La Zone de libre-échange africaine peut bénéficier aux femmes de manière égale grâce à des mesures ciblées, déclare Ruzvidzo de la CEA

Addis-Abeba, le 29 mai 2021 (CEA) – Des mesures ciblées sont nécessaires pour garantir que les opportunités découlant de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) profitent également aux femmes et aux hommes dans toute la région.

Mme Thokozile Ruzvidzo, Directrice de la Division du genre, de la pauvreté et des politiques sociales, à la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), lance cet appel aux pays africains lors d’une table ronde sur le « capital humain : Culture et patrimoine »’, organisée au cours de la Série de dialogues sur l’Afrique2021.

Elle déclare que le commerce à lui seul ne peut pas changer le fait que les femmes, qui bien qu’elles jouent un rôle important dans l’économie africaine, restent sous-payées et sous-employées par rapport aux hommes.

Au-delà du désavantage économique héréditaire, Mme Ruzvidzo a ajouté que les femmes restent vulnérables aux taxes élevées, aux pots-de-vin, au harcèlement, à la confiscation de marchandises et à la violence, en particulier dans le commerce transfrontalier informel de l’Afrique où elles représentent 70% des commerçants.

Elle déclare : « Les femmes ne constituent pas un groupe homogène. La ZLECAf les affectera différemment en fonction de leur éducation, de leur statut économique et de leur situation géographique. Comprendre les effets des activités commerciales sur la problématique genre dans le cadre de la ZLECAf est essentiel pour garantir l’égalité des chances entre les femmes et les hommes.

« Nous savons que le commerce peut être un puissant moteur de l’égalité des sexes, mais cela ne peut se produire que si nous mettons en œuvre des mesures qui éliminent les inégalités dans l’ensemble du système ».

La ZLECAf est la plus grande zone de libre-échange du monde, avec un marché de 1,3 milliard de personnes et un PIB combiné de 3 200 milliards de dollars. L’Accord crée de nouveaux emplois et des opportunités commerciales à travers l’Afrique.

Cependant, à l’instar des tendances mondiales, les femmes ne bénéficient pas autant du commerce international que les hommes. Selon le Centre du commerce international, 1% seulement du marché mondial des marchés publics est actuellement offert aux entreprises appartenant à des femmes. Les recherches montrent que ce déséquilibre réduit le PIB et perpétue la pauvreté, l’improductivité et les inégalités.

Pour combler cette lacune, Mme Ruzvidzo fait part de trois recommandations aux participants au cours de la table ronde. Premièrement, les pays doivent adopter une approche sensible au genre dans la mise en œuvre nationale de la ZLECAf, en particulier dans les domaines qui affectent directement les femmes.

Les mesures spécifiques peuvent aller de la coopération douanière à la facilitation des échanges, en passant par la protection juridique contre la discrimination, les services sanitaires et le soutien administratif, qui offriront aux femmes un environnement commercial meilleur, plus juste et plus sûr.

Deuxièmement, des cadres continentaux spécifiques sont nécessaires pour éliminer les obstacles liés au genre qui garantiront que les opportunités commerciales atteignent et profitent à tous les Africains.

Mme Thokozile Ruzvidzo déclare : « Par exemple, l’introduction d’un « régime commercial simplifié » à l’échelle du continent, sensible aux besoins des petites commerçantes, peut insérer ces commerçantes dans le système commercial formel, ce qui leur permet de se développer et de prospérer ».

Elle ajoute que des interventions similaires qui s’attaquent aux obstacles auxquels les femmes sont confrontées peuvent, par exemple, améliorer la productivité et la compétitivité des entreprises appartenant à des femmes et permettre aux agricultrices d’accéder aux marchés régionaux.

Reconnaissant l’adoption du numérique en temps de pandémie de COVID-19, la recommandation finale se concentre sur l’intensification des efforts de numérisation pour aider à industrialiser et à diversifier l’économie africaine.

Le principe fondamental des recommandations de Mme Ruzvidzo est de veiller à ce que les intérêts et les préoccupations des femmes éclairent les cadres politiques, législatifs et procéduraux qui faciliteront le commerce dans le cadre de la ZLECAf. Elle déclare que cela peut garantir que personne ne soit laissé pour compte et que le plein potentiel de la libéralisation du commerce soit exploité de manière positive pour une économie africaine saine.

Lors de la table ronde, à Mme Ruzvidzo se sont joints d’éminents universitaires, des experts du développement et des représentants de la société civile.

Organisée par le Bureau du Conseiller spécial des Nations Unies pour l’Afrique le 28 mai, la table ronde visait à examiner le rôle de la culture et du patrimoine dans la libération du plein potentiel des peuples africains et de l’économie. 

Section de la communication
Commission économique pour l’Afrique
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Addis-Abeba
Éthiopie
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