Dix solutions pour une politique nationale d’autonomisation équitable des jeunes en Mauritanie (2)

Dans cette deuxième partie, nous proposons quatre solutions, à la suite de notre analyse des quatre défis majeurs à toute politique nationale d’autonomisation équitable des jeunes. Ces défis incluent l’absence de vision claire du concept d’autonomisation, le manque de coordination entre les différents secteurs actifs dans ce domaine, le déficit de financement et l’insuffisance des infrastructures, ainsi que l’absence d’un plan clair pour mesurer la contribution du secteur privé au développement, notamment en ce qui concerne la politique d’autonomisation des jeunes.

Défi 3 : Absence de vision claire du concept d’autonomisation

Explication :Les indicateurs de ce manque de vision incluent l’absence ou la faiblesse des opportunités éducatives et formatives adaptées aux jeunes, la négligence de leurs talents et la frustration face à leur exclusion de la participation. Cela se manifeste également par une baisse de confiance envers les institutions, la dérive vers des comportements négatifs et destructeurs, la fuite des cerveaux parmi les jeunes, l’absence d’innovation, le faible développement économique, l’écart numérique, ainsi que le déclin de l’engagement culturel chez les jeunes.

Solution proposée :

Élaborer une vision nationale claire pour l’autonomisation des jeunes, qui prendrait en compte les différents défis identifiés dans notre diagnostic.

Cette vision devrait également comprendre une meilleure compréhension des outils de travail pouvant être utilisés pour relever ces défis, en garantissant une implication juste et équitable de tous les acteurs concernés.

Défi 4 : Manque de coordination entre les différents acteurs

Explication :Lorsque les acteurs impliqués dans la mise en œuvre d’une politique nationale d’autonomisation des jeunes ne collaborent pas efficacement, cela peut entraîner des chevauchements ou des duplications dans les programmes et projets ciblant les mêmes populations. Dans le passé, cela a conduit, et pourrait encore conduire à l’avenir, à un gaspillage des ressources sans pour autant atteindre les résultats escomptés.

Solution proposée :

Pour améliorer la coordination entre les acteurs dans le domaine de l’autonomisation des jeunes, il est essentiel de mettre en place des initiatives de travail conjoint, telles que la création de plateformes communes, le développement de stratégies nationales globales pour les questions d’intérêt commun, le renforcement de l’échange d’informations, l’organisation de réunions de coordination régulières, le lancement de campagnes nationales conjointes, ainsi que la collaboration et la coordination en matière de suivi et d’évaluation.

Appliqué au défi de l’emploi, chaque secteur dispose de points forts pouvant enrichir l’autre. Ces complémentarités peuvent contribuer à l’atteinte de l’objectif stratégique de créer 30 % d’opportunités d’emploi pour les jeunes d’ici 2029.

Défi 5 : Déficit de financement et faiblesse des infrastructures

Explication : Ce défi renvoie à la faiblesse des budgets alloués au secteur de la jeunesse depuis sa création et à la nécessité urgente de revoir les contraintes imposées par les nouveaux investissements dans les politiques d’autonomisation et leurs infrastructures.

Solution proposée :

Dans ce cadre, la nouvelle structure du secteur doit élaborer des nouvelles propositions de financement adaptées à la volonté déclarée par le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, lors de son discours d’investiture pour son second mandat. Cela inclut la réorientation de certaines ressources et la mobilisation d’autres, en tenant compte de l’utilité financier de certains secteurs, comme le secteur privé, les donateurs, ainsi que les partenaires techniques et financiers.

Défi 6 : Absence d’un plan clair pour la contribution du secteur privé à l’autonomisation à moyen et long terme

Explication : Ce défi se caractérise par un manque de clarté stratégique concernant la nature et l’impact des partenariats public-privé, et leurs répercussions sur le développement du pays, en particulier pour l’autonomisation des jeunes.

Solution proposée :

Il est essentiel de traduire toutes les conventions et cadres d’entente entre les secteurs public et privé en un plan national clair qui fixe la contribution du secteur privé au développement national, notamment en matière d’autonomisation des jeunes. Ce plan doit inclure des objectifs mesurables, des partenariats stratégiques et des initiatives durables, permettant de suivre les indicateurs de contribution de ce secteur vital à l’économie nationale, et d’observer sa transformation au fil du temps.

À suivre dans la partie 3

Rajel Oumar Boilil, consultant en question de jeunesse.

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