Rendre hommage à quel qu’un est toujours en soi une partie de plaisir. Cet exercice qui découle de la volonté de porter un témoignage sur une personne en vue de mettre en relief, ses mérites et les qualités exceptionnelles est l’expression d’une fidélité et d’une reconnaissance à un homme et à des valeurs.
Babouna DIAGANA était une perle. Une âme rare voire singulière.
Vous pouvez observer et contempler cet homme avec une loupe pendant toute une journée, une semaine, un mois et une année, voire une éternité sans déceler chez lui la moindre contradiction.
Tout était chez cet homme mesure, pondération, sagesse et piété. Ces vertus, il les portait sur son corps frêle avec modestie et humilité si bien qu’il passait inaperçu.
La colère qui est une forme d’ivresse, d’emportement et de passion caractéristique de l’emprise de Satan sur l’homme et de l’incapacité de celui-ci à rester lui-même surtout pendant les moments difficiles était quasi absente chez le doyen Babouna. Jamais. Je ne l’ai vu hors de lui-même. Dire qu’il avait reçu une bonne éducation ne saurait être suffisant pour expliquer la vie de l’homme.
Il était irrésistible. Il était d’un commerce agréable. Au premier contact, il vous emballe et vous met de son côté par la force de son comportement et de son caractère.
Sans effort, de manière naturelle et sans artifice, il agissait en bon musulman : il était discret, pieux, magnanime et prêché la fraternité.
Je suis profondément endeuillé par la disparition de ce chevalier de la plume que j’ai rencontré pour la première en dehors de la sphère professionnelle. C’est par hasard qu’on s’est rencontré : nous étions voisin dans le quartier Basra pendant trois à quatre ans.
C’est par la suite que le métier que nous exercions est entré en jeu pour nous rapprocher l’un de l’autre et ainsi asseoir la passerelle d’une amitié inoxydable : une aventure humaine enrichissante surtout pour le jeune frère que je suis.
Il m’a toujours prodigué des conseils et donné son avis sur mes reportages avec humilité et objectivité dans son style qui lui est propre sans un grain de prétention. Une attitude rarissime surtant quand on est ancien pensionnaire du CESTI de Dakar.
On ne peut pas tout dire sur ce natif de GATAGA qui force respect, estime et amour. Cher doyen, nous pleurons ta mort. Pas parce que tu es parti. Ce rendez-vous avec le créateur nulle âme ne peut s’y échapper.
Mais c’est ton absence qui laisse un vite en nous et parmi nous. Que le paradis soit ta derrière demeure ! Dors en paix !
Amen !
Seyré SIDIBE