Ancien ministre sous le règne d’Ould Taya, Bâ Bocar Soule est un cadre formé à l’ENFVA de Kaédi avant de poser ses valises dans la prestigieuses université de Montpellier où il a décroché son diplôme d’ingénieur. Eduqué à Aîoun auprès de son oncle paternel, il maîtrise parfaitement la langue parlée par la majorité des mauritaniens, le Hassaniya. Un homme généreux et disponible à tout moment.
Elu maire de Bagodine pour la première fois en 1994, après une rude bataille contre son adversaire Abdoulaye Saydou candidat du RDU. Ils sont arrivés égalitaires aux voix au 1er tour chacun avec 399 voix. Il a fallu un deuxième tour pour qu’il remporte l’élection avec une courte avance.
Election qui reste gravée dans les annales de l’histoire de Bagodine. Il dispose d’un vaste tissu de relations. Il a continué à exercer la politique dans le département de MBAGNE depuis cette date. L’’on se rappelle de la rivalité politique très rude qui l’opposa à son défunt rival, feu Ba Houdou Abdoul (paix à son âme). Rivalité enterrée en 2012 à l’occasion du concert organisé par l’artiste Baba Maal à Bagodine.
Ils se sont affichés ensemble jusqu’à la fin des ces journées culturelles. Il a été maire, député, ministre, PCA de la SNDE pendant six ans puis du port autonome de Nouadhibou en 2020. Fin connaisseur de son fief politique (MBAGNE), fin manœuvrier politique également, le lion de Bagodine tel qu’il est surnommé par la presse a un atout politique majeur, c’est le courage. Un cadre moderne mais qui reste tout de même très attaché à son passé (les valeurs de la société traditionnelle, notamment). Au début des années 2000, élu président de la fédération régionale du Brakna du défunt PRDS, il prononce son discours en langue Pular. Suffisant pour déclencher l’ire des extrémistes arabes et même de cadres supposés progressistes comme Ismail O Amar (ancien DG de la SNIM).
Ces cris funèbres sont restés inaudibles dans l’oreille du Raîss d’alors, Maouiya O Sid’Ahmed Taya. Sur son parcours politique, il croisera plusieurs adversaires et rivaux politiques. Le dernier d’entre eux, fut feu Bellou Ba, ancien député à qui administra une défaite lors de la dernière réimplantation (2018) de l’UPR dans le département de MBagne. Ce fut l’une des mémorables batailles politiques menées par le lion dans la Moughataa. Ses adversaires lui reprochent le manque transparence de ses actes politiques et même le manque de pitié pour ses rivaux politiques selon MS.
Daouda Abdoul Kader DIOP