Vendredi 13 décembre 2019, l’Association des Gestionnaires pour le Développement (AGD) a démarré à Nouakchott, une formation sur les recommandations internationales de l’OMS en matière de traitement et de dépistage. Cette activité financée par Initiative 5% dans le cadre du projet FORSS porté par Solidarité Sida, ITPC-MENA, AGD, RDR Maroc, Al sehab, ATP + et M-Coalition a réuni différents participants du secteur de la santé, des médias et de la société civile de Nouakchott, Nouadhibou et Rosso.
Aliou Diop, Président de l’AGD, a souligné dans son mot d’ouverture que l’atelier s’inscrit dans le cadre du renforcement des capacités des participants en matière de prévention du VIH/SIDA à travers le traitement et le dépistage.
Il a indiqué, que cette action rentre dans un vaste programme dénommé «FORSS » et dont le but est « d’améliorer la qualité de la prévention, des soins du VIH/sida et de l’accès aux traitements, notamment à destination des populations clés, dans la région MENA dont la Mauritanie.
Six associations sont bénéficiaires de ce programme. Il s’agit de : L’ITPC-MENA–International Treatment Preparedness Coalition (Maroc); l’AGD–Association des Gestionnaires pour le Développement (Mauritanie) ; Al Shehab–Al Shehab Foundation for Compréhensive Development (Égypte) ; ATP+-Association tunisienne de prévention positive (Tunisie) ; M-Coalition–MSM Coalition in MENA region (Liban) ; RDR-Maroc–Association nationale de réduction des risques des drogues (Maroc).
Le président de AGD a indiqué : «Nous comptons mettre en place un observatoire communautaire sur l’accès aux services. Cet outil va nous permettre d’envisager des actions de plaidoyer pour influer les stratégies nationales et internationales et améliorer l’offre et la qualité des services de prévention, de soins et de traitements dans la région MENA. »
A son tour, Monsieur Cheikh Thiam de l’AGD a souligné lors de sa présentation du programme FORSS, que la « La région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) est l’une des régions du monde où la couverture pour les services de prévention comme pour les traitements est la plus faible et où les décès liés au sida continuent d’augmenter. ».
Parlant des chiffres, Mr Thiam a indiqué que le taux de prévalence VIH dans la région est de 0,1%. Alors qu’il est 14% chez les Hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), 4% chez les Usager(ère) de drogues par voie injectable (UDI) et 4,5% chezTravailleur (se) du sexe (TS). Soit une augmentation des contaminations de 35% et du nombre de décès de 66% en 12 ans. Il s’agit de la région qui possède la plus faible couverture du monde en traitement Antirétroviraux (ARV) soit 17% en moyen.
Evoquant spécifiquement la situation du VIH/SIDA en Mauritanie, Cheikh THiam a expliqué qu’il est « du type concentrée avec une prévalence estimée à 0,7% dans la population générale et qui est inférieure à 0,2% chez les 15 – 49 ans. »
Selon l’enquête bio-comportementale 2014, on dénote des pourcentages de prévalences très inquiétants. Par exemple chez les HSH : 44,4%, les Porteurs IST : 9%, les TS : 4% ; les tuberculeux : 4,6 % ; les prisonniers : 2,88%, les camionneurs : 0,9%, les pécheurs : 0,83% ; les marins : 0,82% etc.
« Ces pourcentages sont dus à plusieurs déterminants et facteurs de risques liés au VIH/SIDA tel que la pauvreté et chômage (44% de la population est touchée par la pauvreté globale), la migration et tourisme, le mobilité interne et externe des Mauritaniens, les mariages multiples et divorces, la méconnaissance des IST, le faible accès au préservatif, le faible accès géographique au service de conseil, dépistage volontaire anonyme, la persistance des pratiques à risques pour la transmission VIH/sida et la stigmatisation des PVVIH » a-t-il conclu.
Oumar Amadou Mbaye
Pour actu-dev