Conclave autour du SPC de Tevragh-Zeina

Acteurs et partenaires du projet du système de protection communal (SPC) étaient en conclave ce lundi à l’hôtel de ville de Tevragh-Zeina pour discuter de la problématique de la protection de l’enfance et de la nécessité de travailler en synergie dans le cadre d’une coordination commune. En effet le problème de la protection ne peut pas être résolu en solo. Cette réunion vise à redynamiser ce système de protection.

L’atelier organisé en partenariat avec l’ONG Save The Children a vu la présence des représentants du ministère de l’action sociale (ex MASEF), de la mairie Tevragh-Zeina, de l’OIM, de l’AMSME et du Réseau des OSC de la Commune. On notait également la présence de Mme Marième Sidi El Kory, Secrétaire générale de la Mouaghataa de Tevrak Zeina.

Les deux panélistes étaient Sall Adama Ismaila, chef du projet SC de Save The Children financée par l’Agence catalane de coopération et de développement(ACCD) et Bâ Seydou Ousmane Conseiller Technique de Save The C hildren.

Après le mot de bienvenue du maire adjoint Ngaidé Al Housseynou la représentante du ministère des affaires sociales, Alia a affirmé qu’il est temps que la protection donne des résultats. Elle a ajouté que la Mauritanie est dotée du dispositif juridique approprié invitant au passage tous les secteurs concernés à coordonner leurs efforts en mettant en place un plan de lutte efficace.

Les deux panélistes ont rappelé que Save The Children s’est positionnée pour appuyer la protection dans les 3 communes (Tevrak Zeina, Ksar et Teyaret) qui n’étaient pas couverts contrairement aux 6 autres communes couvertes par l’ON G Terre des hommes.

Les 3 niveaux de protection sont : communal, régional et national. Et pour que la protection puisse avoir de l’effet il faut qu’ils marchent ensemble tous les trois. Et ta base ce sont les SPC. Si ça ne fonctionne pas, tout est bloqué. Donc la présence de tous les services techniques est requise. Et les services de sécurité constituent la colonne vertébrale de tout le système. La volonté politique est aussi nécessaire comme la présence des PTF qui interviennent à tous les niveaux de la chaine du système de protection. Et c’est le Ministère de l’action sociale qui assure le lead de ce système.

Dans le cadre de cette première SPC, la commune doit organiser tout ça car l’objectif c’est de trouver des solutions au niveau micro.

Autre point souligné :  chaque année les PTF ont des axes de financement mais il faut avoir des données car aujourd’hui c’est les chiffres qui parlent.

En guise d’exemple l’UNICEF avait financé l’organisation régulière des réunions mais elle a arrêté de le faire faute de résultats probants.

Présentation du projet ACCD

Ce projet couvre les communes de Tevrak Zeina, Ksar et Teyaret. Il est intitulé « Renforcement du système de protection des enfants et des adolescents à Nouakchott ».

Dans sa présentation Sall Adama Ismaila, le chef du projet est revenu sur le système de protection. Il a rappelé l’arrêté communal signé en 2019 par le Maire et qui indique tous les acteurs impliqués dans la protection de l’enfant que sont : les représentants de la Moughataa, de la police, de la gendarmerie, du Tribunal, des Oulémas, des Mahadras, de l’IDEN, de l’Inspection de la jeunesse, du DRASS…

Il y a aussi les bailleurs de fonds (OIM, UNICEF, Terre des hommes…)

Le projet qui a démarré fin mars va durer 12 mois. Il sera exécuté en partenariat avec le centre El Wafah de l’ONG AMSME qui va assurer une prise en charge totale sur les plans physique et psychologique. C’est le partenaire de mise en œuvre avec DEI (Défense des Enfants International).

Les parties prenantes du projet sont les collectivités, les OSC avec les réseaux des 3 communes cibles et le ministère de l’action sociale.

Le réseau des OSC (14 au total) a déjà abattu un grand travail se félicite Mr Sall. Il a fait le profilage (la collecte des données).

L’objectif général du projet est de contribuer à l’amélioration de la protection globale des filles, garçons et adolescents. Quant à l’objectif spécifique ce sera de renforcer le système de protection de l’enfance dans ces 3 communes.

Les résultats attendus sont le renforcement des capacités, l’appui des OSC en termes de formation et la diffusion sous format vidéo et en 4 langues de toutes les activités du processus de protection.

Pour les actions à mener il y a la réaffirmation des réseaux; le Plaidoyer pour la signature du SPC de Teyaret qui reste la seule commune n’ayant pas de système de protection mais ça ne saurait plus tarder ; le soutien à la coordination des SPC et l’organisation trimestrielle des réunions des SPC au niveau des communes.

Au sujet des recommandations il y a l’appui aux plans d’actions.

