En visite en Mauritanie pour l’investiture du président de la République islamique de Mauritanie, Mohamed Cheikh El Ghazouani, Bruno Fuchs, député du Haut-Rhin et délégué général de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, a accordé l’Interview suivant à Initiatives News.
Initiatives News : Vous êtes venu assiter à l’investiture du Président Mohamed Cheikh El Ghazouani à Nouakchott. Qu’est ce que cela a comme enjeu pour pour l’Assemblée Parlementaire Francophone?
Bruno Fuchs: L’Assemblée nationale de Mauritanie est un acteur de plus en plus important dans l’espace francophone. Dans le cadre de nos activités parlementaires et de diplomatie parlementaire, nous comptons beaucoup sur la stabilité, sur le modèle mauritanien, et sur l’expérience de la Mauritanie pour contribuer à améliorer le dialogue avec les autres pays du Sahel. La Mauritanie est un pays central, fort et puissant, stable, avec beaucoup d’expériences. Nous sommes venus pour voir comment elle pouvait aider le Sahel, l’Afrique et le monde entier face aux crises que vivent les pays du Sahel.
Initiatives News : En tant que délégué général de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, quelles relations avez-vous avec les élus de la Mauritanie ?
Bruno Fuchs : La Mauritanie est membre du bureau de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie. Je pense que c’est une très bonne initiative pour la Mauritanie, surtout dans la situation actuelle où le pays se développe, avec l’ambition affichée par le président de la République pour son deuxième mandat en termes de développement, d’éducation, de jeunesse et d’emploi.
La Mauritanie a besoin de sceller des partenariats très forts avec la Francophonie, mais aussi avec d’autres. L’idée n’est pas d’être un membre exclusif, mais de pouvoir utiliser son influence et d’échanger avec d’autres pays, d’autres univers déjà constitués.
La Francophonie en est un. Dans le monde multipolaire où nous vivons, nous n’avons jamais un seul partenaire. Nous sommes toujours membres de plusieurs cercles d’influence, et aujourd’hui, le cercle d’influence de la Francophonie attire beaucoup de monde. Je pense que c’est une bonne chose pour la Mauritanie de s’y impliquer.
Initiatives News : Quel est votre apport dans le cadre des projets de développement en Mauritanie ?
Bruno Fuchs : L’apport d’un parlementaire n’est pas concret en termes de financements ou de projets, même si nous avons beaucoup de relations avec des investisseurs. L’apport principal d’un parlementaire en termes de développement est de créer le cadre législatif qui permet à tous les acteurs du développement de se développer, de s’organiser pour créer des richesses. Le premier cadre, par exemple, est celui de la mobilité, comment se déplacer dans l’espace francophone sans entrave, comme c’est le cas aujourd’hui. Ensuite, dans tous les grands domaines, il faut créer des cadres législatifs qui permettent le développement : comment avoir accès à l’eau ? Comment établir un cadre pour la forêt ? Comment élaborer une législation sur les droits du travail ? Ces cadres permettent de faciliter le travail des acteurs du développement. Nous ne sommes pas des acteurs du développement, mais nous créons un cadre pour que le développement puisse se faire au mieux. Une grande partie des pays avec une forte démographie, ainsi que ceux qui reçoivent cette démographie, comme l’Europe aujourd’hui, ont intérêt à créer un développement très fort pour que la jeunesse mauritanienne, par exemple, trouve un débouché ici, en Mauritanie, où la richesse doit être créée, plutôt que de tenter leur chance, avec beaucoup de risques pour leur vie, dans des endroits où il n’y a pas toujours autant de travail qu’on le pense. C’est vraiment ici qu’il faut créer l’espoir. Nous, parlementaires, venons en Mauritanie pour contribuer à la réflexion, afin de créer les conditions pour que la jeunesse ici pense que leur avenir est ici et trouve les moyens de développer un avenir fécond.
Initiatives News : Comment se portent les relations entre la France et la Mauritanie ?
Bruno Fuchs : Les relations sont bonnes. D’abord, on voit la chaleur de l’accueil entre les Français. Les relations s’améliorent régulièrement. Les deux États fonctionnent bien, notamment les relations de confiance entre les deux États et entre les deux présidents. Nous sommes venus au niveau des assemblées nationales pour créer des liens au niveau des populations, car nous représentons les populations. Quand vous êtes député, vous avez les mêmes intérêts, que vous soyez Africains, Européens, Asiatiques ou Américains. La raison d’être d’un parlementaire, c’est de se préoccuper du bien-être de ses populations. Nous avons beaucoup de choses à partager, et cette expérience de situations différentes, mais finalement au service des mêmes citoyens, nous permet d’enrichir notre réflexion.
Par Ousmane Hamed Doukoure