« Le coût du transport en Afrique: Optimiser les avantages de la ZLECAF »
Tel est le thème du Webinaire pour les médias organisé aujourd’hui par le Centre de surveillance des prix (Price Watch Center) affilié à la Commission Economique pour l’Afrique (CEA).
Aux côtés de Olivier Chinganya le directeur du centre africain pour la statistique il y avait Robert Lisinge chef de la section de l’énergie, des infrastructures et des services à la CEA qui a axé sa présentation sur les points suivants : l’importance du transport pour les économies africaines, les défis du secteur, l’impact de la pandémie, les répercussions de la guerre en Ukraine et le rôle que pourrait jouer la ZLECAF.
Le conférencier a rappelé d’emblée que le transport contribue de façon significative aux économies africaines, soit plus de 5% de la valeur ajoutée dans plus de 20 pays.
D’un autre côté il a affirmé que le coût des équipements requis par les différents modes de transport pour faire face à la ZLECAF est estimé à 411 milliards de dollars américains.
Par ailleurs, les fluctuations des prix des transports et de la construction pourraient entraver le renouvellement de la flotte de transport de l’Afrique et la modernisation des liaisons d’infrastructure essentielles.
Pour sa part, l’industrie aéronautique africaine a besoin d’un soutien financier – perte de revenus enregistrée de 8,2 milliards de dollars américains en 2021.
Autre souci, la hausse des prix du pétrole devrait augmenter le coût du transport. Ainsi, le tarif d’expédition de Hong Kong vers l’Afrique a augmenté de 55 cents la livre à 1,20 $ la livre, ce qui est significatif, apprend-on.
Transport et ZLECAF
Selon les dernières estimations de la CEA, le commerce intra-africain des services de transport a le potentiel d’augmenter de près de 50 %.
En termes absolus, plus de 25 % des gains du commerce intra-africain de services iraient au seul transport ; et près de 40% de l’augmentation de la production de services en Afrique concernerait les transports.
La ZLECAF devrait donc augmenter considérablement les flux de trafic sur tous les modes de transport : routier, ferroviaire, maritime et aérien.
La longueur totale des liaisons critiques est de 61 540 km.
Les pays ayant des liens critiques sont parmi ceux qui enregistrent les plus fortes augmentations du prix de la construction.
Opportunités d’investissement
69 projets prioritaires ont été adoptés par les chefs d’État de l’UA en 2021. Le coût de mise en œuvre est estimé à 160,8 milliards de dollars US. 25 projets concernent directement le transport.
(Routes (11); Ferroviaire (6), Aérien (1), Port (2), Navigation Intérieure (4), Poste Frontière (1).)
La mise en exécution de ces projets va induire 27,4 % de réduction moyenne des tarifs à travers l’Afrique ; générant plus de 1,5 milliard de dollars d’économies par an ; l’augmentation totale de 2,9 milliards de dollars du surplus du consommateur dans les pays de l’UA ;
145 paires de pays supplémentaires recevront un service direct ; l’augmentation de 27% des fréquences sur les lignes existantes ;:
1,7 milliard de dollars de dépenses touristiques supplémentaires ;
597 460 emplois supplémentaires et 4,2 milliards de dollars de PIB supplémentaires à travers l’Afrique (0,17 % du PIB total des pays de l’UA).
Il convent de ce fait recommande le conférencier de : Mobiliser des ressources pour le secteur des transports compte tenu de son importance pour les économies nationales ;Stabiliser les services de transport et les prix de la construction ; Mettre en œuvre les projets prioritaires du PIDA pour optimiser les avantages de la ZLECAF ; Mettre en œuvre l’Accord intergouvernemental sur les autoroutes transafricaines ; Financer la sécurité routière ; Signer l’Engagement Solennel pour le Marché Unique Africain du Transport Aérien (SAATM) ; et mettre pleinement en œuvre la décision de Yamoussoukro sur la libéralisation du transport aérien ;
Signer et ratifier le protocole ferroviaire de Luxembourg pour attirer les investissements du secteur privé dans le matériel roulant ; Soutenir l’industrie de l’aviation civile.
A la fin de l’intervention du conférencier, les journalistes ont pu poser leurs questions pour être mieux édifiés sur certains points.
A noter enfin qu’une large adoption de la Zone de libre-échange continentale africaine par les États membres devrait générer d’importantes augmentations de la demande pour une variété de moyens et de services de transport, à la fois en tant qu’entrées de services pour les activités commerciales et également en raison de l’augmentation des capacités des populations à voyager. Cette montée en puissance prévue des activités du secteur des transports doit être soutenue par le développement d’infrastructures de transport adéquates, mais aussi par une gestion appropriée des coûts de transport et de leur évolution.
Compte rendu Bakari Gueye