Après l’intervention de Mr Sall le débat a été ouvert autour des SPC. Les contributions ont abordé la nécessité de l’implication de la société civile et sa professionnalisation. L’Etat doit jouer son rôle et prendre ses responsabilités vis-à-vis des ONG  cartables.

Dans son intervention le président du réseau de Tevrak Zeina a assuré que son réseau est le meilleur depuis 2017. Il a déploré le manque de coopération de l’Etat et de la commune mais aussi que les bénéficiaires des projets sont d’origine extérieure à la commune et profitent des bras longs.  Autre proposition, la société civile devrait s’investir beaucoup plus dans la sensibilisation du public ciblé.

Au sujet de ce projet nous avons recueilli quelques témoignages. Ainsi pour  Lamine Bâ responsable à la commune de Tevrak Zeina : « Le système de protection communal (SPC) est un projet qui a commencé en 2012. Son objectif c’est la protection de l’enfance. La mairie est partenaire de ce projet initié par Save the Children. Des réseaux pour la protection de l’enfance ont été mis en place au niveau de chaque moughataa de Nouakchott. Ces réseaux sont des milieux de partage et permettent la mise à niveau de toutes les associations. »

Pour sa part NGaidé Al Housseynou, maire adjoint de Tevrak Zeina et président de l’Association mauritanienne pour la protection et le développement de la mère et de l’enfant( APRODEMI) et président du groupe des ONG de Nouakchott Ouest a salué la coopération avec Save the Children avec laquelle il mène un projet(OSC 2) de 30 mois dans le domaine de la protection de l’enfance, la cohésion sociale et la citoyenneté.

Présentation des données

La présentation de la situation de Tevrak Zeina sur la base de données collectées par le Réseau des OSC a été présentée par Bâ Seydou Ousmane Conseiller Technique de Save The C hildren. L’année dernière des points focaux ont été créés au niveau du ministère de l’Action Sociale et un plaidoyer avait été mené.

Les points saillants de la présentation sont le renforcement des capacités du système de protection, le profil enfant en situation de vulnérabilité, la prise en  charge des enfants vulnérables, les besoins spécifiques de protection et les cas suivis-clôture.

Ainsi 14 ONG et OCB ont intégrés les SPC de Tevrak Zeina. Elles sont dotées d’un règlement intérieur, d’un code de conduite et d’un engagement. Le réseau a une attestation de reconnaissance de la part des partenaires.

8 OCB et ONG ont bénéficié d’un renforcement de capacités sur les thématiques initiales de la protection de l’enfant. Ainsi le réseau a aujourd’hui le bagage nécessaire pour répondre aux besoins de protection. 7 acteurs locaux (services publics) ont aussi bénéficié de renforcement de capacités.

S’agissant du profil des enfants en situation de vulnérabilité le Réseau est parti en profondeur et a identifié 8 profils. Ces chiffres s’étalent sur un seul mois : Enfants sans acte de naissance (141) ; enfants au travail et hors de l’école (116) ; enfants victimes de violences sexuelles (14) ; enfants en contact avec la loi (42) ; enfants talibés (247) ; enfants séparés (22) ; enfants victimes de maltraitance (69) ; et enfin enfants non accompagnés (57).

Le panéliste a souligné que la Mauritanie a signé le code de protection de l’enfant mais paradoxalement les enfants étrangers n’ont pas accès à l’école publique.

D’autres chiffres ont été avancés. Ile concernent la prise en charge des enfants identifiés, ceux qui ont bénéficié de cours de soutien, de cours d’alphabétisation, les enfants sans acte de naissance, ceux qui ont bénéficié de soins, de prise en charge pour des besoins spécifiques…

Par ailleurs il y a 312 cas non clôturés et le réseau a été invité à faire des recommandations pour trouver des solutions.

Le dernier volet de cette première réunion du SPC a été consacré aux recommandations des membres du réseau.

Elles ont porté sur : la nécessité d’un renforcement des capacités ; impliquer l’Etat pour résoudre les 312 cas en suspens ; Augmenter le nombre des participants du réseau aux prochaines rencontres ; envoyer à temps l’ordre du jour des prochaines réunions (une semaine avant) ; mener des campanes de sensibilisation au profit  des cibles ; assurer une coordination entre le Réseau des OSC et la commune ; Assurer la traduction en arabe de toutes les présentations et leur archivage au niveau de la commune ; échange de bases de données entre le ministère de tutelle et les ONG.

Un comité de suivi des recommandations a été également proposé et approuvé. Il a été constitué séance tenante. Il comprend un représentant de la mairie, un du réseau des OSC, un du ministère de tutelle et un des services techniques. Il est composé de NGaidé Al Housseynou,Mohamed Vall, Alia et Moamed Lemine Bâ.

Rappelons enfin que dorénavant une réunion se tiendra tous les deux mois.

Bakari Guèye

 

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