Tribune: Extirper la racine du mal 

La corruption, le népotisme, le clientélisme, la corruption, le détournement des deniers publics, la fénéantise, l’insouciance et l’arbitraire, sont le propre de la culture ambiante de l’improvisation et du culte de la mentalité seibatie.

Pour combattre ces terribles maux, il faut impérativement s’attaquer à la racine du mal dont ils sont issus et qui handicape la marche d ’établissement de l’Etat normal. Ces maux dangereux constituent les obstacles qui ont été érigés en système de gouvernance ; Racine du mal qui n’est autre que la mentalité ambiante et la culture de la Seiba.

Soixante ans d’indépendance passés, l’Etat naissant des entrailles du non Etat a déployé dans les universités et instituts du monde trois générations pour relever le défi de l’édification de l’Etat de droit et de la citoyenneté. Mais fort est de reconnaitre l’amère démission qui s’en est suivie de ces cadres et instruits au plus haut degré de l’enseignement et de la spécialisation dans tous les domaines de la connaissance.

Le pays, parmi les plus riche du continent en gisements de minerais (fer, cuivre, or, entre autres), en pétrole et gaz, une fabuleuse richesse halieutique que renferme une cote des plus poissonneuses du monde, et des terres fertiles sur la berge d’un fleuve généreux, est sous-perfusion depuis son indépendance il y a plus de soixante ans, et fortement dépendant de l’aide internationale.

Une situation contradictoire, fâcheuse, et extrêmement étonnante qui place d’une part, le pays « médiéval » et léthargique au bas de l’échelle des Etats les plus pauvre et sous-développés du continent, alors qu’il compte parmi ces pays dont l’emplacement est des plus stratégique face au continent américain et constituant un prolongement du bassin de la méditerranée, d’autre part.

Mais cette contradiction ravageuse tient d’une mentalité qui allie la culture de l’anarchie, de la fénéantise, de la prétention dédaigneuse et de la production aride.

L’enseignement pâtit de de cette inconvenance, la politique en paye le prix par l’hypocrisie, les gouvernances par la médiocrité, l’abrutissement et l’arbitraire, et la marche vers le développement par l’incompétence, l’improvisation, les détournements et la gabegie.

Tout le mal tient en cette situation, pour le moins exceptionnelle, du tribalisme ambiant qui contraste avec la notion de l’Etat ; Un tribalisme de castes qui entretient encore les entendements passéistes de partage du pouvoir et des biens par la force, l’hypocrisie et l’arbitraire anarchique.

Des tribus omniprésentes se retranchent dans des tours d’ivoire, des tribus de seconde zone qui doivent leur survie aux traités de contingences entretenus depuis la nuit des temps, et à la marge les tribus de troisième zone végètent dans la misère, au même titre que les couches auxquelles elles sont assimilées.

Les tenants issus de l’aristocratie tribale, tiennent à tort les commandes et gèrent à leur convenance les immenses potentialités du pays sans tenir compte du réel besoin de l’action de développement et du bienêtre de ses populations. Les autres se contentent de rester à l’ombre et de fournir leurs voix à chaque échéance politique en échange d’une présence précaire et des retombées mesquines.

C’est ce mal ambiant qui ronge le pays et le maintient bien loin de la voix de l’émancipation qui appelle à être combattu extirper à la racine.

Sans doute l’éveil, qui ne cesse de s’amplifier avec la prolifération des réseaux sociaux après leur émergence en forcer, fait désormais face à la presse inculte domptée par les forces occultes, et commence à remettre les pendules à l’heure de la conscientisation et du combat contre l’archaïsme érigé en système et la fénéantise adoptée en stratégie d’abrutissement d’un peuple habitué à la main tendue à l’aide internationale.

Elwely Sidi Heiba

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