Le changement promis par le président de la République tarde à venir et la léthargie observée au sein de l’équipe gouvernementale devient de plus en plus inquiétante. C’est dans ce cadre qu’il convient de placer le blâme du Premier ministre qui a déploré le retard dans l’exécution des programmes gouvernementaux.
Cette gifle du chef du gouvernement qui a tout dernièrement sillonné plusieurs départements semble être le signe annonciateur de la rupture tant attendue avec les vieilles recettes qui ont fait tant de dégâts.
Ce désaveu du premier ministre ouvre la voie à un changement de cap qui devrait se traduire par un chamboulement au sein de l’équipe gouvernementale, histoire d’insuffler du sang neuf et de repartir sur de nouvelles bases.
Les problèmes d’accès aux droits sociaux d base avec entres autres la pénurie d’eau, y compris dans certains quartiers de Nouakchott, l’insécurité avec la montée en flèche de la délinquance juvénile, le problème de l’emploi, la détérioration des conditions d’enseignement, le pillage des ressources halieutiques, la hausse des prix, les problèmes d’exclusion, les problèmes de la presse, ce sont là autant de problèmes que le président s’était engagé à résoudre dans le cadre de son ambitieux programme « Taahoudati » mais dont beaucoup demeurent en l’état, ce qui a suscité l’ire du premier ministre.
Face à ces grands défis, le gouvernement actuel a montré ses limites même si certains ministres-une infime minorité- ont pu tirer leur épingle du jeu.
Ainsi, malgré les slogans mirobolants et les missions régulières payées au frai du contribuable les résultats se font toujours attendre et le bilan à mi-parcours est fort mitigé.
Pour le citoyen lambda malgré des gouvernements nommés à intervalles réguliers, sur le plan de la gestion des affaires de l’état c’est toujours du kif-kif, la vieille approche tant décriée avec des ministres qui se présentent comme de vrais bonzes évoluant dans leurs coquilles et complètement coupés des réalités. Et jusque là le slogan chouchou à savoir l’administration au service du citoyen demeure un refrain vide de sens.
Les mauritaniens attendent toujours avec toute la patience requise la désignation d’un gouvernement de combat capable de réaliser les ambitions du président de la République, un gouvernement totalement en porte-à-faux avec l’approche anachronique des dosages qui continue à faire des ravages.
Bakari Guèye