Editorial : La question noire sur la table du dialogue national en vue

Les forces vives du pays affutent leurs armes en vue du dialogue national qui s’annonce. Cette grande concertation nationale avait été annoncée le 29 janvier dernier par le Premier ministre devant l’Assemblée nationale. Ainsi depuis quelques semaines c’est le branle- bas de combat. Ce dialogue dont la nécessité a été soulignée par tous ceux qui sont soucieux de la situation du pays abordera les grands problèmes d’envergure nationale.

Et parmi les questions à l’ordre du jour il y a la question noire avec les épineux problèmes du passif humanitaire, de l’accaparement des terres de la vallée et la faible implication des négro-africains dans la gestion du pays.

Cette question se pose avec acuité depuis le fameux Congrès d’Aleg du 02 mai 1958 en passant par les événements de 1966, ceux de 1987, de 1990 et 1991 avec les déportations et les exactions extrajudiciaires, une situation que l’un des leaders négro-africains les plus en vue n’avait pas hésité de qualifier de génocide.

Cette question qui revient de manière récurrente au devant de la scène n’a jamais bénéficié de l’intérêt qu’il faut et les solutions proposées jusque-là par les gouvernements successifs n’ont été en réalité que de la poudre aux yeux.

Les différents pouvoirs ont jusque là joué sur les divisions structurelles entre les cadres et les politiciens négro-africains qui ont toujours eu du mal à accorder leurs violons et à parler d’une seule voix pour imposer leurs vues. Et le pouvoir a toujours su tirer son épingle du jeu en profitant de ces querelles de chapelle.

De ce fait toutes les recettes proposées n’ont pas été couronnées de succès.

L’affaire Abbas Rougui et les derniers événements de Ferallah montrent que cette question demeure entière.

Et pour que cette fois-ci les résultats du dialogue sur cette question soient tangibles et rapidement applicables, tous ceux pour qui cette grande question nationale tient à cœur devraient se liguer et avoir une position commune.

De son côté le pouvoir a intérêt à mettre en œuvre toutes les recommandations afin de régler ce problème qui continue à nuire à l’image du pays et à son unité.

Bakari Guèye

 

 

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