Boghé : Convention SONADER-« GIE DYNN » de Boghé pour mener une campagne agricole contre saison sur une superficie de 260 Ha

Dans le cadre des efforts de l’état mauritanien en matière d’autosuffisance en produits maraichers et la réduction de la dépendance du pays vis-à-vis de l’extérieur, une convention partenariale a été approuvée le 22 décembre 2020 entre le « GIE-DYNN » qui exploite le casier pilote de Boghé (CPB) et la SONADER qui représente l’état mauritanien. Au terme de cette convention, les deux parties s’engagent à mener une campagne de contre saison (2020-2021) sur une superficie de 260 hectares dans le périmètre CPB.  La mise en valeur de 260 H exploitables dans la zone de polycultures dont le choix des spéculations dépendra des possibilités de respect des calendriers culturaux. Cette convention compte également créer des emplois rémunérés au profit des propriétaires possédant des compétences dans le domaine du maraichage et  assurer le transfert de compétences et de savoir-faire aux exploitants.

Quant à l’état mauritanien, il s’engage à mobiliser tous les moyens (personnel technique compétent en agronomie et en génie rural, trésorerie, énergie, intrants, labour, billonnage et d’offsetage etc.), à respecter scrupuleusement les calendriers culturaux des spéculations retenus, l’implication du GIE DYNN dans le suivi de la mise en œuvre de l’ensemble des opérations de cette campagne afin de permettre plus de transparence et partager les bénéfices avec le « GIE-DYNN » selon une formule qui suscite encore des interrogations au sein de nombreux paysans.

Si la différence entre la valeur totale de la production et les charges totales de la production  est inférieure à 20%, le « GIE-DYNN »aura au moins 10% renseigne la convention partenariale.  Si par contre, la différence entre la valeur totale de la production et les charges totales de la production  est supérieure à 20%, le « GIE-DYNN » aura droit à 50% exprime clairement cette convention.

Le « GIE-DYNN » face au risque ?

Le personnel employé et rémunéré par le projet émanera du « GIE-DYNN ». Tandis que, les sous produits des productions principales appartiennent aux propriétaires des parcelles après la récolte (aliments de bétail par exemple). La restitution libre de tout engagement financier (facture d’énergie, salaires et autres) les parcelles au « GIE-DYNN ». Céder au « GIE-DYNN » à la fin de la campagne tout le matériel, outillage ou matériel commandé dans le cadre de la campagne.

La convention prévoit également la prise en charge d’autres dispositions relatives notamment à la confidentialité, au secret professionnel, à la révision, à la résiliation et au litige.

Un document très bien conçu mais pas facile à cerner.

Les termes de cet accord partenarial sont cependant désapprouvés par beaucoup de paysans membres 18 coopératives dont la totalité des présidents ont apposés leurs signatures au bas du document.

Paysans qui ne sont plus habitués à ce type d’accords. Cheikh Omar Ba, Oumar Ciré LAM, Aboubacri LAM entre autres ont haussé le ton cet après-midi là à l’assemblée générale convoquée à Boghé DOW par le président de la coopérative Mokhtar Yéro pour faire le compte rendu.

Les diatribes de l’expert contre le GIE DYNN

L’un d’entre et non des moindres, Hamath Moussa, ingénieur agronome sortant l’école agronomique de Bambey (Sénégal) avant d’intégrer l’université d’ARIZONA (USA) ne croit pas que l’état veuille développer des affaires avec les paysans.

L’Etat vient voir ces pauvres paysans, des citoyens qui sont devant le besoin et d’après ce qu’ils veulent nous dire l’état veut faire affaire avec eux. Le business. Même DONALD TRUMP, l’ancien président américain a abandonné son business avant sa prise de fonction à la maison blanche. Je ne pense pas que ce soit vrai, que l’état veuille faire du business avec des agriculteurs. Je comprendrai mieux et l’état l’a toujours fait. Il subventionne le prix des engrais, le prix des intrants agricoles. Plus loin même, l’état a contribué dans le transport des récoltes du CPB (extension) vers Nouakchott. Je ne pense pas que l’état ait facturé cette prestation mais plutôt une contribution à l’effort des paysans dans la lutte contre la pauvreté.

Mais que l’état facture l’ensemble des services qu’il fait dans le cadre d’un accord avec des paysans pauvres. Et au bout du compte l’état contrôle le circuit de commercialisation et dire aux gens finalement, voilà ce qu’on a eu comme bénéfice, on va se partager. Je ne l’ai jamais vu dans ce pays ni ailleurs.

