Dans un pays où les défis économiques sont nombreux, un vent nouveau souffle grâce à l’audace et à la détermination des femmes entrepreneures mauritaniennes.
Des histoires inspirantes émergent, comme celle de Teslem Meissa, qui a transformé des déchets en opportunités lucratives avec son Saha Café.
Découvrez comment ces femmes dynamiques révolutionnent le paysage économique de la Mauritanie, promouvant les produits locaux et créant des emplois, tout en ouvrant la voie vers un avenir durable et prospère pour leur communauté. »
Teslem Meissa est diplômée en Analyse financière. Cette jeune native d’Atar n’a pas voulu croiser les bras et subir le chômage. Elle s’est inspirée d’une pratique ancestrale consistant à fabriquer du café à base de noyaux de dattes. « Saha Café » est le résultat de trois ans d’études et de recherches. En 2018, après l’obtention de ma licence et face aux difficultés de trouver un emploi en Mauritanie, j’ai décidé de créer mon propre emploi. »
En 2018, Teslemn constate la non-valorisation des noyaux de dattes, des déchets jugés sans importance à l’époque. Pour elle, c’est au contraire une opportunité, made in Mauritania. Tout se récupère et se transforme. « Les coopératives féminines d’Atar souffrent de la quantité élevée de noyaux de dattes qu’elles traitent comme déchet inutilisable. Et « Saha Café », on le connaissait depuis notre enfance. Nos grands-parents le fabriquaient en tant que substitut de café. J’ai eu l’idée de créer un substitut de café à base de noyaux de dattes. »
En Mauritanie, de plus en plus de femmes s’orientent vers l’auto-emploi. Selon le Conseil Mauritanien des Femmes d’Affaires, entre 2017 et 2022, 1700 femmes ont travaillé dans le domaine de l’entrepreneuriat, dont 180 actives dans la transformation et la promotion des produits locaux. Aissata Alassane Ngaide a travaillé dans le projet EXPO Dubai 2020 pour la promotion du Made in Mauritania. Elle a choisi de mettre son expérience à profit à travers des foires dans le pays. « Ce qui m’a poussée à organiser des foires, c’est de mettre d’abord la lumière sur la production mauritanienne, sur ce que produisent nos femmes et nos jeunes. »
Avec l’aide du MASEF (Ministère des Affaires Sociales de l’Enfant et de la Famille), et d’autres acteurs travaillant dans le domaine, la mobilisation des femmes ne devrait pas être difficile, d’autant plus que plusieurs initiatives ont besoin du soutien du gouvernement pour être boostées… « Si cette initiative est accompagnée par l’État, le patronat et les organisations qui sont là, je pense que les femmes n’auront plus de problème pour produire. » déclare Aissata Ngaide.
En Afrique, plus de 50% des femmes évoluent dans l’entrepreneuriat, selon une étude du cabinet Roland. Parmi ces activités, la transformation des produits locaux, un créneau porteur. De la valeur ajoutée lorsque les femmes s’y mettent. « Un message aux femmes qui évoluent dans le secteur de l’entrepreneuriat, ainsi qu’aux femmes qui sont dans tous les secteurs d’activité, c’est de se former. On ne peut pas prétendre maîtriser un secteur que l’on ne connaît pas. » conseille Amina Habib.
Les initiatives féminines en matière d’entrepreneuriat contribuent aussi bien au développement socio-économique qu’à la protection de l’environnement, des objectifs pour le développement durable que nos pays veulent atteindre d’ici 2030.
Hawa Bâ