Editorial : Reprise de l’année scolaire : Le ministère face à un défi kafkaïen !

Après six longs mois d’interruption due à la pandémie du Corona virus qui continue à sévir, écoliers et enseignants reprennent ce mardi le chemin de l’école, une reprise qui intervient à un moment difficile, voire même impossible du fait de l’hivernage qui bat son plein notamment dans certaines régions du pays mais aussi de l’incertitude de la situation sanitaire.

Quoiqu’il en soit, les autorités semblent décider à relever le défi et d’éviter le spectre de l’année blanche qui plane dangereusement sur l’année scolaire 2019/2020.

Ainsi, les préparatifs vont bon train et une importante campagne de désinfection et de nettoyage des établissements scolaires à l’échelle nationale, a démarré vendredi et devrait s’étaler sur 3 jours.

Mais il convient de se rendre à l’évidence car les moyens déployés par le ministère sont sans commune mesure avec les défis de l’heure. A Nouakchott les écoles ont été dotées de quelques bouteilles de javel plus un lot de masques dont une parie a été fournie par le Conseil Régional. Le savon et les gels hydro-alcooliques ne semblent pas être au programme, une faille énorme aggravée par le fait que la plupart des écoles ne disposent pas d’eau courante et les latrines si elles existent sont généralement dans un piteux état et parfois hors d’usage.

Par ailleurs les infrastructures scolaires ne bénéficient généralement d’aucun entretien du fait d’un manque cruel des techniciens de surface et beaucoup d’écoles y compris certaines qui ont été construites récemment sont dans un état de délabrement avancé.

Il va falloir de ce fait un véritable miracle pour que l’on puisse en trois jours seulement rendre fonctionnels les salles de classes en les dotant de tableaux utilisables et d’un nombre suffisant de tables-bancs.

A l’intérieur du pays, la situation sera encore plus complexe à cause de la pluie qui continue à tomber et de l’aspect rudimentaire de certaines écoles qui sont construites avec des matériaux beaucoup moins résistants.

Du côté de l’enseignement privé, des voix s’élèvent pour demander l’aide de l’Etat. En effet le secteur a été frappé de plein fouet par l’interruption prolongée de l’année scolaire. Mais les autorités tardent à réagir, une situation intenable qui risque de se répercuter sur les résultats des examens et pénaliser les milliers d’élèves qui suivent leur cursus dans cet ordre d’enseignement.

Quoiqu’il en soit le ministère semble décider à relever son pari et il met les bouchées doubles pour assurer une bonne rentrée scolaire.

Reste à savoir si l’affluence sera au rendez-vous le jour J. Rien n’est moins sûr quand on sait que la plupart des élèves sont en plein villégiature dans les campagnes de la Mauritanie profonde et risquent de se faire tirer les oreilles, même si le temps presse et les examens sont prévus dans les toutes prochaines semaines à venir.

Bakari Guèye

 

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