Au moment où la 4ème vague de la Covid bat son plein avec des records inégalés chez nous depuis le début de la pandémie, le comité interministériel chargé du suivi de la pandémie n’a pas jugé utile de prolonger les vacances scolaires du premier trimestre qui prennent fin initialement aujourd’hui.
En effet la dernière batterie de mesures prises vendredi a englobé entre autres la fermeture des salles de spectacles, l’interdiction des rassemblements mais paradoxalement l’autorisation de la reprise des cours dans les écoles. Comment est-ce possible ? En vertu de quelle logique le comité a-t-il pris cette décision qui pourrait s’avérer catastrophique ?
Y a-t-il des rassemblements plus importants que ceux observés dans nos écoles ? Dans les établissements scolaires les enfants se comptent à certains endroits par milliers avec des classes pléthoriques et généralement insalubres.
Et pas plus qu’ailleurs dans les marchés et autres lieux publics les mesures barrières ne sont guère respectées. C’est dire que le fait d’ouvrir les écoles dans ces conditions est tout simplement hasardeux et ce d’autant plus que le variant Omcron se propage comme une traînée de poudre et la Mauritanie est selon les derniers chiffres l’un des pays les plus touchés de la sous-région.
Quelles sont par ailleurs les dispositions et les mesures d’accompagnement particulières qui seront prises parallèlement à cette reprise des cours ? Ces mesures n’ont pas été annoncées par le comité.
Où sont les millions de masques, de gels hydro-alcooliques et autres provenant de l’aide internationale et qui inondent les marchés et les grands carrefours de la ville de Nouakchott ? Ils ne profitent pas aux écoles dont beaucoup ne disposent même pas d’eau courante ni dormante pour permettre aux enfants et aux enseignants de se laver les mains.
Dans ces conditions, ouvrir les écoles c’est jouer avec le feu et exposer élèves et enseignants au danger. L’on se rappelle en effet que c’est avec l’organisation du dernier meeting de l’UPR que la vague Omicron a connu son premier pic.
On devrait également tirer les leçons de la 3ème vague l’année dernière qui avait connu un pic en juillet avec l’organisation du brevet et du baccalauréat.
Quoiqu’il en soit il est étonnant qu’au moment où on interdit tous les types de rassemblement et au moment où même le comité interministériel chargé du suivi de la pandémie composé de moins de 10 personnes se réunit par vidéoconférence, on décide d’exposer la famille scolaire à un danger certain.
Bakari Gueye