A Nouakchott, un habitant sur trois n’a pas accès à l’eau potable. Dans le quartier de Basra de la moughataa de Sebkha, les femmes n’ont pas d’autre choix que de se débrouiller. La solution : acheter l’eau aux Moulahmar, ces vendeurs qui transportent leurs barils sur une charrette tirée par un âne.
Ramata Thierno habite dans ce quartier Basra à la zone arrêt de bus. Elle déplore exprime son ras-le-bol face à la corvée d’eau. « Nous sommes é bout ! Nous n’avons pas d’eau courante. Juste des bidons pour en stocker. Nous achetons les barils à 600 ou 700 MRO. » Dit-elle non sans poursuivre que même avec son argent en main les vendeurs ne sont pas toujours disponibles. « Nous voulons que le gouvernement puisse nous aider par ce que nous faisons partie des citoyens.» Martèle-t-elle.
Chacune de ces femmes aurait souhaité avoir de l’eau courante directement dans leurs maisons qu’elles occupent depuis plusieurs décennies. Elles économiseraient ainsi plus de 200 Mro chaque mois. Malheureusement, elles sont souvent obligées d’attendre de longues heures chez elles avant d’être enfin livrées. Pour pouvoir se laver, cuisiner, nettoyer. Leur quotidien reste un véritable calvaire.
Aissata Sow est dans le quartier depuis 30 ans. « Il n’y a jamais eu de robinet chez nous. Il nous est arrivé d’acheter de l’eau à 200 MRO mais souvent quand on appelle un moulahmar pour nous livrer de l’eau à 8h le matin il ne livre que le soir à 18h. »
Parfois, les charretiers, pour qui la revente de l’eau est un business, livrent l’eau à crédit. Et même si ce commerce est lucratif, ils sont souvent confrontés à des situations fâcheuses liées au déménagement de leurs clients.
Mr Dembélé : « Il y a des clients qui sont correctes, d’autres non. Souvent nous livrons et attendons la fin du mois pour nous faire payer. Mais certains déménagent et nous perdons notre argent.» Déclare-t-il.
En attendant le jour où un véritable réseau d’eau courante pour tous sera construit, la vie continue à Basra. Et le liquide précieux y coule comme il peut.
Hawa Mamadou Bâ