Journée mondiale contre le travail des enfants

La Journée mondiale contre le travail des enfants est célébré cette année sous le thème « Agir maintenant: mettre fin au travail des enfants ».

A cette occasion, l’ONG MAURISANTTE a organisé ce mercredi dans son siège à Nouakchott un Briefing à ce sujet pour édifier les journalistes en faisant le point sur cette question.

Une présentation exhaustive a été faite par la coordinatrice du projet. En voici la teneur :

L’Organisation internationale du Travail (OIT): est à l’origine de la Journée mondiale contre le travail des enfants, initiative lancée en 2002 pour mettre en lumière les nombreux abus subis par les enfants au travail.

L’objectif de cette journée, qui a lieu le 12 juin de chaque année, est d’aider à créer et à maintenir le mouvement mondial contre le travail des enfants. Cette année, la Journée mondiale contre le travail des enfants se concentre sur l’action menée en 2021, Année internationale de l’élimination du travail des enfants. Il s’agit de la première Journée mondiale depuis la ratification universelle de la convention no. 182 de l’OIT sur les pires formes de travail des enfants, et elle a lieu au moment où la crise de la COVID-19 menace d’anéantir des années de progrès dans la lutte contre ce fléau. En 2021, la communauté internationale est à mi-parcours: quatre ans se sont écoulés depuis la dernière Conférence mondiale sur le travail des enfants qui s’est tenue en Argentine; et il reste quatre ans pour atteindre la cible 8.7 des ODD qui vise à mettre fin au travail des enfants d’ici 2025. La Journée mondiale de cette année, et les mesures prises tout au long de l’année, contribueront à la prochaine étape: la Conférence mondiale sur le travail des enfants de 2022, organisée par le gouvernement de l’Afrique du Sud. En juin 2021, pour la Journée mondiale, l’OIT et l’UNICEF publieront les nouvelles tendances et estimations mondiales du travail des enfants (2016-2020), sous l’égide de l’Alliance 8.7. Le rapport contiendra une évaluation de la mesure dans laquelle la pandémie de la COVID-19 et la crise économique sans précédent qui l’accompagne risquent de ralentir les progrès accomplis en vue de l’élimination du travail des enfants. Cette Journée mondiale sera l’occasion de promouvoir une «semaine d’action» autour du 12 juin. Le coup d’envoi en sera le lancement des nouvelles estimations mondiales du travail des enfants. Les activités et initiatives prévues au cours de cette semaine seront l’occasion pour les partenaires de montrer les progrès accomplis dans la réalisation de leurs «promesses d’action 2021».

Qu’est-ce le travail des enfants?

Le terme «travail des enfants» est souvent défini comme un travail qui prive les enfants de leur enfance, de leur potentiel et de leur dignité, et qui nuit à leur développement physique et mental. Il s’agit d’un travail qui: est mentalement, physiquement, socialement ou moralement dangereux et nocif pour les enfants; et/ou interfère avec leur scolarité en les privant de la possibilité d’aller à l’école; les oblige à quitter l’école prématurément; ou les oblige à essayer de combiner la fréquentation scolaire avec un travail excessivement long et lourd.

Les pires formes du travail des enfants

Alors que le travail des enfants prend de nombreuses formes différentes, une priorité est d’éliminer sans délai les pires formes de travail des enfants telles que définies par l’article 3 de la Convention n ° 182 de l’OIT : toutes les formes d’esclavage ou pratiques similaires à l’esclavage, telles que la vente et la traite d’enfants, la servitude pour dettes, le servage et le travail forcé ou obligatoire, y compris le recrutement forcé ou obligatoire d’enfants pour les utiliser dans les conflits armés; l’utilisation, le recrutement ou l’offre d’un enfant à des fins de prostitution, de production de matériel pornographique ou de spectacles pornographiques; l’utilisation, le recrutement ou l’offre d’un enfant pour des activités illicites, en particulier pour la production et le trafic de drogues tels que définis dans les traités internationaux pertinents; les travaux qui, par leur nature ou les circonstances dans lesquelles ils sont effectués, sont susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité des enfants. Le travail dangereux : Le travail dangereux des enfants est le travail qui, par sa nature ou les circonstances dans lesquelles il est effectué, est susceptible de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité des enfants. Des recommandations aux gouvernements sur certaines activités dangereuses qui devraient être interdites sont donnés par l’article 3 de la recommandation n° 190 de l’OIT : les travaux qui exposent les enfants à des sévices physiques, psychologiques ou sexuels; les travaux qui s’effectuent sous terre, sous l’eau, à des hauteurs dangereuses ou dans des espaces confinés; les travaux qui s’effectuent avec des machines, du matériel ou des outils dangereux, ou qui impliquent de manipuler ou porter de lourdes charges ; les travaux qui s’effectuent dans un milieu malsain pouvant, par exemple, exposer des enfants à des substances, des agents ou des procédés dangereux, ou à des conditions de température, de bruit ou de vibrations préjudiciables à leur santé; les travaux qui s’effectuent dans des conditions particulièrement difficiles, par exemple pendant de longues heures, ou la nuit, ou pour lesquels l’enfant est retenu de manière injustifiée dans les locaux de l’employeur.