Mon inquiétude, c’est que dans ce  circuit qui se déroule devant nous, il y’ait un homme d’affaires qui finance tout ça, qui tire sur la ficelle et se fait de l’argent sur la vente des produits, sur les emplois et sur tout. Et mettre les paysans sur les carreaux, comme ça été le cas depuis deux ans. Je ne crois pas que l’état fasse du business avec les paysans, je n’y crois pas et ce n’est pas possible.

Je ne peux pas comprendre que le « GIE-DYNN » ait voulu se couper avec l’ensemble des paysans et coopter 18 présidents de coopératives qu’ils mènent à leurs guises et les font signer des documents dont ils ignorent les tournures et contenus. Dans une phrase, un virgule compte et peut changer complètement le sens d’une phrase. Comment faire signer des documents à des gens qui ne le maîtrisent pas. Je pense que c’est très grave.

De la création du « GIE-DYNN » en passant par une signature d’une convention de partenariat avec « INMA-AGRO » jusqu’à l’approbation d’une nouvelle convention avec la SONADER, rien n’a été fait dans les règles de l’art. Mais ça a l’avantage d’exister ! Il faut qu’il y’ait concertation entre les gens et l’information fiable puisse circuler entre les paysans. Ça c’est un programme que nous allons tenter de mettre en place, quel est votre avis la dans ? Nous ne sommes pas des moutons. On fait appel à des gens qui ne sont pas de ce terroir là pour leur demander qu’est-ce qu’on va faire alors que les compétences sont là. Alors qu’il y’a des propriétaires terriens et des techniciens sur place. Si je ne peux pas courir au moins je peux réfléchir, je peux parler. Moi, je ne suis pas mouton et eux ne sont pas panurges et je ne les suis pas obligatoirement s’ils me présentent du faux a pesté Hamath.

Les agriculteurs ne doivent pas être affectés dans leur dignité encore moins dans leurs droits. Quant quelqu’un te dit que tu ne peux pas avoir droit à une information, il te prive de tout. Vouloir priver les paysans du droit à l’information, ce n’est pas une erreur mais c’est une faute grave. Et il faut que ça cesse ! La grande majorité des gens qui ont droit à ça dorment mais il faut penser un jour à leur réveil.

Bilan caché

Quant à l’accord de partenariat entre « INMA AGRO » et le « GIE-DYNN », il offre une image de désolation à l’ancien directeur du Bang d’Arguin. 20 millions seulement encaissés par les paysans après deux ans d’exploitation du périmètre et on est dans la troisième année selon Hamath. La récolte est faite et personne ne connait la production. Les rendements pour les gombos, le maïs, le maralfalpha et surtout pour le riz. Je ne pense pas dans ce bilan caché qu’on puisse entamer un nouvel accord sur cette base là. Faire deux années de campagne pour avoir une perte de revenu de 4000 ouguiyas (ancienne monnaie) par personne est un désastre poursuit l’ingénieur agronome à la retraite.

De façon délibéré et sans concertation, le « GIE-DYNN » a dit que personne ne connaîtra sa parcelle. Cette situation personne ne peut parler au nom de tout le monde, en tant qu’ayant droit, j’ai le droit de parler au nom de ma famille. J’entends des cris d’alarmes, personne n’est content, un jour tous ces mécontents se retrouveront autour de leur malheur pour réagir. On a jamais publié qu’on nous recruté un ingénieur, un conducteur d’agriculture ou un topographe et il coûte tant. Mais ils sont facturés et personne ne sait ce qu’ils coûtent a-t-il asséné ! Mais dans ces conditions comment tu peux savoir les bénéfices que ça va dégager. Les dépenses sont cachées, la production est ignorée, le rendement aussi. Le rapport 2020 du « GIE-DYNN » ne présente aucune donnée fiable. Il n y’a pas de compte d’exploitation. Au niveau du compte, on a fait une situation avec une seule opération. Le compte n’a pas été mouvementé, on a versé tel montant, on a retiré telle somme. Non, le compte comporte une ligne. Dans le compte bancaire, il y’a tant et point final a dit Hamath qui ajoute au cours de toute cette période dans le compte, il y’a une seule opération. J’ai le relevé avec moi et qu’est-ce qu’on peut faire avec ça.

Si encore ça doit se faire avec l’état, moi je suis sceptique et je ne suis pas du tout d’accord. Aucune information claire et fiable pour les paysans du « GIE-DYNN ».

Le groupement d’intérêt économique a fait de notables efforts ces dernières années pour redresser la situation. Cependant, il doit revoir sa stratégie de communication à l’égard des paysans qui l’ont beaucoup déploré. Entamer de nouvelles rencontres directes avec sa base pour s’expliquer.

Daouda Abdoul Kader DIOP

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