Profil de cas : Ould Mseiké de retour depuis 2008 ?

Une vidéo de courte durée (21  secondes) circule sur tous  les réseaux sociaux. Sur cette vidéo largement partagée, on voit l’ancien Chef de l’Etat Mohamed Ould Abdel Aziz montrer du doigt un véhicule de police qui le suivait. Le « Ram’z », qui, à un moment s’en est pris à l’un des agents de la sécurité,  semblait vouloir faire passer un message en prenant pour témoins les spectateurs d’une scène où on le voyait donner des leçons de morale.

Depuis décembre 2019, tous les mauritaniens et mêmes les 52 % d’entre eux qui avaient par leurs voix porté au pouvoir Ould Abdel Aziz pour un second mandat,  découvrent chaque jour  que,    derrière  le  visage de celui qui avait été à un moment donné de notre histoire  un « grand symbole », se cache en réalité le visage d’un homme dont le  profil est celui du parfait « criminel » politique,  économique et financier.

C’est vraiment regrettable et surtout  lamentable pour celui qui, – pour le respect que les autres états ont pour notre pays -, avait marché sur les tapis rouges les  plus prestigieux du Monde et avait écouté exécuter notre hymne national aux côtés des plus grands chefs d’états de la planète.

C’est vraiment regrettable et surtout  lamentable pour un homme qui a dirigé le pays dix années durant et qui avait été chanté sur les sommets des montagnes, sur les plaines et à travers les savanes par des citoyens qui croyaient réellement à sa grandeur morale spirituelle et politique.

C’est aussi regrettable simplement parce que,  depuis l’organisation de sa première conférence de presse, les mauritaniens découvrent chaque jour un homme méconnaissable et tellement différent de  lui-même ou en tous cas  de celui que donnait de lui son image lorsqu’il était  encore au pouvoir.

Ould M’Seiké, héro national de la lutte contre le colonialisme,  en se cachant sous différents visages et en se dissimulant sous  multiples apparences,  réussissait des exploits inimaginables. Omniprésent, mais insaisissable, il  se faufilait  entre les mailles des filets de ses ennemis qui avaient pourtant  mis sa tête à prix. Malgré le peu d’intérêt que l’histoire rafistolée  de notre pays  avait accordée aux exploits de ce Grand Homme de la résistance, Ould M’Seiké (mauritanien de couleur) avait écrit sa propre Histoire. Une histoire qui  était, qui est et qui restera à jamais gravée dans nos mémoires, celle d’un homme qui avait fait la fierté de chacun de nous.

Depuis trois  jours maintenant, une  vidéo circule sur les réseaux sociaux. Elle montre « un autre » Ould M’Seiké  se rendant  à pied à la direction de la police des crimes économiques et financiers comme l’exige de lui la mise en examen décidée par le pôle anti-corruption du parquet général.

Si Ould M’Seiké, le vrai, le symbole de la gloire de notre histoire,  (la vraie),    avait consacré toute sa vie à la lutte contre la colonisation de notre pays par l’occupant français, le Ould M’Seiké du 21 ème siècle,  Ould Abdel Aziz lui, sous un autre visage avait consacré toute sa vie de chef de l’Etat à piller nos ressources en vendant  aux plus offrants nos richesses halieutiques et minières. C’est vraiment regrettable. C’est vraiment regrettable et surtout  lamentable que se soit Ould Abdel Aziz, celui-là même  qui, à visage dissimilé et durant tout son règne vendait toutes nos valeurs morales et religieuses aux délinquants de   « la violence de la rue » qui cherche maintenant et par tous les moyens illégaux de s’ériger  en donneur de leçons et de conseils.

Trouble de l’ordre public par une langue déliée dans la rue et muet dans l’enceinte de la DGSN.

C’est paradoxal de constater que l’ennemi public numéro un de la  démocratie, de l’unité nationale,  de  la justice, celui qui, en se cachant sous différents visages ou  en se dissimulant derrière  multiples apparences avait  accumulé une fortune qui dépasse l’imagination des enquêteurs crie maintenant au scandale en se déclarant être la victime et les autres les auteurs de crimes.

Comment peut on expliquer, que l’ancien chef de l’état puisse être tellement amnésique au point d’oublier qu’il dissimulait son vrai visage derrière  celui  d’un héro de la lutte contre la gabegie pour  commettre des crimes abominables sur l’économie, les finances et la politique de ce pays qui avait fait de lui « tout » ?

Comme l’avait dit feu Aldiouma Cissoko, ancien porte-parole des mauritaniens refugiés au Sénégal,  mort en exil, « Aziz,  (Ould M’Seiké des temps modernes) n’est en fait que la parfaite illustration de  «  l’antidote »  de la démocratie. C’est un homme « dangereux ».

Un homme qui a trompé tout le peuple et qui se trompe maintenant sur ce qu’il est.

Aujourd’hui,  le temps donne raison à  Aldiouma Sissoko, (un vieil homme renvoyé de son pays suite aux événements de 89) à qui,  Ould Abdel Aziz avait donné un espoir de revenir un jour dans son pays natal mais qui est mort refugié au Sénégal. Aldiouma Sissoko, celui dont l’âme repose maintenant  en paix à l’au-delà  avait raison quand il  disait que Ould Abdel Aziz avait trompé tout le monde.

