La zone pastorale d’El Atf , aux confins des communes de Toufoundé Civé, de Magahama et de Tokomadji, relevant de la wilaya du Gorgol, est réputée être un lieu de grande convergence, du cheptel mauritanien. Dans cette zone, qui couvre une superficie d’environ 100 km de long et 50 km de large, les pâturages, qui constituent une réserve pendant la période de soudure, drainent une grande partie du cheptel issue de la plupart des wilayas du pays. C’est dans cette zone pastorale majeure que le Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel-Mauritanie (PRAPS-MR) a choisi de réhabiliter des infrastructures d’hydrauliques pastorales (un puits à Mleizmatt, un puits et un forage à Hadad 1, et un forage à Hadad 2).
L’intervention du projet a été l’amorce de la fin du calvaire de l’accès à l’eau pour de nombreux pasteurs qui empruntent chaque année les routes de la transhumance vers El Atf, en attendant de mettre le cap sur la réserve pastorale du Ferlo au Sénégal ou vers les pâturages du Mali.
«Avec la bonne pluviométrie enregistrée cette année, les éleveurs des autres régions profitent encore de l’abondance de l’eau dans les mares et les étangs, ainsi que le pâturage de leurs lieux de résidence. A la même période pendant les années précédentes où la pluviométrie était faible, les lieux étaient déjà envahis par des animaux venus de toutes les régions du pays » témoigne Mohamed Mahmoud Ould Amar Sidi, chef du village de Hadad 1.
«Le puits pastoral réhabilité, d’une profondeur de 40m, est d’une importance capitale pour les éleveurs que nous sommes. Quand les étangs environnants tarissent, nous utilisons le forage ; mais quand il est en panne, nous puisons l’eau du puits ». Pour le moment, le chef du village tout joyeux indique qu’il existe encore « une grande réserve de pâturages à Haddad et dans le reste du pays, grâce l’abondance des pluies durant cet hivernage». Et d’ajouter que : « ces pâturages peuvent durer jusqu’au prochain hivernage. Ce qui va, selon toute vraisemblance, limiter la transhumance chez-nous. Ensuite, d’ici 2 à 3 mois, l’eau des mares et des étangs va tarir dans les autres régions, ainsi que les pâturages, et les éleveurs vont affluer. Ici, si on échappe aux feux de brousse, les pâturages pourront suffire encore jusqu’au prochain hivernage ». Pour le notable de Hadad 1, «l’appui du PRAPS pour la réhabilitation des puits de Hadad 1 et de Mleizmatt, est intervenu à un moment crucial, où les éleveurs et les populations locales en ont le plus besoin».
Cheikh Aïdara et Baba D. Traoré