Les rideaux sont tombés sur 51ème session du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies qui vient de clore ses travaux à Genève.
A l’issue de cette session qui a braqué les projecteurs sur des dossiers préoccupants dont les violations flagrantes des droits de l’homme dans les camps du Polisario à Tindouf, une déclaration finale a été justement consacrée à ce point sombre qui préoccupe toute la communauté internationale.
Dans cette déclaration intitulée « Déclaration de Genève sur le droit à la vie » rendue publique le 22 septembre on apprend que : « Depuis l’installation des camps de Tindouf dans le sud-ouest de l’Algérie, les services de sécurité algériens et le front Polisario ont commis des violations massives des droits de l’Homme -avec les atrocités humanitaires qui l’accompagnent- sur fond de conflit au Sahara. »
Et plus grave encore, on note que : « Le Polisario demeure une organisation échappant à tout contrôle, malgré les crimes et violations graves qu’il a commis, depuis sa création. En effet, le Polisario a fait des camps de Tindouf une plate-forme pour commanditer des enlèvements, des pillages et des attaques à caractère arbitraire et terroriste, faisant des milliers de victimes, non seulement, parmi les résidents des camps de Tindouf, mais aussi de la Mauritanie, du Mali, de la Corée du Sud, de la France, de l’Espagne et du Maroc. Ainsi, le Polisario a fait des victimes suite à des opérations terrestres armées ou par des attaques contre des bateaux et des navires se trouvant près des côtes des pays voisins. »
La déclaration dénonce la position du gouvernement algérien qui par son soutien au Front Polisario cautionne tous ces agissements contre la dignité humaine.
Et la déclaration de souligner que : « Bien que le droit à la vie soit garanti par l’article 3 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et l’article 6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, les circonstances exceptionnelles, y compris l’état de guerre, la menace de guerre, l’instabilité politique intérieure ou toute autre situation d’urgence, ne peuvent être invoquées pour justifier des exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires. »
Face à toutes ces dérives, la déclaration de Genève sur le droit à la vie invite le gouvernement algérien à prendre ses responsabilités en appliquant entre autres le droit national et international sur toute l’étendue de son territoire ; à mener une enquête rapide et impartiale sur les allégations d’exécution extrajudiciaire ; à prendre les mesures nécessaires pour prévenir les cas d’usage excessif de la force contre les réfugiés sans défense ; à traduire les auteurs des exactions extrajudiciaires devant les tribunaux compétents ; à reconnaître le statut de réfugiés pour les résidents du camp de Tindouf.
La déclaration de Génève dénonce le statu quo et invite la communauté internationale à agir pour le démantèlement du camp de Tindouf. En attendant elle est invitée à intervenir afin de mettre fin au recrutement des enfants soldats par le Front Polisario, à aider les réfugiés pour l’accès aux besoins sociaux de base et à circonscrire la menace sécuritaire que constitue le camp de Tindouf pour les pays de la région.
Notons que parallèlement à cette 51ème session du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, un symposium a été organisé ce jeudi 22 septembre à Genève sous le thème : « Violations du droit à la vie : le caractère systématique des exécutions arbitraires commises par le Polisario et la responsabilité du pays hôte ».
Ce symposium est organisé par deux organisations de la Société Civile à savoir : Promotion du Développement Économique et Social »PDES-NGO » ; et l’Observatoire International de la Paix, de la Démocratie et des Droits de l’Homme, Genève »IOPDHR-GENEVA ».
Les thèmes suivants ont été décortiqués par un parterre de spécialistes : Le cadre normatif sur la protection du droit à la vie et les exécutions sommaires, extrajudiciaires ou arbitraires ;
Les atrocités commises par le Polisario depuis l’installation des camps de Tindouf dans le sud-ouest de l’Algérie ; Quid des victimes du Polisario, entre la politique de l’impunité et l’obligation de réparer les victimes et de révéler la vérité ; La persistance du caractère systématique des tueries et la responsabilité conjointe et solidaire des forces de sécurité algériens et des éléments Polisario ; La mise en œuvre, par le Polisario, de la politique d’incitation à la violence, engendrant le chaos et la tuerie ; La liaison dangereuse entre le directoire du Polisario et les groupes armés opérant dans la région du Sahel et du Sahara et les défis sécuritaires imposés.
Sont intervenus pour enrichir les débats M. Emmanuel Tawil, Professeur à l’Université Paris II Panthéon-Assas ;M. Lorenzo Penas Roldan, Avocat international des affaires de terrorisme et de sécurité internationale ;Mme. Sophie Michez, Avocate au Barreau de Bruxelles ; M. Chema Gil, Directeur de l’Observatoire International de la Sécurité et expert des questions du terrorisme et de la sécurité internationale ;Mme. Maghlaha Dlimi, Directrice de la médiathèque de Dakhla ; M. Naoufal Bouamri, Avocat et activiste des droits de l’Homme.
Les différents intervenants ont mis la lumière sur sur les violations du droit à la vie, en tant que crimes imprescriptibles, sur l’abandon des victimes à leur triste sort.
La Présidente de l’observatoire IOPDHR-GENEVE a appelé à la fin de l’impunité et de la complicité entre les milices du Polisario et les groupes armés opérant dans la région du Sahel et du Sahara.
Pour sa part, l’avocat Penas Roldán est revenu sur la structure organisationnelle et juridique du Polisario, mettant en exergue au passage le simulacre de justice qui est rendue dans les camps.
Pour sa part, la Directrice de la Médiathèque de la ville de Dakhla qui fait partie du groupe d’enfants que le Polisario avait envoyé à Cuba, Mme. Maghlaha Dlimi, a témoigné en direct des violations dont elle a été victime, et que continuent de subir les séquestrés de Tindouf, au sud-ouest de l’Algérie.
Abondant dans le même sens Me. Naoufal Bouamri, est revenu sur la gestion criminelle des camps ainsi que l’atrocité et la laideur des violations commises par le Polisario, qu’il a qualifié de « crimes contre l’humanité, que le directoire du Polisario tente, vainement, de cacher en prétendant avoir tourné la page des violations et annonçant la création du soi-disant Conseil sahraoui des droits de l’Homme ».
Me. Naoufal Bouamri a enfoncé le clou en pointant un doigt accusateur vers l’Algérie « qui ne s’est pas contentée d’observer avec mépris ces violations, mais a commencé, elle-même, à commettre des meurtres odieux visant de jeunes orpailleurs, des contrebandiers ou encore des jeunes voulant échapper à la triste réalité des camps de Tindouf. Ce qui impose des poursuites judiciaires contre les auteurs de ces crimes devant la Justice internationale, en particulier, la Cour Pénale Internationale ».
Même son de cloche de Me. Sophie Michez, Avocate au Barreau de Bruxelles qui a souligné : « l’instrumentalisation de l’Algérie de la question des détenus de droit commun de Gdeim Izik. »
En conclusion, M. Chema Gil a indiqué que « le Maroc affronte, sérieusement, ces menaces dans le cadre de sa coopération avec la communauté internationale ».
Ainsi ce panel très relevé a permis d’édifier l’opinion internationale et tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à cette question de la violation du droit international et du droit international humanitaire dans les camps gérés par le Polisario sous la bénédiction de l’Algérie.