AUTRUI OU L’IMPORTANCE DE LA RELATION HUMAINE

Mbacké Ndiaye est juriste et politologue sénégalais. Il vit à Bruxelles en Belgique.

Mesdames, messieurs, honorables participants, chers organisateurs du symposium :

Nos premiers mots, si vous le permettez, iront dans le sens du vote d’une motion de remerciement que nous tenons particulièrement à adresser aux organisateurs du symposium. Je voudrais demander à l’assistance la permission d’exprimer ces paroles de gratitudes en Wolof, notre chère langue nationale.

Ceux qui pratiquent cette langue ou s’intéressent, tant  soit peu,  à la culture sénégalaise, en comprendront aisément la raison. Et d’ailleurs le libellé du thème du symposium me conforte, à bien des égards, dans cette voie : « Suit le texte en Wolof »

Un des plus célèbres proverbes français et qui s’est décliné dans plusieurs domaines, économie, finance, sociologie, politique, etc. est, vous le savez sans doute :

« Charité bien ordonnée commence par soi-même »,

Si nous remplaçons le mot « charité » par le terme « respect », nous tombons sur un deuxième proverbe, tout aussi renommée, qui a trait à l’altérité de l’autre et la nature du traitement qui lui est due « le respect est réciproque ». Si la vérité de la réciprocité du respect du à l’autre se mesure à l’aune de celui que l’on doit à soi même, la relation à l’autre s’équilibre et se valorise en s’enrichissant du degré de l’estime attaché aux valeurs communément partagées : philanthropie, indulgence, altruisme.

Sous ce rapport, l’importance de la relation à autrui si elle est appréciée en miroir ou en reflet de ce que nous ressentons et voulons pour nous même elle ne peut être que positive et enrichissante (bilatéralité, multi latéralité). Ceux qui feignent de mépriser sournoisement les autres sous couvert du racisme (qui est une donnée innée et donc universelle) avouent en réalité leur incapacité à soutenir la compétition, dévoilant de et par ce seul fait leur infériorité mentale. C’EST UN MOYEN D’ELIMINER SANS COMPETIR UN ADVERSAIRE REDOUTE, c’est une échappatoire, une solution de facilité.

Nous pouvons aussi dire, d’autre part, que si cette relation se construit sur un schéma  de déséquilibre et de défiance c’est à dire non réciproque et unilatéral elle aboutie toujours à des conséquences négatives, néfastes ou dangereuses : indifférence, intolérance, racisme.

 Pour extraire toute ambiguïté du sujet, nous dirons d’abord qu’il ne s’agit pas ici de la « relation humaine » telle qu’elle pourrait s’établir entre différents êtres humains. Car la haine ou la méchanceté qui naissent aussi entre deux individus sont également de nature « œuvre de l’Homme et donc humaine » dans la mesure où ces sentiments mettent aux prises deux êtres humains. Et il n’est pas question dans l’esprit d’aucun d’entre nous, ici, de douter du caractère humain de ces sentiments. Tout comme la haine, la jalousie, l’intolérance, la xénophobie, le racisme sont parties intégrantes de notre nature humaine.

Ainsi lorsque nous parlons de relation humaine, la concision recommande que nous en délimitions le sens et la portée de manière précise de sorte que nous évitions tout conflit sémantique.

Dans cette perspective, nous tenons à clarifier que l’usage du mot  « humain », dans notre approche du thème, n’est pas pris ici dans son acception anthropologique mais plutôt dans son sens philosophique.

Cela abouti à une approche philanthropique qui met en exergue certaines valeurs que l’on englobe généralement sous le vocable d’ « Humanisme ».

Cette approche extensive permet de considérer comme « relation humaine » toute relation impliquant au moins un « Être » humain. Ce qui signifie que les rapports de l’homme à la nature, à son environnement et à la Transcendance sont aussi considérés comme « humains ».

Nous avons porté le choix sur la personnalité de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké (Khadimou Rassoul) pour illustrer la complexité de tous ces rapports.

Nous discuterons d’abord de sa relation avec Dieu par l’intermédiaire du prophète Muhammad (Khidmat) ; Puis avec les hommes (khilâfat), et dans ce cas précis nous distinguerons entre le processus d’humanisation de ses rapports « conflictuels » avec le colonisateur avant de nous intéresser à  « l’initiation » de ses disciples à la discipline confrérique. Et nous terminerons enfin cette petite réflexion sur l’élargissement de sa conduite à l’ensemble des êtres vivants et notamment aux animaux (Responsabilité humaine).

