8 mars en Mauritanie : Des pionnières se souviennent

« Si je  me mets à les citer,  je vais en oublier. Celles que je vais oublier sont plus méritantes que celles qui sont ici. Je voulais rappeler que ce fut Hamdy Ould Moukhnass,  paix à son âme, qui présida en 1960 à l’ouverture de la cérémonie du 8 mars. Les femmes n’avaient pas encore accès au gouvernement, ni même au  bureau  politique du parti. » Ainsi parlait Madame Aissata Kane qui a rendu hommage, le 8 mars 2019, aux femmes qui ont fait partie des toutes premières organisatrices de la fête du 8 mars en 1960 aux côtés de la Première dame de l’époque Madame MariemeDaddah.  Elle a salué l’architecte Tidiane DIAGANA, en rappelant qu’il est le bâtisseur du terrain du 8 mars.Un film a été projeté sur proposition de M. DIAGANA. Ce film portait sur les débuts de Nouakchott la capitale de la Mauritanie montrant le mode de vie des habitants de la toute nouvelle cité. Des figures du féminisme mauritanien s’y reconnaissaient parmi les femmes actives. « Plus actives que celles d’aujourd’hui », commentera Nadia.

Madame Turkia Daddah ancienne Secrétaire Générale du Ministère des Affaires Etrangères qui dirigea par ailleurs l’école nationale d’administration pendant 8 ans s’est dite  fière de sa participation aux développements du pays aux côtés de  son défunt mari Abdallahi Ould Daddah.

Ces femmes je voudrais qu’ont les reconnaisse,  qu’on les cite qu’on donne des noms à des rues en leur honneur.

 « Je suis très fière maintenant que je suis à la retraite, mais je voudrais vous dire que j’étais là. Je suis arrivée à Nouakchott, jeune diplômé de La Sorbonne avec mon mari Mauritanien. Je me suis sentie comme mauritanienne. J’ai tout vu. Je suis algérienne mais lorsque je suis arrivé j’ai été surprise parc+9-35+ que les femmes mauritaniennes étaient plus en avance par rapport aux autres musulmanes des pays du monde et à celles du Maghreb. J’étais émerveillée. Même celles qui venaient de la campagne ou de la  brousse étaient très en avance socialement. La plus parts étaient éduqués, elles n’étaient pas allées  à l’école moderne française mais elles étaient bien en arabe et elles avaient appris le Coran. Les premières femmes mauritaniennes dont fait partie la présidente Aissata Kane, ont mis le mouvement des femmes, dynamisme des femmes sur les rails et elles l’ont fait avec l’initiative et l’élan de l’épouse du président une française madame Marieme Dadah. » A témoigné Madame Turkia Daddah qui a déploré que la première dame soit seulement respectée mais pas honorée comme elle devait l’être. « C’est elle, avec sa force et son dynamisme et aussi le pouvoir spécifique que lui donnait sa place à côté du président, qui a commencé par des activités sociales et culturelles et nous a permis d’avancer vers le stade politique de notre engagement. » A poursuivi Madame Daddah non sans rappeler que le gouvernement a créé grâce à l’action des femmes, les structures de protection des femmes,  les centres de soins pour femmes,  des cadres d’échanges, etc. « Les femmes ont joué un rôle très important  à Nouakchott dans les années 62-63. Elles ont créé le croissant rouge Mauritanien et ce n’était pas une petite affaire parce que le gouvernement n’en voulait pas. Ce fut une bataille juridique qu’elles ont remportée avant de s’attaquer à l’économie. » A encore souligné l’ancienne Directrice de l’ENA. Elle a cité comme exemple de leur détermination, le centre de tissage de tapis pour les femmes avec l’aide des tunisiennes. Une détermination qui dira-t-elle a ouvert aux femmes les portes du parti du Peuple Mauritanien au sein duquel elles deviendront membres du bureau politique jusqu’à mériter un poste ministériel qui sera échu à Madame Aissata Kane. « Ces femmes je voudrais qu’ont les reconnaisse,  qu’on les cite qu’on donne des noms à des rues en leur honneur. leur donne des noms de rue etc.  Madame Marieme Dadah, Aissata Kane, Khaddaaja, Marieme Mint Hamdouni, etc. Ces femmes-là, vous les jeunes vous devriez les connaître, les honorer. Et c’est ça l’histoire si vous voulez construire l’avenir. »


 C’est Abdallah Ould Dadah qui a réalisé les premiers goudrons de Nouakchott

Très émue par le témoignage de Madame Turkia Dadah, Aissata Kane a repris la parole pour rappeler qu’Abdallah Ould Dadah, l’époux de Turkia, réalisa les premiers goudrons de Nouakchott.

« C’est Abdallah Ould Dadah qui a réalisé les premiers goudrons de Nouakchott lorsqu’il était au ministère de l’équipement. On faisait des heures et des heures pour quitter Rosso et arrivés à Nouakchott il fallait  deux baignoires d’eau pour enlever la poussière sur nous. En rélisant ces goudrons, celui que j’appelais le baron Abdallah Ould Dadah, le mari de Turki a Dadah a marqué cette ville de Nouakchott. » A dit la toute première femme ministre de Mauritanie.

Amy Fofana 

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