il y a de l’électricité. 

Quel est l’état de la mise en œuvre des plans d’urbanisme au niveau des villes déjà ciblées ?

L’exécution des lotissements est déjà très avancée dans certaines villes comme Timbédra où les travaux sont achevés à 70% et à Djiguéni (60%). Les populations ont pleinement coopéré et ont respecté les mesures qui ont été prises. On note une nette amélioration avec l’ouverture des routes au niveau de ces 2 villes (6km en voie de construction à Timbédra).

Pour Néma aussi le plan d’urbanisme vient d’être approuvé par le gouvernement et les travaux ont commencé.

Les relations avec le Mali sont-elles bonnes ?

Oui, même si malheureusement la situation est difficile avec le Mali voisin. On espère que le climat sécuritaire va s’améliorer.

Les relations entre les deux pays sont très bonnes. Beaucoup de mauritaniens commencent à retourner au Mali. La collaboration avec les autorités maliennes est très bonne. Il y a le problème des réfugiés au niveau du camp de Mberra dont la population s’accroit. Il y a des installations tout au long de la frontière vers Adel Bagrou et Djiguéni. Avec les partenaires (CSA, HCR), on essaie de leur fournir le minimum nécessaire.

Nous sommes inquiets de la situation sécuritaire mais la Mauritanie maîtrise bien ses frontières.

Propos recueillis à Néma Par Bakari Guèye

Source :Mensuel HORIZONS N°033/Avril 2023

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