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Editorial : Les avocats français à distance d’Aziz reviennent à la charge

Les deux avocats français de l’ex président Aziz Me Rajjou et Me Brigant représentant le Collectif d’avocats de Brest, Paris et Marseille sont revenus ce 3 octobre à la charge en adressant une longue lettre au président Ghazwani qu’ils ont invité à intervenir en tant que garant de la constitution pour mettre fin à la procédure contre leur client, une procédure jugée inconstitutionnelle.

Cette lettre fait figure de diatribe contre la justice mauritanienne qu’ils considèrent comme instrumentalisée. Ils estiment que leur client est victime : « De nombreux adversaires politiques qui se sont en effet manifestés pour tenter d’empêcher son retour et instrumentaliser le parlement, utilisant notamment des prétextes fallacieux pour empêcher la libre expression politique des soutiens de l’ancien président et la mise en place d’une commission parlementaire pour lui nuire de manière partiale. » Et les avocats français d’enfoncer le clou en affirmant que : « Cet acharnement a été par le biais du Ministre de l’intérieur, jusqu’à interdire un parti politique, le PUDS, parti soutien à Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz. »

Ils ont qualifié l’interrogatoire de Aziz d’« illégal » et ont dénoncé « le caractère inconstitutionnel des procédures et mesures coercitives concernant Monsieur Aziz ».

Les avocats français jettent à la poubelle toute la procédure en cours et haussent le ton : « Puisque la Constitution est violée et qu’aucun cadre légal ne peut justifier les agissements à l’encontre de notre client, nous accusons les responsables judiciaires en charge de ce dossier ainsi qu’un certain nombre de responsables policiers de multiples infractions… Peu importe qu’ils se retranchent derrière une loi anti-corruption puisque comme nous venons de le souligner elle est parfaitement inapplicable à l’ancien président Aziz.»

Et les avocats français de s’étonner que dans une « République dotée d’une constitution et d’institutions juridiques sensément indépendantes et représentantes de l’ordre juridique ressente la nécessité impérieuse de recourir à l’intermédiaire d’une soixantaine de conseils pour la représenter. »

Et tous ces avocats accusés de partialité sont traités comme des moins que rien car ils « ne parviennent pas à interpréter de manière stricte et intelligente la Constitution de Mauritanie. »

Erigeant leur client sur un piédestal et le présentant comme un saint, ils ont demandé au président Ghazwani de donner le feu vert pour un débat entre avocats français et mauritaniens « un débat loyal, juste et éclairé pour que chaque citoyen puisse être informé de manière contradictoire de la situation actuelle. »

L’arrogance, la suffisance et le mépris des représentants du Collectif des avocats français d’Aziz sont manifestes. Cette lettre qui contient des menaces aux autorités mauritaniennes sonne comme un ordre. Son style osé voire même provocateur est plus qu’insultant.

On se rappelle que lors de leur précédent passage à Nouakchott en août dernier les deux avocats auteurs de cette lettre avaient eu un comportement indigne d’hommes de droit et de surcroît venus de la France. En effet juste après leur débarquement à l’aéroport de Nouakchott ils ont demandé à être reçu par le Procureur Général de la Mauritanie et ont par la suite menacé de le dénoncer auprès des autorités françaises parce qu’il a refusé de les « auditionner »

D’ailleurs un éminent avocat mauritanien formé en France et y enseignant le droit les avait remis à leur place.

Un peu plus d’un mois après cet épisode qui avait soulevé un tollé dans les milieux intellectuels voilà que nos deux donneurs de leçons récidivent avec cette curieuse missive adressée au président Ghazwani.

Bakari Guèye

 

 

 

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