D’abord pour accéder à un  pouvoir (qu’il était le dernier à mériter), il avait trompé tous ses  électeurs sur ses intentions réelles. Par la suite,  il avait  trompé la vigilance de tous ses proches, de ses meilleurs amis (Bouamatou, Mohcen, Ould Maham). Dés qu’il s’était bien callé dans le fauteuil de président (trop grand pour lui), il avait trompé   ses  frères d’armes en s’enrichissant lui et en appauvrissant la plupart  d’entre eux. Il avait par ailleurs trompé les hommes d’affaires les plus respectables de ce pays (Ehel Noueighedh, Ehel Maham et Ehel Abdallahi Ould Abdallahi) en les  ruinant et en  substituant à eux une génération de « vendeurs d’influence » accrocs des Casinos d’Espagne et de Turkie. Enfin il avait même trompé les  politiciens qui l’ont « moulé » dans des fonctions de chef d’état, fonctions  qui ne correspondaient ni à son gabarit intellectuel, ni à son envergure politique,  ni à sa crédibilité.

Il avait aussi trompé la communauté internationale par des engagements pris et jamais repectés. Il était parvenu à tromper  la vigilance des bailleurs de fonds en faisant croire que la mise en place des infrastructures de bases était sa réelle préoccupation,  alors qu’en  réalité cette manœuvre de diversion  n’avait pour but que de mettre à sa propre disposition des moyens lui permettant d’exercer ses fonctions de véritable homme d’affaires déguisé en Chef d’Etat,  travaillant sous couvert de l’anonymat au moyen  d’une nébuleuse mafia économique et financière.

Il avait trompé l’Union Africaine, en organisant un sommet à Nouakchott, en réalité pour sauter sur une occasion de surfacturer un événement qui n’a rien apporté aux vrais problèmes du continent. Il avait trompé la Ligue Arabe en organisant un sommet dans des conditions rocambolesques parce qu’en réalité c’était pour lui une véritable aubaine qui lui  a permis de  détourner les fonds et les moyens logistiques  alloués à cet événement.

Il avait aussi  trompé notre sainte religion en promettant de construire la plus belle et la  grande mosquée de l’Afrique de l’Ouest, alors que dans la réalité,  la manœuvre n’avait en fait pour bût  que de  mobiliser des fonds qui avaient empruntés un « échangeur » qui menait aux « environs » palais.

Il avait trompé Ould Ghazouani son fidèle ami de quarante ans qui d’après lui avait « travaillé le plus souvent sous ordres » avec honnêteté, considération et transparence, en faisant croire qu’il le soutenait pour accéder au pouvoir alors qu’en réalité il en voulait à sa vie. Et enfin maintenant,  il trompe la Justice en refusant de répondre aux enquêteurs faisant valoir des droits que lui confère le 93 de  la constitution, cette constitution qu’il avait  changée pour son  intérêt  personnel,  celui de se venger de Ould Ghade et de Ould Bouamatou deux citoyens respectables et respectés qui, solidairement avaient fait échec à sa tentative de percée dans l’hémicycle du Sénat pour le vote favorable à la révision de la constitution.

Un Ould M’Seiké, vendeur d’illusions.

C’est ce Ould M’Seiké, sous ses visages à variantes et sous ses multiples apparences qui s’est faufilé pendant une décennie entre les citoyens honnêtes et les responsables irréprochables de ce pays en les trompant tous,  (y compris leur président actuel, leurs ministres, leurs Oulémas, leurs religieux, leurs espions, leurs bons et leurs mauvais),  qui cherche maintenant par d’ultimes et multiples  tentatives à faire croire que le pays est depuis sn départ mal géré, pillé, dévié de sa trajectoire et en danger.

Que ce Ould M’seiké  se rende à la Direction de la Sureté Nationale à pied, à cheval, en voiture ou même dans l’avion qu’il avait acheté en Afrique du Sud à quatre fois la valeur de son argus,   cet homme devient  un véritable danger public qui cherche par tous les moyens à répandre une « pandémie » incontrôlée de haine et de violence dans notre pays.

La preuve. Celui qui a  été onze ans durant,  le chef de l’Etat du pays qui a fait de lui et à partir de rien ce qu’il est aujourd’hui, celui qui avait serré la main  d’éminentes personnalités politiques, économiques et financières au nom de notre pays,  avait dit dans cette vidéo qui circule  sur les réseaux sociaux et  sans mesurer la gravité de ses propos que la Mauritanie « n’est pas un pays ». Peut être voulait-il dire aussi,  que celui qui dirigeait « ce pays » de  2008 à 2019 « n’était pas un président » ce qui est d’ailleurs peut être  la vérité.

Ce qui est sans doute  vrai puisque de 2008 à 2019, Ould Abdel Aziz n’était en  réalité qu’un autre Ould M’Seiké,  déguisé en chef d’état qui, à travers des intermédiaires véreux,  faisait vendre son influence pour s’enrichir. C’est d’autant plus vrai qu’aujourd’hui cet homme  continue ses activités, déguisé en politicien pour  vendre  dans la rue des  provocations à la criée.

Et c’est sans nul doute vrai enfin, parce qu’il a simplement  insulté par ses propos  4.000.000 de mauritaniens qui lui courent derrière dans sa marche vers le poste de police,  pas  pour protester contre sa poursuite judiciaire, mais plutôt pour lui demander de rende compte du pillage de nos maigres ressources par ses « bandes organisées »  qui  braquaient  à  l’arme blanche (la corruption),  toutes les valeurs morales et religieuses de notre pays.

Mohamed Chighali

 

 

 

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