L’Association des Gestionnaires pour le Développement (AGD) a tenu samedi matin à Nouakchott une conférence de presse au cours de laquelle ont été présenté deux rapports élaborés dans le cadre du programme FORSS (Former, Suivre, Soutenir : mobilisation communautaire pour lutter contre le VIH en région MENA).
Au cours de sa présentation des résultats des observatoires communautaires, le directeur exécutif de l’association Cheikh Thiam a indiqué que ce projet concerne 5 pays (Mauritanie, Maroc, Tunisie, Egypte et Liban) qui présentent des contextes socioculturels différents.
Les 2 rapports constituent la somme des informations « recueillies par les collecteurs communautaires à travers l’observatoire communautaire piloté par l’AGD via les unités de prise en charge et des centres communautaires de dépistage (Nouakchott, Rosso, Nouadhibou)… »
Il s’agit en effet de zones où il y a une forte concentration du virus chez les populations clés.
Les 2 rapports en question ont porté sur l’analyse de 827 questionnaires dont 104 ont été jugés non valides.
Pour les résultats obtenus « les constats majeurs résident dans le niveau des connaissances. » Ainsi, dans la 1ère phase de la collecte 10% disaient n’avoir jamais été informés sur le VIH et les IST. Dans la seconde phase, plus de 98% déclarent avoir eu des connaissances sur le VIH/Sida.
Par rapport à l’accessibilité, le chiffre du 2ème rapport montre qu’il a eu des améliorations car entre janvier et juin 2022, seuls 5% déclaraient éprouver des difficultés ou ne pas pouvoir se procurer des préservatifs. 83% des personnes interrogées estiment que leur consentement a été respecté lors du dépistage, souligne le second rapport.
Par rapport aux disponibilités des produits et services, 100% des cibles ont déclaré être sous ARV (antirétroviraux).
53,8% des Personnes Vivant avec le VIH pensent que le traitement permet de guérir le VIH.
En conclusion les 2 rapports soulignent qu’il y a des évolutions mais des difficultés persistent (discriminations, mauvais accueil, inadaptation de la prise en charge…
De ce fait des recommandations ont été formulées dont l’amélioration de l’accueil, de la communication, de la prise en charge, de la gratuité des produits et services et l’élargissement de l’offre de dépistage au niveau communautaire.
Notons que 2 communications portant sur la situation épidémiologique du VIH/SIDA en Mauritanie et sur la pertinence du programme FORSS ont été présentées respectivement par Haoussa Mamadou Ndiaye et Awa Seydou Traoré.
En Mauritanie le taux de prévalence est de 0,2%. En 2021 on comptait 8700 porteurs du VIH dont 4200 hommes. En 2019il y a eu 434 décès.
Comme on a déjà eu à le souligner, aujourd’hui le nombre de personnes vivant avec le VIH s’élève à 8700 dont près de 3400 sont sous ARV.
Le programme FORSS qui touche à sa fin (la première phase sera close le 31 décembre prochain) a pour objectif de renforcer la qualité des soins et d’améliorer le traitement des personnes vivant avec le VIH.
Il vise entre autres à former les acteurs, à renforcer les capacités, à assurer la veille communautaire à travers l’observatoire qui constitue aussi un outil de plaidoyer auprès des autorités et des institutions spécialisées (SENLS, ONUSIDA…)
Il convient de noter enfin que la seconde phase du programme FORSS démarrera en mars 2023.
Bakari Gueye