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« Le régime s’est incliné! » C’est le cri de victoire lancé par Biram Dah Abeid à sa sortie de prison ce 1er janvier 2018 à 00heures. Le verdict prononcé tard dans la nuit du lundi 31 décembre, a le condamné militant antiesclavagiste à 6 mois de prison dont deux fermes pour ‘ « incitation à la violence et menace de mort » contre un journaliste. Le verdict a pour effet sa libération immédiate de Biram Dah Abeid et son compagnon Abdallahi Ould Housseine qui ont déjà passé quatre mois en détention.
A l’ouverture du procès lundi matin, Biram Dah Abeid et ses avocats ont fait valoir son statut de député et qualifié le tribunal d’incompétent à le juger. « Vous devez m’appeler Honorable député M. Biram Dah Abeid et savoir que vous n’êtes pas habilité à me juger. » Avait martelé l’accusé qui portait une écharpe de député devant le président du Tribunal d’Arafat à Nouakchott. Les avocats de la défense qui ont tous plaidé l’immunité parlementaire ont quitté la salle après le refus du président de la cour de tenir compte de leur remarque.
Le plaignant lui-même a décidé au cours de la journée de retirer sa plainte alors que le procès avait du mal à se dérouler. « Le but pour moi n’était pas de faire emprisonner M. Birame. Sa comparution doit être une leçon pour Biram et d’autres qui doivent comprendre qu’un journaliste doit jouir de son indépendance loin de pressions. » A dit le journaliste M. Dedda Abdallah sur la chaine de télévision privée Sahel TV,pour justifier sa décision de retirer sa plainte.
Quant à savoir si le verdict peut avoir un effet négatif sur la candidature annoncée de Biram Dah Abeid pour la présidentielle de 2019, Me Ahmed Eli, un de ses avocats a confié : « Nous allons dès mercredi faire un recours en cassation de ce verdict. »
Depuis l’arrestation du militant antiesclavagiste, plusieurs voix se sont fait entendre au niveau international et local pour attirer l’attention sur sa situation et son sort. Ses partisans ont occupé de façon soutenue la rue et autres espaces pour mettre la pression.
Militant antiesclavagiste, plusieurs fois lauréat de prix internationaux de droits de l’homme, Biram Dah Abeid avait été candidat à la présidentielle de 2014 et obtenu un score de 9% des suffrages arrivant très loin deuxième derrière l’actuel chef de l’Etat Mohamed Ould Abdel Aziz. En septembre 2018, alors emprisonné, il réussit à se faire élire député du parti nationaliste arabe Sawab qu’il venait d’intégrer. Il a annoncé sa candidature à présidentielle de juin 2019.
Kissima
