À la veille de la Semaine Mondiale de l’Allaitement Maternel, le Réseau des Médias Africains pour la Promotion et la Médium de la Santé (REMAPSEN), en collaboration avec l’UNICEF, a organisé un webinaire crucial pour sensibiliser les journalistes sur l’importance de l’allaitement maternel. Simon Nanama, Conseiller Régional pour la Nutrition Infantile au Bureau Régional de l’UNICEF pour l’Afrique Centrale et de l’Ouest, a été le principal intervenant de cet événement, qui a rassemblé 68 journalistes membres de REMAPSEN, y compris de la Guinée équatoriale.
L’importance cruciale de l’allaitement maternel
Le lait maternel est l’aliment idéal pour les nourrissons de la naissance à six mois, période cruciale pour leur développement et leur santé. Simon Nanama a insisté sur ce point : « Le lait maternel continue d’être l’aliment approprié au développement des bébés et des enfants de la naissance à six mois ; période pendant laquelle les enfants ont besoin d’une bonne nutrition pour leur santé et leur développement. » Cependant, certaines mères optent pour le lait artificiel, une pratique qui compromet le développement des enfants et les expose à diverses maladies.
Les défis de la nutrition infantile en Afrique
Malgré les avantages bien documentés de l’allaitement maternel, les taux restent faibles dans de nombreuses régions d’Afrique centrale et occidentale. Nanama a souligné que certains pays réussissent à atteindre les objectifs de l’allaitement maternel, tandis que d’autres en sont loin. « Les pays doivent développer des programmes de nutrition pour les enfants de moins de cinq ans afin d’améliorer la situation actuelle », a-t-il déclaré.
Les journalistes ont également montré un grand intérêt pour la question de la conservation et de la commercialisation du lait maternel, un sujet sensible pouvant mettre en danger la vie des enfants. Nanama a affirmé que la chaleur ne justifie pas de briser l’exclusivité de l’allaitement durant les six premiers mois, car « le lait maternel est composé à 86 % d’eau. Lorsque l’enfant est allaité, il n’y a aucun risque. »
Les obstacles à l’allaitement maternel
Les faibles taux d’allaitement maternel en Afrique sont souvent dus à la présence de substituts au lait maternel sur le marché. « Les substituts du lait existent et dans de nombreux pays, aucune loi ne les interdit. Que fait l’Unicef pour interdire les substituts du lait ? En plus des lois, les pays doivent mettre en œuvre des mécanismes pour faire appliquer les lois. Car ce qu’il faut combattre, ce sont les causes qui conduisent au non-recours à l’allaitement maternel. Les pays doivent l’interdire, comme c’est le cas du Ghana », a-t-il expliqué.
Nanama a également évoqué le manque de soutien et d’accompagnement pour les mères après leur sortie de l’hôpital : « Quand la mère rentre à la maison, il n’y a personne pour l’accompagner pour donner du lait à l’enfant. Tous ces facteurs se combinent pour provoquer un mauvais allaitement. »
Un avenir prometteur avec des stratégies efficaces
Pour améliorer les taux d’allaitement maternel, Nanama a souligné la nécessité de surmonter les obstacles actuels et de mettre en œuvre les stratégies de l’UNICEF : « Si ces barrières sont surmontées, si les stratégies lancées par l’Unicef sont mises en œuvre, nous atteindrons 70 %, ce qui est le pourcentage acceptable. »
Il a également mis en garde contre les informations trompeuses circulant sur les réseaux sociaux concernant l’allaitement maternel. L’éducation et la sensibilisation, combinées à des politiques rigoureuses, sont essentielles pour promouvoir l’allaitement maternel et assurer une nutrition optimale pour les enfants.
Le webinaire organisé par REMAPSEN et l’UNICEF a été une occasion précieuse pour discuter des défis et des solutions liés à l’allaitement maternel. Les propos de Simon Nanama ont mis en lumière la nécessité de programmes de nutrition infantile robustes et de législations strictes pour promouvoir l’allaitement maternel et améliorer la santé des enfants en Afrique.
Amy Fofana