Amy Sow
Ar Gallé (viens à la maison en langue peule), relève d’une trouvaille. Le langage se mue en Art-Gallé, la galerie d’art. Et le lieu est devenu en peu de temps à Nouakchott une halte pour les épris d’art ! Grâce à l’imaginaire de celle qui l’a conçu, l’artiste Amy Sow, à la Cité Plage, à deux pas de la mer.
Maison faite à base de planches et matériaux de récupérations, Art Gallé donne l’impression d’une cabane abandonnée. C’est bien sûr trompeur, puisque une fois la porte franchie tout change. La déléguée de l’Association des Artistes Maghrébines (A.A.M.), et défenseure des causes des femmes, Amy Sow, y a mis toute son énergie pour offrir un décor de charme.
A côté de ses productions propres, Art Gallé offre une variété d’animations culturelles, gastronomiques et artistiques dont des ateliers de performances art-poésie entre des artistes et la poétesse Mariem Derwich. En alternance, pour ces deux semaines, pinceaux et récital donnent des couleurs à l’exposition collective !
Jihan El-Tahri (Egypte/ France)
Jihan El-Tahri est Franco-Égyptienne. Réalisatrice, écrivaine, artiste et productrice, elle suit ses identités à travers ses nombreuses œuvres. En 2017, invitée à rejoindre l’Académie des Arts et des Sciences (Les Oscars), elle continue son rôle de mentor au ‘Documentary Campus’ en Allemagne et à Ouaga Lab au Burkina Faso.
Ses travaux présents dans divers lieux d’expositions en France (Centre Pompidou), Allemagne (HKW et Gallery IFA), en Norvège (Musée National), au Mexique (San Ildefonso), et en Pologne (Musée d’Art Moderne) aux côtés d’artistes tels que John Akomfrah, The Otalith Group et Kader Attia, Jihan El-Tahri a plusieurs cordes à son arc. Puisqu’elle a commencé sa carrière en tant que journaliste Correspondante politique au Moyen-Orient. En 1990, elle pousse le champ en réalisant des documentaires pour la BBC, PBS, Arte et d’autres chaînes de télévisions.
Récompensée pour ses nombreux documentaires, tels que ‘Nasser’ dans la sélection officielle du Festival International du Film de Toronto au Canada, ‘Behind the Rainbow’, ‘Cuba, une Odyssée Africaine’, ‘House of Saud,’ elle a publié aussi : ‘Les Sept Vies de Yasser Arafat’ (avec Christophe Boltanski, Grasset, 1997) et ‘Israël et les Arabes : La Guerre de 50 ans’ (Penguin, 1998).
Dans ses temps libres, Jihan El-Tahri qui réside aujourd’hui à Dakar au Sénégal, sait aussi donner de son énergie. Membre d’associations et institutions dédiées au Cinéma Africain, elle a été trésorière de la Guilde des Réalisateurs Africains de la Diaspora, conseillère pour le programme Africa First de Focus Features et secrétaire régionale de la Fédération de Cinéma pan-Africain (FEPACI).
A Art Gallé, vous pourrez découvrir ses documentaires sur les indépendances africaines, des photos de collections familiales rares où on voit l’ancien et premier président mauritanien, Me Moktar Ould Daddah en compagnie de certains de ses pairs !
Saleh Lô
Peintre autodidacte, Saleh Lô arrive à la peinture réalisme et à l’aide de cours tutoriels en ligne. Son travail tire sa substance à partir des faits sociaux. On y retrouve le sort des enfants de la rue, les soubresauts des unions métisses, l’esclavage chez la communauté haratin mauritanienne.
Après trois expositions personnelles en Mauritanie, Saleh Lô participe à une résidence artistique de la société Raw Material Company en mai 2017 à Dakar, au Sénégal, grâce à une plate-forme panafricaine d’écriture. Dans la foulée, en novembre 2017, il prend part au programme interculturel de l’ Institut für Auslandsbeziehungen du ministère des Affaires étrangères allemand (IFA à Berlin), et à un stage à Schlesische 27 sur l’intégration des migrants par le biais de la pratique artistique. A son retour, en Mauritanie, Saleh Lo devient le représentant des anciens élèves du programme interculturel de l’IFA.
