Les locaux de la commune de Téyarett ont abrité ce mardi matin la première réunion sur le système de protection communal d l’enfance, un projet piloté par Save The Children en partenariat avec l’ONG AMSME. La réunion qui a été présidée par le maire de la commune, M. Ahmed Ould Mohamed Cheikh Ould Ely,a vu la participation de tous les représentants des services techniques (Commune, Moughataa, Justice, Sécurité, Education, Santé, Sports…ainsi que des représentants de la Société Civile, des Mahadras, des Oulémas…
Ouvrant les travaux, le Maire a souligné l’importance de ce projet qui dit-il va contribuer à résoudre les menaces liées à l’exploitation des enfants. Il a ajouté que ce type de réunions doit dépasser le niveau formel et aboutir à des résultats palpables.
Lui succédant M. Ba Saidou conseiller Technique des opérations de protection a Save the Children a rappelé que cette organisation, vieille de 150 ans et ayant une grande expertise en la matière, intervient en Mauritanie depuis 2006. Elle mène des programmes humanitaires de protection notamment à Nouakchott en collaboration avec le ministère des Affaires Sociales qui est son premier partenaire dans le pays.
Et M.Bâ de poursuivre en disant que Save the Children a mis sur pied un projet de protection communal qui vise une meilleure protection de l’enfance et à aider les trois communes cibles (Tevrak Zeina, Ksar et Téyarett).
Il s’est félicité de la signature le 20 août dernier de l’arrêté permettant le lancement du projet dans cette dernière commune. Cette réunion devrait permettre de réactualiser le système de protection communal. Et à l’issue de chaque réunion le point sera fait.
M.Bâ a invité les participants à créer une Commission qui aura pour charge de suivre la mise en œuvre des applications.
Abordant sa présentation M.Bâ a affirmé qu’ils sont au niveau de la phase 2 du projet. Une réunion préparatoire a été tenue à Tevrak Zeina. Des recommandations ont été faîtes.
Le projet en cours c’est « Le renforcement du Système de Protection des Enfants et Adolescents de Nouakchott (Communes de Tevrak Zeina, Ksar et Téyarett). Le projet dispose d’un centre situé à El Mina, un centre qui s’occupe des violences basées sur le genre (VBG). Il s’agit du centre El Wefah géré par l’ong AMSME.
Le projet de protection a une durée d’un an (Février 2021/Janvier 2022). Les parties prenantes sont le MASEF (différentes directions) et les OSC (Les 3 Réseaux des Communes).
Son objectif sera de contribuer à l’amélioration de la protection des filles, des enfants et des adolescents.
Le conférencier a noté que depuis le retrait de l’UNICEF il y a 4 ans, les financements se sont raréfiés et le gouvernement a promis de prendre la relève en 2022. En attendant, Save The Children a appuyé le MASEF dans la mise en œuvre de sa stratégie la confection de sa stratégie nationale (2020-2025).
C’est ce manque e financements qui fait que les SPC ne fonctionnent pas au niveau national.
Le premier résultat visé par le projet c’est de redynamiser les Réseaux de protection de l’enfance.
La 2ème présentation de la journée a été assuré par M.Dia du Réseau de protection de l’enfance à Téyarett. Il a d’emblée présenté les organisations et structures membres du SPC de Téyarett qui comprend 19 organisations dont 9 ont bénéficié d’un renforcement de capacités de la part de Save The Children.
Le réseau a à son actif un certain nombre de résultats positifs dont entre autres une campagne de sensibilisation contre le Covid 19, la prise en charge de 40 enfants durant le mois de Ramadan, le transport de 60 enfants vers leurs familles en collaboration avec Save The Children, la prise en charge de 5 enfants pour des opérations chirurgicales, 38 enfants réintégrés à l’école, 360 enfants ont bénéficié de cours de renforcement, 08 garçons ont bénéficié d’une formation professionnelle (Centre Caritas), 25 enfants ont eu leurs papiers d’état civil, 12 enfants ont bénéficié de projets individuels, 100 autres ont profité d’un camp avec une formation en mini-basket…
A son tour, Aminetou Sidatna dite Emal, représentante de l’ONG AMSME a fait une « Présentation des Lignes à Assurances téléphoniques aux enfants et aux femmes LATEF 1013 ».
Elle a dit que l’ONG a une grande expertise dans le domaine de la protection des femmes et des enfants. Elle leur assure une prise en charge matérielle et psychologique.
La ligne en question a été mise en place en 2006. En 2010 ce fut le 80001010. En 2012 il y a eu la signature d’un contrat avec Mauritel qui sera gratuit jusqu’à un certain seuil convenu qu’il n’atteindra d’ailleurs pas dit Emal.
En 2020, avec l’aide du CDHAHRSC l’ONG est arrivée à obtenir un numéro court qui est l’idéal. C’est le 1013, une ligne gratuite chez tous les opérateurs existants. Elle a par la suite expliqué le fonctionnement de la ligne et les bénéfices qu’en tirent les usagers dont les appels tournent autour de l’Etat civil, des violences contre les enfants, des VBG, des violences conjugales, de l’accès aux soins, des la demande des fournitures scolaire et d’une pension alimentaire. En 2020 il y a eu une forte demande d’information à propos du Covid. 1800 des 7000 appels (la plupart fantaisistes) ont été suivis d’effets.
Les intervenants ont soulevé plusieurs questions et demandé de l’aide notamment concernant les problèmes liés à l’éducation, au travail des enfants, aux handicapés, à l’état civil.
Un membre du Réseau de Téyarett affilié à l’association des parents d’élèves, a souligné les dangers de la déperdition scolaire.
Un imam a vanté les vertus de l’éducation traditionnelle dans les Mahadras et s’est posé la question suivante : Protéger les enfants contre qui et contre quoi. On lui répondit : contre le cercle familial, et contre la Communauté mais aussi contre l’Etat qui doit lui assurer tous ses droits, à commencer par le droit à l’éducation.
Rabiya Mint Cheikh El Mahjoub, présidente du réseau de protection des enfants au niveau de Teyarett, présidente de l’association « jeunesse pour une ville propre » a affirmé dans son intervention qu’à leur niveau ils ont mené des actes de protection depuis bientôt 4 ans.
Notons enfin que c’est la mairie qui assure la coordination et établit la feuille de route quant au soutien technique du projet il est assuré par Save The Children comme l’a rappelé son représentant à cette réunion.
Bakari Guèye