Clôture à Marrakech  de la réunion des experts de la CEA

Après deux jours de travail et un agenda relativement bien chargé les comités d’experts de la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) pour les régions d’Afrique du Nord et d’Afrique de l’Ouest ont clôturé cet après-midi respectivement la 37ème et la 25ème sessions.

Conférence de presse

Avant l’entame des travaux de la seconde journée les directrices des deux commissions, Zuzana Schwidrowski pour l’Afrique du Nord et Ngoné Diop pour l’Afrique de l’Ouest (directrice sortante) ont tenu une conférence de presse.

C’est une conférence de presse éminemment importante a souligné d’emblée Ngoné car elle permet d’édifier les journalistes sur les problématique de la sécurité alimentaire et énergétique. Elle a indiqué que la crise multidimensionnelle actuelle a des effets pervers sur l’économie des différents pays de la zone. Elle a noté que la crise alimentaire est une problématique structurelle exacerbée par la pandémie. Et pourtant poursuit-elle, l’Afrique de l’Ouest est riche en ressources de toutes sortes mais les économies de la région sont vulnérables comme le montrent les statistiques. Elle a déploré le black out des économies avec la fermeture de tous les secteurs. Le secteur alimentaire est dépendant à hauteur de 46%. Des pays comme le Sénégal, le Bénin et le Togo ont une forte dépendance des céréales russes ; le Sénégal avec 52% de déficit, le Bénin 68% et le Togo (45%).

Cette dépendance s’est trouvée aggravée par une baisse de 20% de la production agricole. Ainsi le déficit alimentaire s’est creusé et atteint 70%. De ce fait la variable de l’insécurité alimentaire est persistante.

Pour sa part la consommation d’énergie a connu une chute exponentielle passant de 63,7% à moins 40 à 50% dans certains pays.  

Cette situation délicate conclut Ngoné requiert des solutions innovantes.

Intervenant à son tour Zuzana Schwidrowski a affirmé que la situation dans les deux régions est similaire. Elle a noté que les prémisses d’une autre crise pointe à l’horizon. Selon la directrice du Bureau de la CEA en Afrique du Nord 40% du budget des ménages vulnérables sont destinés à l’alimentation.

La plupart des pays font face à la détresse de la dette et n’ont pratiquement pas de marge de manœuvre. Il convient dit-elle de procéder à une consolidation fiscale    .

Pour les solutions préconisées elle estime qu’il faudrait s’attaquer aux causes de la vulnérabilité et créer une dynamique de synergies pour le partage d’expériences.

Répondant aux questions des journalistes au sujet des solutions en vue, les deux directrices ont insisté sur l’importance du volet politique.

Dans le domaine des énergies renouvelables, le Maroc a été présenté en exemple avec l’une des plus grandes centrales solaires. L’Egypte aussi a fait des pas encourageants dans ce domaine. En conclusion, il faut disent-elles la mise en œuvre d’une politique systématisée et durable.

Sessions du jour

A noter que cette seconde journée a été marquée par la présentation de 3 sessions dont la première a porté sur la mise à profit des opportunités du dividende démographique et du développement des PME, dans un contexte de crises multiples.

Cette session a été modérée par Mouhammadou Bamba Diop, Directeur Général de la Planification et des Politiques Economiques, Président en exercice de la 40ème réunion du Comité des experts des ministres africains des finances, de la Planification Economique de la CEA.

La session a abordé le lien entre le dividende démographique et la lutte contre l’insécurité alimentaire dans les deux régions et s’est intéressée à l’impact du chômage, en particulier celui des jeunes et des femmes, la création d’emplois et le développement des PME.

Il s’agit d’accélérer la capture du dividende démographique pour renforcer la résilience face aux crises.

Concernant l’Afrique de l’Ouest, les panélistes ont avancé des chiffres édifiants. C’est ainsi qu’elle est la région la plus peuplée du continent (30% de la population). Sa population double tous les 27 ans. Le taux de fertilité est de 5, 01 enfants par femme contre 2,44 au niveau mondial. C’est une population jeune avec un taux médian de 18 ans.

En 2017, l’Union Africaine avait appelé à tirer profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse. Les 4 piliers ciblés sont : l’emploi et l’entreprenariat, l’éducation, la santé, la gouvernance et l’autonomisation des femmes.

Plusieurs autres communications et une table ronde sur l’entreprenariat féminin ont été présentées au cours de la journée.

Enfin des recommandations concrètes ont été présentées à la fin des travaux des experts, discutées, amendées et adoptées par acclamation.

Bakari Gueye

Marrakech

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