Sur la somme de ses expériences, après une résidence à Mumbai, en Inde, Saleh pose son exposition intitulée «Se battre pour normaliser la liberté» où il présente ses œuvres sur les sans-abris en Inde. Il travaille sur la même inspiration, en 2018, après la Biennale de Dakar (Sénégal). Cette fois sur un autre cas de société : l’eau dans les quartiers pauvres, le cas de Nouakchott.
Lucide autodidacte, Saleh Lô a aussi son regard sur les unions métisses en Mauritanie. Parmi ses portraits, on remarquera ceux du Professeur Cheikh Saad Bouh Kamara, Maïmouna Saleck, sa consœur Malika Diagana…
Arlette Vandeneycken (Belgique/ Rwanda)
Arlette Vandeneycken vit et travaille à Nouakchott depuis trois ans. Née en Belgique, elle grandit entre ce pays, le Canada et l’Allemagne où elle étudie l’art plastique, l’anthropologie sociale et la linguistique comparée. Puis le Rwanda, où elle s’installe en 2000. En citoyenne du monde, ses travaux font le tour de la région des Grands lacs. Elle accompagne ses travaux au Cameroun, de 2012 à 2015. Et quand elle quitte l’Afrique Centrale, c’est pour la Mauritanie. Dans ce désert, elle se définie comme une nomade, sans point d’attache permanent, et comme une réfugiée climatique ayant fui une certaine Europe sociale dans laquelle elle se reconnait de moins en moins.
Mais l’art est là. Ses œuvres, réalisées en acrylique sur toile ou sur papier, sont inspirées des lieux où elle réside momentanément. Au Cameroun, où il faut se frayer sans cesse son chemin à coups de coudes, ses travaux ont beaucoup porté sur les problèmes des transports, dans les rues comme sur les grandes artères. En Mauritanie, d’autres faits la préoccupent : les peurs d’inondations de Nouakchott, les astuces pour l’approvisionnement en eau potable, la précarité ou la difficulté du logement… Des sujets de stress. Mais elle garde le souffle, et le pinceau, grâce au thé omniprésent dans le quotidien des populations et en tous lieux !
Lauréate, en 2009, du concours Art pour la Paix organisé par le Musée National du Rwanda, Arlette Vandeneycken est une habituée des grands rendez-vous d’expositions : la Biennale de Dar es Salam (Tanzanie), le Salon Urbain de Douala (Cameroun), Gorée Regard sur Cours, la Biennale de Dakar (Sénégal où elle expose au pavillon de sa seconde nationalité, le Rwanda), les Journées Art Contemporain de Carthage (Tunisie)…
Malika Diagana
Malika Diagana revendique son héritage multiculturel : père soninké mauritanien et mère capverdienne. Un oncle qui fait parti de la première génération des photographes du studio de Saint-Louis. C’est doute là qu’elle tire goût pour la photographie, en observant les archives de la photographie familiale.
Apres son baccalauréat, obtenu à Nouakchott, Malika Diagana part à Dakar pour continuer son cursus. Au Sénégal, alors qu’elle poursuit ses études en graphisme, elle s’initie à la vidéo et acquiert des compétences en régie lumière. L’enseignement photographique, par son contact avec l’image lui donne envie de continuer dans cette voie. Elle ne lâchera plus la photographie qui occupe désormais le clair de son temps. Elle opte délibérément, sur les sillages de son oncle, pour la photo en noir et blanc. Et s’intéresse plus particulièrement au portrait.
Malika crée alors un «style» propre à elle fait de mélanges de créations. Grâce à sa proximité avec les artistes plasticiens, réalisateurs de cinéma ou de vidéos, comédiens, elle enrichit au fil de ses trouvailles. Ainsi, à travers la photographie, elle parle au monde en racontant des histoires propres à éveiller les consciences du passé et du futur.
De la génération de «gens de l’image », Malika Diagana réinvente les mémoires par un langage visuel sur son site : www.linguereart.com
Bios Diallo
http://traversees-mauritanides.com