Tous ceux qui ont l’habitude de passer par l’avenue Elhadj Omar Tall qui passe a l’ouest des ilots A à Nouakchott, ont remarqué un changement au niveau de l’Office des Anciens combattants et Victimes de Guerre (OACVG). L’enseigne à changé. Desormais on lit : AAMRAN (Association des anciens militaires et retraités de l’armée nationale). Le bâtiment à pris un coup de neuf. Que s’est-il passé au juste?
Ni plus ni moins que ce que l’on pourrait appeler une expropriation en bonne et due forme, et ce, dans un pays de droit.
Une association s’emploie à déposséder un établissement public à caractère administratif de son siège, avec la complicité de l’état-major, donc logiquelent du ministère de la Défense.
L’AAMRAN a profité du vide laissé a la tere de l’Office des Anciens combattants depuis le décès de son dernier directeur, le 28 juillet 2021. Depuis cette date aucun directeur n’a été nommé et le personnel expédie les affaires courantes.
Après plusieurs tractations, il a été convenu que l’OACVG prête à l’AAMRAN des locaux qu’il n’utilisait pas. Mais l’association, financée généreusement par l’état-major pour des travaux de réfection, à déjà pris tout l’étage et remplacé l’enseigne de l’Office.
Désormais le personnel de l’Office est confiné dans une partie de l’aile sud au rez de chaussée : le bureau du directeur, le secrétariat et la compatibilité. Les anciens combattants qui hébergent n’ont plus que 3 pièces alors que l’association qui est hébergée dispose de tout l’étage (7 pièces).
Pour s’installer, l’association aurait reçu un financement qui pouvait lui permettre d’acquérir un siège convenable, mais apparemment seuls les locaux de l’Office lui conviennent. Comme il fallait s’y attendre, les associations de retraités de la gendarmerie, de la garde et de la police ont également demandé leur part du gâteau. C’est ainsi que l’association des retraités de la gendarmerie ont reçu le premier bureau de l’aile nord du rez-de-chaussée, celle des retraités de la garde a hérité du bureau suivant qui était jusque là la chambre du vieux gardien. Quand aux retraités de la police, il ont reçu le garage, à l’angle nord-ouest du bâtiment.
Pourtant il y a eu plusieurs rencontres y compris avec l’attaché militaire de l’ambassade de France qui en principe gère l’office avec le ministère de tutelle, pour arrondir les angles et trouver un compromis, mais en apparence l’association des Anciens militaires et retraites de l’armée bénéficie d’un soutien solide.
Il est vrai que les anciens militaires et retraités de l’armée, les anciens gendarmes, gardes et policiers méritent tous les égards pour les nombreux services rendus à la Nation. Il est tout aussi vrai que les anciens combattants et victimes de guerre méritent autant d’égards. Il convenait donc de faire preuve d’élégance et de respecter les procédures et les textes plutôt que de bousculer les choses…
Rappelons que la premiére maison des Anciens Combatanttants a été construite en 1955 à Boghé. La maison des Anciens combattants qui se trouve à Nouakchott a ete construite 7 ans plus tard, en 1962. Les deux maisons administrées par un Établissement public à caractère administratif appelé Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre ont été pratiquement mises a la disposition de l’AAMRAN, en violation flagrante des textes (protocole d’accord et decrets) par l’administration. Pourtant, plus de 60 anciens combattants sont encore en vie. Au crépuscule de leur vie, ceux qui ont connu les affres de la guerre pour défendre leur patrie, assistent impuissants à la perte de tout ce qui leur restait : leur siège.
Depuis de nombreuses années des hommes d’affaires essaient de récupérer la maison des Anciens combattants de Nouakchott. La maison est en effet proche du marché de la capitale, ce qui lui donne une valeur considérable et aiguise l’appétit des un et des autres.
En effet le bâtiment est bordé sur trois côtés d’un très large couloir qui fait face au marché et à deux axes qui y mènent. Un couloir qui finira certainement bientôt par abriter un véritable centre commercial…
A.H.D