Yande Sall : « Former des filles leaders en milieu scolaire pour casser la transmission de la pratique des MGF entre générations. »

Présidente de l’ONG Agir pour le Bien Être des Enfants, des Personnes Âgées et Déficientes (ABEPAD), Madame Yande Sall est éducatrice. Elle milite pour l’abandon des pratiques néfastes dans la Société. En campagne avec son association pour la Formation et sensibilisation des filles leaders en milieu scolaire pour la promotion de l’abandon de la pratique des mutilations génitales féminines en Mauritanie » (MGF), elle a également suggéré que soit ciblée cette pratique dans le projet « Améliorer la santé maternelle et néonatale en Mauritanie.

IN : Madame Yande Sall, vous aviez recommandé la prise en compte des Mutilations Génitales féminines dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Améliorer la santé maternelle et néonatale en Mauritanie – phase2 ». Quelle est l’ampleur de ce phénomène aujourd’hui en Mauritanie ? Y a-t-il des statistiques fiables ?
Yande Sall : En effet, j’ai fait cette recommandation parce que la pratique des MGF qui est une pratique attentatoire à la dignité de la femme concerne à grande échelle toutes les communautés culturelles du pays, excepté quelques rares populations à certains endroits. Malgré toutes les campagnes de sensibilisation on a constaté une persistance de la dite pratique. Il convient de noter que selon les statistiques officielles, la pratique des MGF est de 66,6% à l’échelle nationale.

IN : Votre organisation ABEPAD est en campagne de formation et sensibilisation des filles leaders en milieu scolaire pour la promotion de l’abandon de la pratique des mutilations génitales féminines en Mauritanie. A quels défis et obstacles êtes vous confrontés ?
Yande Sall : Le combat contre les MGF ou la lutte pour la promotion de l’abandon de la pratique des MGF est un combat de longue haleine. J’ai voulu former des filles leaders en milieu scolaire pour casser la chaine de transmission de la pratique de l’excision entre les différentes générations. Le but est de toucher les communautés à travers des personnes ressources appartenant à ces communautés. Un des obstacles rencontrés découle de la nature même de la question car tout ce qui tourne autour de la sexualité est un sujet tabou en Mauritanie. Il fallait se servir d’une pédagogie qui tienne compte des canons traditionnels de communication pour faire passer le message sans choquer.

IN : Pour la santé maternelle et néonatale, quelles autres priorités sont inscrites dans l’action de votre organisation ?
Yande Sall : Notre organisation se bat pour le respect des droits des femmes, contre toutes formes de violence basées sur le genre, pour la promotion des droits de l’enfant et des personnes qui vivent avec un handicap.

Propos recueillis par K-Tocka

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