Nous prendrons le soin tout au long de notre propos de garder en filigrane l’esprit et la profondeur du plus beau de tous les proverbes Wolofs à savoir « NIT, NIT’AY GARAB’AM : « L’homme est le Remède de l’Homme » »

On a beaucoup glosé sur la profondeur, la sagesse, l’universalité de ce proverbe ainsi que l’arrière fond psychologique, la dimension philanthropique et « égocentrique » qu’il contient. Les travaux effectués par les Africanistes, les anthropologues et linguistes de tous bords en sont une illustration parfaite.

Mais l’intérêt dont il est le plus révélateur est sa capacité à dévoiler la « psyché » du peuple WOLOF au sein duquel justement s’est forgé et formé le soufisme du sage qui nous servira de file conducteur pour démontrer l’importance de l’autre dans le rapport à soi.

  • L’impact de la transcendance dans notre rapport au monde :

Depuis l’aube de l’humanité, les hommes ont toujours recherché l’explication du monde dans des forces supérieures immatérielles ou matérielles. C’est ce qui s’est manifesté par le panthéisme, l’idolâtrie, polythéisme des premiers hommes et s’est poursuivi durant la période dite des Révélations monothéistes initiées avec le doute Abrahamique pour se culminer avec les philosophies post religieuses (voir la théorie de la sortie de la religion sans la négation de Dieu).

Cette vision des choses qui met en scène la prééminence de la science sans aucune opposition à la suprématie divine est confirmée dans les travaux d’éminents savants spécialisés dans différentes disciplines scientifiques. Le résultat auquel ce travail a abouti démontre que la vérité de l’existence de Dieu est plus que jamais manifeste dans notre époque moderne ou le culte de la science atteint son paroxysme.

L’Islam, pour sa part, annonçait déjà sa confiance dans la science pour confirmer le combat de l’unicité et de la véracité divine : « les savants sont les héritiers des Messagers : العلماء ورثة الأنبياء », prophétisait déjà Muhammad il y a 14 siècles.

Le coran rempile en insistant sur l’inéluctabilité de la victoire finale de la Raison :

.« سنريهم آياتنا في الآفاق وفي أنفسهم حتى يتبين لهم أنه الحق »

« Nous leur montrerons Nos signes dans l’univers et en  eux-mêmes, jusqu’à ce qu’il leur devienne évident que c’est cela (le Coran), la Vérité. » S.41-V.53 (Fussilat : Les versets détaillés)

C’est sous cette hégémonie de la Connaissance, et donc, de la science, que l’Homme dirige ses rapports avec ses semblables.

Elle a donné naissance à des crises, des conflits et des guerres, de toutes natures : conquêtes religieuses, guerre d’expansion, croisades, choc des civilisations, etc.

Cette relation d’adoration, qui prédétermine et oriente notre rapport à autrui s’est imposée à nous tout au long du cheminement de la raison humaine. Elle a déplacé son centre de gravité vers des idéologies aux noms desquelles l’homme entend construire son univers : communisme, fascisme, capitalisme, athéisme, etc.

Pour avoir une prise réelle sur le thème abordé, il nous faut restreindre notre champ d’investigation à la vision de l’Islam et ses déclinaisons soufistes plus précisément celle de Cheikh Ahmadou Bamba.

  • Positiver une relation conflictuelle :

Dans la philosophie islamique, le rapport à l’autre est fortement imprégné de la recommandation divine contenue dans la sourate 43 verset 32 ( Az-Zukhruf : l’Ornement )

« نحن قسمنا بينهم معيشتهم في الحياة الدنيا ورفعنا بعضهم فوق بعض درجات ليتخذ بعضهم بعضا سخريا ورحمة ربك خير مما يجمعون »

« (…) C’est nous qui avons réparti entre eux leurs subsistances dans la vie présente et qui les avons élevé en grade les uns sur les autres afin que les uns prennent les autres à leur service. La miséricorde de ton Seigneur vaut mieux, cependant, que ce qu’ils amassent ».

Service et non pas servitude pour que triomphe l’esprit de complémentarité et d’enrichissement mutuel. Ahmadou Bamba s’engouffre dans cette brèche, ouverte par le Coran, pour exalter le nom de son Seigneur Allah, dont la miséricorde et les bienfaits ont été connus et reconnus de lui par le truchement du message prophétique. C’est la raison de son dévouement au Prophète Muhammad (psl) afin de lui signifier sa reconnaissance et sa gratitude pour avoir su assurer la transmission du message Divin jusqu’à lui. C’est pourquoi, il n’a jamais été distrait dans l’accomplissement de sa mission de « Serviteur du Prophète ». Titre évocateur dans la mesure où toute sa vie ne sera qu’un engagement pour la cause de la vérité et de la justice. Car pour lui, la vérité est la suprématie de Dieu, la justice, la soumission de l’homme à la volonté de son Créateur.

