Il ya des disparitions qui nous terrassent, qui nous affligent et qui laissent des blessures profondes et difficiles à surmonter.
Celle de HBK, arraché à notre affection, un certain 28 decembre 2021 en fait partie. 1 an qu’il repose aux cimetières de KSAR, 1 an que l’humanité le pleure encore, 1 an que sa famille, ses amis, ses proches et mêmes ses détracteurs le regrettent, aujourd’hui comme hier, ce chantre qui a théorisé toute sa vie durant les concepts de la REFONDATION de l’UNITE NATIONALE et du VIVRE ENSEMBLE qu’il n’a jamais cessé de porter pour une Mauritanie juste, égalitaire, résolument engagée sur la voie de l’ancrage de la démocratie, des droits de l’homme et du développement économique et social dans l’équité.
Je n’ai jamais pu dire un mot, en guise d’hommage, depuis son rappel à Dieu, tant sa perte m’avait abattu mais 1 an après, je m’oblige difficilement, à le faire, par respect à ma conscience et pour ne jamais trahir la mémoire de cet homme multidimensionnel qui avait une MISSION, et Qu’Allah dans sa grande miséricorde a dû freiner pour ses bons et loyaux services rendus à la nation et au delà de nos frontières.
Pendant les 15 années que je l’ai pratiqué, au quotidien, en ma qualité de président de la commission de communication du MPR, puis permanent et ensuite Secrétaire général lors de sa candidature en 2019 aux présidentielles, HBK m’a appris les rudiments de la com, m’a intéressé à la vie politique et a beaucoup contribué à ma formation d’homme tout court.
J’avoue que j’ai toujours du mal à relire nos nombreux échanges par mail ou par WhatsApp où, il ne manquait jamais l’occasion de me remercier, en utilisant des mots et termes de gratitude comme » Bravo pour la clarté et la profondeur de ton analyse » ; « merci pour ta diligence habituelle »; » je valide totalement ton communiqué ou déclaration etc…etc… » la liste n’est pas exhaustive.
En vérité, tout le mérite lui revient. HBK était un homme humble, affable, généreux, courtois, rassembleur et d’une intelligence hors pair. Nous avons partagé beaucoup de moments et il avait une confiance totale pour ma modeste personne qu’il partageait toute initiative qu’il voulait entreprendre. Jamais il n’a voulu que je quitte le pays ou même séjourner brièvement au Sénégal. Il se sentait bien à l’aise à ses côtés. Et quand cela arrivait, il n’hésitait pas à me dire que mon absence avait fait défaut pour telles ou telles autres activités. Je m’empressais toujours de revenir au bercail pour retrouver ma place dans son espace politique.
Nos discussions étaient profondes et nous avions des points de vue communs sur l’ensemble des questions d’intérêt national.
Je ne pourrai malheureusement pas revenir sur toutes les étapes de notre saine relation, d’abord en tant que neveu qu’il cherissait encore moins sur notre compagnonnage au plan politique au risque d’écrire un livre mais retenez que Mam TALL, [c’est comme ça qu’il m’appelait affectueusement] a perdu un père, un oncle, un leader bref un idole dont la mort a profondément meurtri.
Un jour, je me rappelle il disait, à côté de sa piscine » Mam Tall, je sais que tu tiens beaucoup à ta promotion au parlement mais remets toi à Dieu ! Souvent on aspire à des choses qui en apparence sont bonnes mais attention ça peut ne pas l’être. L’essentiel est de faire ce que tu dois faire, et le reste c’est Allah qui dispose ». Et il finit par me raconter une anecdote d’un de ses amis qui, vaille que vaille, avait arraché une promotion et le lendemain seulement de sa nomination avait rendu l’âme suite à un accident.
L’homme était un pédagogue et un communicateur achevé et arrivait toujours par des tournures bien maîtrisées à vaincre la peur des sceptiques. Il était d’un éternel optimisme.
Un jour, il était en Gambie, il me place un coup de fil, en m’indiquant sa position géographique, dans un quartier huppé, hôtel 5 étoiles, vue sur la mer, attendant la visite d’un homme d’affaires. Je sentais sa joie de se retrouver dans ce site qu’il semblait beaucoup aimer et il disait » Mam Tall, nous allons réaliser beaucoup de bonnes choses car je suis dans une grande affaire avec un promoteur et tu vas travailler à partir du 1er janvier 2022 à ceco conseil, (sa boîte de com), et nos soucis désormais sont derrière nous. Je t’en dirai plus à mon retour ». Dès son retour, il m’avait effectivement joint et invité à partager un déjeuner. Je sentais ce jour-là tout le bonheur qui se lisait sur son visage en me parlant de ce projet gigantesque en m’indiquant même le bureau que j’allais occuper dans l’immeuble face à son domicile.
Dieu en a voulu autrement. Il décéda le 28 décembre, 3 jours avant le démarrage de son activité.
Je passe sur les détails mais après l’accident cruel qui l’avait cloué au lit pendant 11 jours, je devais partir dans une mission pour le compte d’un consultant ayant gagné un marché sur une étude cartographique d’enfants victimes de traite dans 4 régions du pays. Je lui avais partagé cette mission que je devais effectuer pour 3 semaines en lui demandantsa bénédiction. Et le consultant était pressé de me voir partir mais je peinais à lui dire aurevoir et j’avoue que je n’ai jamais voulu partir sans que lui ne quitte Nktt pour Las Palmas.
Et quand la veille de son départ je lui en avais parlé, j’avais senti qu’il était ravi de la nouvelle et m’avait souhaité bonne chance. En ajoutant » Mam Tall, je suis certain que tu réussiras ta mission et il faut y aller dès demain. On se dira aurevoir au téléphone ! «
J’avais le cœur serré pour ce aurevoir qui fatalement, cruellement, aura été un ADIEU.
Ce sont les derniers instants que j’ai vécus avec mon oncle Kane Hamidou Baba.
A Allah nous appartenons et à lui nous retournons. Paix éternelle à son âme et Qu’Allah dans sa grande miséricorde l’accueille dans le meilleur et le plus élevé de ses paradis. Que la terre lui soit légère. Allahouma aamiin .
Nouakchott, le 28/12/2022.
Mamadou Ousmane TALL.
HBK dirait Mam TALL.