La SCRAPP : le nouvel espoir pour le développement du Guidimakha

Une kyrielle d’acteurs représentative de la diversité culturelle et appartenant à des domaines de formations diversifiés étaient conviés à discuter, réfléchir mais surtout améliorer une étude exhaustive et sectorielle sur la problématique du développement au Guidimakha : la Stratégie Régionale de Croissance Accélérée et de Prospérité partagée (SCRAPP).
Cette stratégie est une déclinaison régionale de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Prospérité Partagée (SCAPP) élaborée en 2016 par le Gouvernement Mauritanien.
C’est le nom du programme qui a succédé au CSLCP, Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (2001-2015).
Il traduit les options stratégiques du Gouvernement Mauritanien pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) et la réalisation de l’Agenda 2063 de l’union Africaine. Un plan d’action destiné à faire de l’Afrique tout au long des cinquantes prochaines années, un continent uni, prospère et pacifique.

Au niveau territorial, la SCAPP a pour but de favoriser un développement régional intégré, intensif et durable à travers l’amélioration des conditions de vie des populations ainsi que leur situation économique, sociale, environnementale, culturelle mais également la consolidation d’un axe transversal : celui de la gouvernance.

Pour le succès de la rencontre autour de la SCRAPP, le Conseil Régional du Guidimakha a créé un groupe WhatsApp qui a constitué un espace d’échange virtuel, en prélude à celle en présentielle.
La manifestation a répondu à toutes ses attentes : en termes de participation et de contributions.
L’étude présentée peint un tableau quasi sombre de la situation dans la wilaya du Guidimakha ; comme pour nous interpeller que tout y est urgence.
La situation géographique, un atout devenu une menace sécuritaire.
La pluviométrie qui ne profite plus à personne bien que la région reste la plus arrosée du pays : on déplore l’absence de barrage et de projets structurants dans le domaine de l’agriculture.

La santé, l’éducation, le genre, le transport, les infrastructures, l’accès à l’eau potable (44% seulement de la population 2019), et dans bien d’autres domaines vitaux, le Guidimakha reste la wilaya, la plus déshéritée.
Dans leurs interventions, les participants ont mis en relief l’objectivité de l’étude : un état des lieux sans complaisance et quasi exhaustif de la problématique de développement au Guidimakha dans une approche sectorielle.
Certains ont souligné le caractère trop ambitieux de l’étude notamment dans l’articulation entre les activités décrites, les projets, le chronogramme ainsi que les ressources.
D’autres ont appelé à valoriser la position géographique de la wilaya- au carrefour du Sénégal et du Mali -, par la mise en service de l’aéroport de Sélibaby, dans une option stratégique d’intégration soucieuse de promouvoir le tourisme.

Certains ont appelé les autorités à desserrer l’étau des contrôles aux frontières pour une intégration sous- régionale à travers la continuité territoriale par la réalisation de ponts notamment entre la wilaya du Guidimakha et les villes du Sénégal et du Mali séparées par le Fleuve Sénégal : objectif favoriser les échanges.
Au menu des omissions ou des axes traités avec peu d’intérêts, les participants ont énuméré : la culture, le patrimoine, la lutte contre la désertification, l’élevage, les femmes (les MGF concernent 78%), les groupes vulnérables, la sécurité, la gouvernance ainsi que le rapport exécrable entre l’administration et les citoyens.

A cette occasion, le président au Conseil régional du Guidimakha, Dr Issa COULIBALY a souligné que cette rencontre d’amélioration et d’appropriation de la SCRAPP est le couronnement d’un long processus, lancé en novembre 2021 à Sélibaby, sous la supervision conjointe des ministères l’Economie et de la promotion des Secteurs Productifs et celui de l’Intérieur et de la Décentralisation.

Le président du Conseil Régional a révélé que plusieurs activités avaient été organisées : neuf ateliers, des focus groupes et des rencontres avec une diversité d’acteurs, dans une démarche inclusive et participative en vue de collecter le maximum d’informations fiables sur le terrain.

Ces informations a dit Dr Issa COULIBALY ont permis de faire le diagnostic des principaux problèmes de la Région : aux plans institutionnel, économique, social, culturel, environnemental et de la gouvernance etc.
En dépit d’une situation pour la moins inquiétante de la wilaya, les experts ont terminé leur exposé par une note d’optimisme.
En effet, le Guidimakha dispose de plusieurs avantages concurrentiels et potentialités sous exploités : la jeunesse (les moins de 30 ans représentent 87,7%), la dynamique associative, la coopération décentralisée, l’apport des émigrés, des terres arables, la géographie, en plus des opportunités offertes à la faveur des politiques de décentralisation et de développement local érigeant la région comme l’acteur principal du développement à l’échelon territorial.
L’esprit de la rencontre se poursuivra, des liens et des contacts ont été faits entre les participants en vue de continuer à enrichir le document avant sa remise aux autorités.

Compte rendu : Seyré SIDIBE

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