En transposant les fondements de ce rapport dans le champ des relations humaines, Ahmadou Bamba entérine l’idée de l’absence de lésion dans ses rapports à autrui. Pour lui, le devoir du croyant consiste à s’abstenir de toute réaction qui induirait une idée de nuisance ou de préjudice même si la cause provient d’un interlocuteur animé d’une mauvaise intention.

ولتكفني أذى جميع العالمين        ولتكفهـم أذاي يا رب أميـــن

و ق أذاي أقــــربا و أجنبــا         ومسلمــا وكــــافرا بزينبــــا

« Ô Seigneur! Épargne-moi tout préjudice porté par les créatures envers moi et vice versa.  Amène… »

« Et par égard à Zeinab, prémunis-moi de porter préjudice à mes proches, aux étrangers, musulmans soient-ils ou incrédules. »

Pour lui, la vengeance est signe de faiblesse et participe de la même nature que celle de l’agresseur.

فكل من شتمنــي أو لاما        فهب له التوبة واستسلاما

فكل من أســاء  ظنه بيا         فلي قلــب قلبــه يا ربيـــا

« Quiconque me blâme ou m’offense, accorde-lui Ton pardon et qu’il Te soit soumis. »

« Quiconque aura des préjugés contre moi, fais en sorte qu’il change d’avis, ô mon Seigneur! »

La contre agression doit être positive puisque l’agression est négative. Il était persuadé que le pardon de l’individu, disposant de tous les moyens pour assouvir sa vengeance, a un impact beaucoup plus considérable que n’importe quelle autre réaction à l’agression. Il l’a d’ailleurs démontré face aux colonisateurs qui l’avaient exilé à tors, en se situant au dessus de toute vindicte,  après avoir essuyé plusieurs péripéties douloureuses et malencontreuses. Il fit preuve de grande générosité et de pardon sincère après trente trois ans de persécution :

عفوت عن الأعداء طرا لوجه من       نفاهم لغيري ســرمدا لست أدفع

« J’ai pardonné à tous mes ennemis pour la Face de Celui qui, pour l’éternité, les a détournés de moi, car  je n’éprouve aucun sentiment de vengeance. »

Au-delà de l’élan de générosité et de pardon, il y a chez le marabout un refus constant de  s’abandonner au désespoir. Il voyait en chaque « ennemi » un potentiel et futur ami. Ce comportement foncièrement optimiste découle du niveau élevé de sa foi en Dieu et en l’homme qui se traduisit par ce que nous avons, dans un autre texte[1] et dans un autre contexte, appelé « la station philosophique » ou « état spirituel » correspondant au « Raffermissement et Assouplissement » de sa conduite vis-à-vis de ses « ennemis » :

« Wa Mahal Djolof ila-l Buq’ah al-Mubârakah : ‘asâ a-Lâhu an yaj’ala baynakum wa bayna-l-lazîna ‘âdaytum minhum mawaddatan » : « Quant à la « station philosophique entre les lieudits Djolof et Diourbel [1330/31H ; 11912/1] elle correspond au verset [qui prône l’indulgence et la tolérance]  » : « Il se peut qu’Allah établisse de la mansuétude entre vous et ceux d’entre eux dont vous avez été les ennemis.[2]»

On le voit donc très bien si le marabout investit autant d’énergie dans ses relations conflictuelles dans l’espoir de les voir se transmuer en relation amicales, paisibles et pacifiques, qu’en serait-il alors de son attitude quand à ses rapports avec ses proches ? (Famille, entourage, disciples, coreligionnaires, compatriotes, etc.).

  • ENRICHIR DES RAPPORTS PACIFIQUES :

La réputation du marabout comme promoteur de la paix, du dialogue et de la fraternité est quasi unanime. Des témoignages peuvent être trouvés dans ses propres écrits mais aussi dans les relations épistolaires qu’il entretenait avec ses contemporains. Son amour pour son prochain se dégage clairement de tout ce qui le liait aux autres. Son rapport à autrui faisait toujours l’objet de précautions méticuleuses fondées sur la bienveillance et l’absence de lésion. La bonté du Cheikh inondait non seulement son entourage immédiat mais aussi s’étendait à l’univers dans son ensemble. Cet aspect des choses apparaît de manière itérative sur l’ensemble de ses écrits. On peut notamment citer ses beaux vers dans lesquels il implore le Maître de l’univers d’accepter dans son Paradis toute l’humanité :

يا مالك الملك يا من جل عن قود       ارحم جميع الورى يا هاديا ردءا

«Ô  Seigneur de l’univers! Ô Celui qui est au-dessus de tout esprit revanchard submerge de Ta miséricorde[3] toutes les créatures, