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Le ministère de la Santé a décidé mercredi de baisser brusquement le taux de dépistage, un dépistage considéré désormais comme un luxe et qui sera dorénavant réservé aux personnes à hauts risques qui présentent des symptômes. Cette décision marque l’échec de la stratégie de dépistage massif dont a fait état le premier ministre il y a tout juste quelques jours lors de sa première sortie devant la presse. Comment un gouvernement qui se respecte se risque-t-il à dire une chose et son contraire. Cet épisode met à nu le tâtonnement qui caractérise la gestion de la pandémie, une improvisation et un manque de sérieux qui nous ont coûté très chers. C’est ainsi qu’en l’espace de quelques semaines on est passé de 0 à plus de 3500 cas et plus de 100 décès, un record dans la sous-région. Et ironie du sort, les équipes du ministère dépêchées à l’intérieur du pays ont contribué à la diffusion de la maladie.
Avec cette décision du ministère de la santé il y a lieu de craindre une montée en flèche de la maladie avec le risque d’une multiplication des cas communautaires.
Apparemment le ministère de la santé ne dispose plus d’une quantité suffisante pour généraliser les tests ce qui prouve qu’il n’avait pas prévu ce scénario catastrophe dans lequel nous nous trouvons actuellement.
En effet l’utilisation ces derniers temps des tests rapides à grande échelle aurait été fatale car les stocks ne seraient pas suffisants et il semble que l’utilisation de ce type de test ait été largement anticipée, une erreur monumentale à en croire un spécialiste du secteur.
Pourtant le ministère a eu largement le temps de faire les prévisions et les stocks nécessaires mais il semble qu’on ait manqué de vision, une erreur inadmissible qui place le ministre sur un fauteuil éjectable.
La situation semble donc échapper aux autorités et apparemment il va falloir se résoudre à vivre avec le virus comme l’avait prédit le président de la République et comme l’a clairement affirmé le ministre de la santé.
Voilà pourquoi on assiste depuis quelques jours à un dé confinement qui ne dit pas son nom, et ce au moment où le taux de contamination bat des records.
Les décisions dans ce sens se succèdent. C’est ainsi que les mauritaniens bloqués à l’étranger sont rentrés. La prière du vendredi est de nouveau autorisée ; les hôtels, les restaurants et autres lieux touristiques ont été ré ouverts. La place El Houriya située en plein centre de la capitale retrouve son animation d’antan. Sur la plage les foules de baigneurs et autres flâneurs se bousculent. Et pour couronner le tout les autorités s’apprêtent à ouvrir les transports entre villes, libérant du coup des milliers de citoyens dont la vie a basculé du jour au lendemain, un coup dur pour la situation économique et sociale.
Bakari Guèye