152 millions d’enfants âgés de 5 à 17 ans sont astreints au travail des enfants, dont 73 millions effectuent des travaux dangereux. Près de la moitié de ces enfants (48 %) ont entre 5 et 11 ans, 28 % sont âgés de 12 à 14 ans et 24 % sont âgés de 15 à 17 ans. L’agriculture est de loin le secteur le plus important pour le travail des enfants. Il représente 71 % de l’ensemble des enfants astreints au travail des enfants, devant le secteur des services (17 %) et celui de l’industrie (12 %).

Éradiquer le travail des enfants d’ici à 2025

152 millions d’enfants (64 millions de filles et 88 millions de garçons) sont astreints au travail des enfants dans le monde, ce qui représente presque un enfant sur dix à l’échelle mondiale. Il faut redoubler d’efforts pour atteindre la cible 8.7 des objectifs de développement durable (ODD), qui appelle à l’interdiction et à l’élimination immédiates des pires formes de travail des enfants.

COVID-19 : Protégeons les enfants contre le travail des enfants, maintenant plus que jamais.

La pandémie de COVID-19 et ses chocs socio-économiques ont des conséquences énormes sur la vie et les moyens de subsistance des populations. Malheureusement, les enfants sont souvent les premiers à en souffrir.

La crise peut pousser des millions d’enfants vulnérables au travail des enfants. On estime déjà à 152 millions le nombre d’enfants astreints au travail des enfants, dont 72 millions effectuent des travaux dangereux. Ces enfants courent désormais un risque encore plus grand de faire face à des circonstances encore plus difficiles et à avoir des journées de travail encore plus longues.

L’Afrique figure au premier rang des régions à la fois en termes de prévalence (soit 1/5) et de nombre absolu (72 millions) d’enfants astreints au travail des enfants.

La région Asie-Pacifique la suit à la deuxième place pour les deux critères : 7 % en matière de prévalence, soit 62 millions d’enfants astreints au travail des enfants dans la région. Les régions Afrique et Asie-Pacifique concentrent près de neuf enfants astreints au travail des enfants sur dix.

Le travail des enfants est un vrai problème en Mauritanie qui touche particulièrement les enfants qui font face à une grande pauvreté et les enfants en dehors du système scolaire. Plus d’un tiers des enfants travailleurs sont des filles. La place d’un enfant est à l’école, pas dans la rue où ils sont exposés à plusieurs formes de violences.

Journée mondiale contre le travail des enfants : situation alarmante en Mauritanie

Quelques 37,6% des enfants âgés de 5 à 17 ans en Mauritanie travaillent comme bergers, paysans, aides garagistes, domestiques, charretiers… Une situation alarmante qui a conduit les autorités à ratifier les principales conventions de l’OIT contre le travail des enfants  tout en mettant en œuvre un arsenal juridique et institutionnel conséquent.

Un souffle d’espoir

L’OIT souhaite éliminer progressivement toute forme de travail des enfants, en faisant sa priorité des travaux dangereux pour les petits. Les stratégies pour y arriver mettent l’accent sur la réduction de la pauvreté, car les parents auxquels on offre un véritable choix préfèrent que leurs enfants ne travaillent pas pour subvenir à leurs besoins et vivent pleinement leur enfance.

L’OIT fait donc la promotion des opportunités de travail décent pour les parents et tente d’améliorer les installations scolaires pour favoriser l’accès à l’éducation.

De plus, l’OIT se bat pour faire respecter les lois déjà en place qui ont pour but de protéger les enfants contre le travail et l’exploitation mais qui sont parfois ignorées ou non appliquées.

« Chaque enfant a droit à l’éducation, au jeu et à une réelle protection contre l’exploitation et le travail. »

Compte rendu B.G

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