A la veille de la visite en Mauritanie de Mme Gerda Verburg, Sous-secrétaire Générale des Nations Unies et Coordinatrice du mouvement SUN (Scaling-up Nutrition), le système des Nations Unies en Mauritanie et la Coordination du mouvement SUN ont organisé un briefing de presse ce lundi après-midi à l’hôtel Azalai de Nouakchott.
A cette occasion des responsables du Mouvement SUN venus de Genève et leur point focal à Nouakchott, ont édifié les journalistes sur les ravages de la malnutrition en Mauritanie.
Ainsi la malnutrition englobe trois grandes formes. D’abord la sous-nutrition qui comprend la malnutrition aigue et la malnutrition chronique. Ensuite il y a ce qu’on appelle les carences en micronutriments et enfin il y a le surpoids et l’obésité.
Toutes ces formes ont des conséquences graves sur la santé et le rendement de l’individu. C’est ainsi par exemple que la malnutrition coûte chaque année à la Mauritanie la bagatelle de 9 milliards d’ouguiyas.
Après avoir tiré la sonnette d’alarme au niveau mondial où la malnutrition concerne un homme sur trois, Mr Cheikh, point focal du mouvement SUN à Nouakchott a fait le point de la situation de la malnutrition en Mauritanie, un phénomène qui touche plus de 11% de la population.
Ainsi, la Mauritanie fait face au triple fardeau de la malnutrition avec une détérioration ces dernières années. De ce fait, le pays n’est pas sur la trajectoire d’atteindre les cibles internationales et nationales sur la nutrition. La malnutrition est présente en Mauritanie dans toutes ses formes. Les chiffres sont alarmants. Selon des statistiques datant de 2015, la malnutrition aigue touche entre 10 et 15% des enfants de moins de 5 ans ; la malnutrition chronique 28% des enfants de moins de 5 ans ; l’anémie 71% des enfants de moins de 5ans ; le surpoids et l’obésité touchent 42% et 26% respectivement chez les hommes et les femmes adultes.
Par ailleurs on note que 43,9% de la population active en Mauritanie a souffert d’un retard de croissance pendant l’enfance.
Le coût économique de cette situation est très lourd en termes de productivité et de coût. En effet on note une perte de 13,3% du PIB, en raison des effets cumulés de retard de croissance sur la productivité. Ainsi, investir en nutrition peut faire économiser pour le pays annuellement 41 millions de dollars.
C’est pourquoi la FAO appelle à modifier les politiques afin d’encourager la production et la consommation d’aliments sains.
Bakari Guèye