La 6e édition du festival «culture métisse » se tient du 20 octobre au 27 octobre 2018 à Nouakchott. Ce festival a donné lieu à l’examen de la question « Où en somme nous des libertés de création et d’expression artistiques ? » Rehaussé par la participation de l’association Nouakchott Music Action qui existe depuis 10 ans aujourd’hui, avec Oumou et TifFa du groupe Harmattan, le festival s’est déroulé en collaboration avec les chanteuses Maréma Fall du Sénégal, Mounira du Tchad et l’artiste français René Lacaille.
Une conférence de presse s’est tenue le jeudi 25 octobre 2018 au Musé National de Nouakchott et a donné lieu à des échanges entre artistes et journalistes. Au menu : les activités et les quelques problèmes liés à l’événement « culture métisse ».
« Un concert a donné naissance au festival »
L’artiste Oumou a pris parole et remercié tous les participants d’avoir répondu à leur appel. Elle a expliqué l’objectif de l’événement et le but de la création de « culture métisse ». « Nous avons eu l’idée de créer ce festival en faisant juste un concert pour ouvrir la porte aux jeunes artistes et leur permettre de s’exprimer. » A déclaré Oumou avant de rajouter que qu’au fur et à mesure, cette initiative a pris de l’ampleur. « Aussi avons-nous décidé de faire un festival et « culture métisse » est devenue une plate forme internationale avec un nombre important d’artistes nationaux et internationaux qui nous accompagnent. » A encore souligné Oumou qui a tenu à rappeler que beaucoup d’activités ont pu être menées avec l’appui de L’Institut Français de Mauritanie comme partenaire et le SCAC qui a rendu possible la présence de l’artiste René venu de la France. Elle a également salué la présence de Music in Africa de l’artiste tchadienne Mounira et de la sénégalaise Maréma.
Pour sa part, l’artiste français René Lacaille a souligné que « les musiques locales peuvent s’exporter facilement grâce au festival culture métisse qui rencontrer des musiciens d’ici et d’ailleurs. » L’artiste français a rappelé son parcours qui lui a permis, a-t-il dit de jouer dans plusieurs pays d’Afrique dont le Sénégal, le Burkina Faso et le Soudan avant de se retrouver pour la première fois en Mauritanie.
« On tourne beaucoup pour représenter l’Afrique, car ma vision c’est l’Afrique. »
Maréma, la chanteuse sénégalo Mauritanienne a rendu grâce à Dieu et rendu hommage aux femmes. « Le premier single que j’ai sortis intituler « femme d’affaire » a été dédié aux femmes. C’est ce qui m’as permis aujourd’hui de remporter le prix découverte RFI et d’être connue aujourd’hui. » A rappelé Maréma qui explique : « On tourne beaucoup pour représenter l’Afrique, car ma vision c’est l’Afrique. » Elle a exprimé sa joie de rencontrer l’artiste tchadienne Mounira, lauréate du prix découverte RFI 2007. Celle-ci a dans sa prise de parole a remercié les artistes qui se sont déplacés de pays en pays pour assister à ce festival. « Je remercie le festival culture métisse qui a rendu possible la retrouvaille entre artistes tchadiens et mauritaniens ainsi que d’autres artistes africains ici en Mauritanie. » A dit Mounira. » Tiffa, jeune artiste Mauritanienne a pris parole et remercié elle aussi l’assistance. « C’est une grande opportunité et une ouverture pour moi de rencontrer tout ces artistes qui nous viennent de l’extérieur. Et je souhaite bon vent pour le festival. » A déclaré Tiffa.
« En Mauritanie il n’y a pas une volonté politique par rapport à la culture. »
Les artistes ont répondu aux questions des journalistes. Relativement au budget du festival et aux sponsors, Oumou a répondu que cette année cinq millions d’ouguiyas ont pu être mobilisés. Elle a cependant déploré l’annulation sans raison avancées par le Hakem d’un concert qui devait se tenir au stade du Ksar. Autres difficultés soulignées par les organisateurs du festival, le manque d’intérêt du ministère de la culture pour cette manifestation qui, chaque année leur est notifiée par écrit.
« En Mauritanie il n’y a pas une volonté politique par rapport à la culture. Si vraiment il ya un artiste qui a réussi a percer c’est parce qu’il a crée son propre espace. Depuis des années nous nous battons avec nos moyens de bords pour montrer aux jeunes artistes comme nous que c’est possible de réussir même si c’est avec « une ouguiya » avec ou sans l’aide des bailleurs. » A affirmé l’organisatrice de « Culture Métisse » qui a souligné que cet événement devenu annuel est confié à tour de rôle aux différents artistes en vue d’un accompagnement, histoire de créer un cadre d’échange, de débats autour des questions liées au développement des jeunes en Afrique, à la promotion de la paix et de l’unité en Afrique, à la problématique de la migration clandestine de la radicalisation, à la place des jeunes dans la dynamique des ODD. Cette 6e édition du festival Culture métisse a rendu possible la prise en compte des thématiques clefs telles que Jeunesse et Citoyenneté, vivre ensemble au rythme des prestations sur la scène musicale des artistes venus exprimer le métissage culturel dans toute son ampleur.
Compte-rendu par Ami Fofana