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« Les métiers du journalisme : Opportunités et défis pour la jeunesse mauritanienne »

À l’Institut Français de Mauritanie, des professionnels du journalisme partagent leurs parcours et dévoilent les perspectives d’études et de carrières pour les jeunes mauritaniens dans un secteur en pleine transformation.

Le lundi 23 septembre 2024, Campus France Mauritanie, en partenariat avec l’Ambassade de France en Mauritanie, a organisé une conférence sur les métiers du journalisme. Cet événement s’est tenu à l’Institut Français de Mauritanie avec pour objectif principal de sensibiliser la jeunesse mauritanienne aux différentes carrières journalistiques, tout en les informant sur les études possibles en France.

Une présentation a été projetée par l’équipe de Campus France Mauritanie pour fournir aux étudiants des informations sur les cursus qui mènent aux métiers du journalisme. Cette présentation a également orienté les participants sur les démarches et documents nécessaires pour postuler aux universités françaises.

Léa Breuil, correspondante pour RFI et TV5 Monde, a partagé son parcours et ses réflexions sur la profession. Elle a expliqué qu’« être journaliste est souvent difficile, mais c’est une passion ». Elle a aussi insisté sur l’importance d’une bonne culture générale.

« En Mauritanie, j’ai eu l’occasion de couvrir des manifestations, des questions de genre, ainsi que des événements politiques, et j’ai toujours su m’adapter au contexte local », a-t-elle ajouté.

Laurent Bigot, journaliste, enseignant-chercheur et directeur de l’École publique de journalisme de Tours (EPJT), a exposé les différences entre les écoles de journalisme privées et publiques. « Les écoles privées font souvent plus de promotion à l’international pour attirer des étudiants, mais à l’EPJT, nous privilégions un cursus public, avec des frais annuels abordables de 243 euros », a-t-il précisé. Il a également parlé de l’importance du fact-checking et de l’éducation aux médias, deux domaines clés enseignés à l’EPJT depuis une dizaine d’années. Laurent Bigot a aussi mentionné l’inauguration d’un master francophone de journalisme destiné aux journalistes africains, qui se déroule entre Bonn et Tours en partenariat avec DW.

Nicolas Sourisce, journaliste et enseignant-chercheur à l’EPJT, a souligné la diversité des profils r. « Nous encourageons les étudiants venant de disciplines variées, telles que les sciences, la géographie ou encore l’environnement, car être journaliste, c’est avant tout comprendre les sujets que l’on traite », a-t-il expliqué. Il a également insisté sur l’importance d’acquérir des compétences techniques, tout en maîtrisant le fond des sujets abordés.

Mamoudou Lamine Kane, responsable communication et plaidoyer chez Countrepart International et fondateur de Nexus Pro, a raconté son parcours singulier. Diplômé d’une licence en Administration Économique et Sociale (AES) en France, il s’est découvert une passion pour l’enquête et l’analyse lors de ses études. Encouragé par sa professeure de sociologie à poursuivre une carrière dans l’écriture, il a finalement choisi de s’orienter vers le journalisme après un stage à la Banque Africaine de Développement, où il a réalisé que la gestion des ressources humaines n’était pas faite pour lui. Sur les conseils d’un rédacteur français, il a intégré le Centre de Formation Professionnelle des Journalistes (CFPJ) à Paris. « Ma formation en administration m’a donné une capacité d’analyse qui m’a beaucoup aidé dans ma transition vers le journalisme », a-t-il expliqué. Après plusieurs années de pratique journalistique en Mauritanie, il occupe aujourd’hui un poste de consultant en communication, tout en étant chargé de communication chez Countrepart International.

Les interventions des conférenciers ont suscité de nombreuses questions parmi les jeunes Mauritaniens présents.

Fatou Maréga, étudiante, a exprimé des réserves sur la profession : « Le journalisme est un métier mal rémunéré et risqué . Si cela ne change pas, je préfère ne pas m’engager dans cette voie. »

Quant à Djiéfulbé Bâ, étudiante, elle a reconnu qu’il n’existe pas d’école de journalisme en Mauritanie, mais a salué le travail des journalistes professionnels locaux. « Il est important de réorganiser et de structurer les médias mauritaniens », a-t-elle conclu.

                                                                                                                                H.B

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