Lancement du Rapport 2020 sur l’État de la population mondiale

La représentation en Mauritanie du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) a organisé le 31 décembre sur la plate-forme virtuelle Zoom la cérémonie de lancement du Rapport 2020 sur l’État de la population mondiale. Le thème retenu pour cette année est le suivant : « Refuser la crise silencieuse et endémique des pratiques néfastes ».

La cérémonie qui a vu la participation du représentant du FNUAP et ses proches collaborateurs ainsi qu’un représentant du Ministère des affaires sociales de l’enfance et de la famille(MASEF). Il y avait aussi un groupe de journalistes auquel est initialement destinée cette rencontre SWOP 2020.

Dans son mot le représentant de l’UNFPA a d’emblée remercié les journalistes pour le travail de sensibilisation qu’ils abattent sur les questions de population. Et de rappeler que chaque année l’UNFPA fait ce rapport sur la population mondiale avec le choix d’un thème précis. Ce rapport fait l’état de la population mondiale, en termes de structure et de perspectives. Le thème de cette année est centrée sur les violences faîtes aux femmes et aux filles, des pratiques qui nuisent aux victimes et ralentissent voire même empêchent l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD).

Il a enfin félicité le MASEF qui a récemment fait une étude sur la résurgence des violences faîtes aux femmes au durant la pandémie de la Covid réitérant au passage la disponibilité de l’UNFPA pour accompagner la Mauritanie dans ce combat.

Lui succédant, le représentant du MASEF a d’abord souhaité que les indicateurs pour la Mauritanie dans ce rapport soient favorables donnant par la suite le feu vert pour l’ouverture officielle de la cérémonie.

Entrant dans le vif du sujet, Mamadou Bâ, chargé de Communication de l’UNFPA a fait une présentation détaillé du rapport qui met au pilori les pratiques néfastes, les mutilations génitales, le mariage des enfants et la préférence pour les garçons.

En effet, chaque année, des millions de filles subissent des préjudices physiques et émotionnels, au vu et au su de leur famille, de leurs amis et de leur communauté, et avec leur assentiment, révèle ce rapport sur l’État de la population mondiale 2020.

Du repassage des seins aux tests de virginité, au moins 19 pratiques néfastes sont considérées comme des violations des droits fondamentaux selon ce rapport de l’UNFPA.

« Les pratiques néfastes à l’égard des filles provoquent des traumatismes profonds et indélébiles, qui les privent de leur droit à réaliser leur plein potentiel ».

Cette année, 4,1 millions de filles risquent d’être victimes de mutilations génitales féminines (MGF). Aujourd’hui, 33 000 filles de moins de 18 ans seront mariées de force, souvent à des hommes beaucoup plus âgés qu’elles.

Aujourd’hui 200 Millions de femmes vivent avec les séquelles des MGF. Par ailleurs, dans certains pays, la préférence marquée des garçons au détriment des filles peut donner lieu à une sélection prénatale en fonction du sexe ou à une négligence extrême des enfants de sexe féminin, allant jusqu’à causer leur mort. On estime qu’il manque plus de 140 millions de femmes à travers le monde à cause de ces pratiques.

Certaines pratiques néfastes sont en recul dans les pays où elles étaient les plus répandues. Pourtant, en raison de la croissance démographique de ces pays, le nombre de filles qui en sont victimes risque de fait d’augmenter au cours des prochaines décennies si aucune mesure n’est prise d’urgence.

Les pays qui ont ratifié les traités internationaux tels que la Convention relative aux droits de l’enfant ont le devoir de mettre un terme à ces pratiques, qu’elles soient le fait de membres de la famille, de communautés religieuses, de prestataires de soins de santé, d’entreprises commerciales ou d’institutions publiques. Beaucoup ont adopté des lois pour les interdire, mais ce n’est pas suffisant.

Le rapport ajoute que les systèmes économiques et juridiques favorables doivent être restructurés pour garantir à toutes les femmes l’égalité des chances. Modifier la législation relative aux droits de succession, par exemple, peut éliminer l’une des principales raisons qui poussent les familles à favoriser les garçons au détriment des filles, et contribuer à mettre fin au mariage des enfants.

Il est possible de mettre un terme au mariage des enfants et aux mutilations génitales féminines dans tous les pays d’ici dix ans à condition d’intensifier les efforts déployés pour prolonger la scolarisation des filles, leur enseigner des compétences de la vie courante et impliquer les hommes et les garçons dans ces changements sociaux. Le rapport montre qu’un investissement de 3,4 milliards de dollars par an, en moyenne, entre 2020 et 2030, permettrait de mettre fin à ces deux pratiques et, ainsi, aux souffrances de quelque 84 millions de filles.

Bien que certaines pratiques néfastes soient en recul dans plusieurs pays du monde, la pandémie de COVID-19 pourrait changer la donne. Une analyse récente a révélé que si les services et les programmes existants étaient interrompus pendant six mois, 13 millions de filles supplémentaires pourraient être mariées de force et 2 millions d’autres pourraient subir des mutilations génitales féminines d’ici à 2030.

Prenant la parole à la fin de la présentation du rapport, Khadijetou Lô, chargée de programme « violences basées sur le genre » (VBG) à l’UNFPA a fait le point de la question des violences faîtes aux femmes en Mauritanie.

Elle a étayé son propos avec beaucoup de chiffres. C’est ainsi que selon une étude de l’OMS en 2012, les Violences Basées sur le Genre (VBG) représentent 68%, les MGF 66,6% et le mariage des enfants 35%. Cependant a-t-elle ajouté des efforts ont été fait notamment pour ce qui concerne le cadre juridique. Par ailleurs une cellule de veille a été mise en place par le MASEF ainsi qu’une Stratégie Nationale des VBG. Mais comme ont eu à le souligner les journalistes présents le problème de l’application des textes répressifs des VBG se pose avec acuité.

Bakari Guèye

 

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