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« Allez-vous laisser croupir en prison un homme dont vous aviez reconnu les qualités ? » C’est par ces mots que M Bâ Mamadou Kalidou a clôturé la conférence de presse organisée lundi 23 décembre par le collectif pour la libération de Wone Ousmane, ancien directeur général de l’Etablissement National d’Entretien des routes (ENER).
Constitué de représentants d’ONGs de Droits humains dont M. Brahim Ould Bilal de la Fondation Sahel et d’autres personnalités, ce collectif a organisé une conférence de presse pour rappeler les circonstances de son arrestation et déplorer les conditions de sa mise en détention.
Arrêté 16octobre 2017, ce jeune diplômé d’ingénieure d’Etat des travaux public avait été nommé « en 2015 pour redresser cet établissement qui ployait sous un déficit de plus 2 milliard d’ouguiyas. » Ont déclaré les organisateurs de la conférence de presse.
Selon eux, M. Wone Ousmane, pour redresser cet établissement en faillite, « s’est attaqué au fond du problème par de courageuses actions : résiliation des contrats de complaisance ; réduction drastique du train de vie de l’entreprise ; instauration d’une totale transparence dans les dépenses de fonctionnement. »
Le collectif accuse un lobby d’hommes d affaires et d’autres forces d’avoir commandité une mission de l’Inspection général d’Etat (IGE) en usant de diffamation contre la personne de M. Wone auprès de la présidence de la république. « En dépit de leur acharnement, les limiers de l’IGE ne purent trouver aucune faute dans sa gestion de l’ENER. » A déclaré M. Mamadou Kalidou Bâ, universitaire, porte parole du collectif. «Après l’avoir accusé de détourner 175 millions MRO qu’ils ne purent expliquer, ils lancèrent finalement leur dévolu sur une dépense de 23 millions MRO pourtant dument justifiée par des pièces comptables dans une ligne régulière. » A indiqué M. Bâ selon qui ceci était un prétexte pour éloigner ce jeune cadre qui ose leur tenir tête.
Autre intervenant à cette conférence de presse, M. Diop Amadou Tidiane un des initiateurs du collectif. «Ousmane n’a eu à diriger cette entreprise que durant deux ans. L’IGE a séjourné dans cette entreprise une année et demi. Pour ceux qui savent les méthodes pou mécanismes de gestion pour redresser des entreprises en difficulté, il y a un certain nombre d’étapes à observer. Il y a l’étape de stabilisation qui doit précéder comme période qui ne doit pas être inférieure à une année six mois. Ce qui veut dire qu’Ousmae n’a même pas eu le temps de se prépare à stabiliser. A peine a-t-il pris service, il a reçu la mission de l’IGE » A déploré M. Diop qui estime que cette mission avait d’autres intentions. « Un jour lorsque l’inspecteur Général d’état débarqua à l’ENER, et s’installa dans la salle des archives avant de convoquer Ousmane. Celui-ci est venu, entouré de son staff conformément à la tradition. Mu par son esprit de discipline, Ousmane a tendu la main à l’inspecteur d’Etat le saluer. Celui-ci refuse de saluer et se mit à le critiquer, à crier et à vociférer contre Ousmane » A-t-il affirmé en déplorant une immixtion dans une procédure qu’il ne devait que mener en toute neutralité.
Pour sa part, M. Mouhamadou Sy, juriste et membre du collectif a appelé à une solide mobilisation pour aider à la mise en liberté du détenu.
Les organisateurs de la conférence de presse ont mis l’accent sur des faits d’insultes et de menaces dont aurait été l’objet l’ancien DG de l’ENER durant la procédure. Quant à savoir si ces faits peuvent être l’objet d’une plainte en diffamation, M. Sy répond, le problème est lié à la capacité d’interagir avec la victime.
A la fin de la conférence de presse, M Mamadou Kalidou Bâ a lancé un appel au Président de la République, M Mohamed Ould Ghazwani : « Allez-vous laisser croupir en prison un homme dont vous avez eu à reconnaître les qualités de bon gestionnaire ? » A-t-il dit après avoir fait le témoignage qui suit : « Après une année d’exercice à la tête de l’ENER, M Ousmane Wone avait été à l’époque invité par celui qui était le chef de l’Etat Major des Forces Armées et qui est aujourd’hui le Président de la république ; et qui lui a explicitement signifié son admiration et l’a félicité pour la bonne gestion de l’ENER Il lui a dit je vous félicite d’avoir sauvé cette entreprise que nous croyions perdue à jamais »
Tégué Mbodj
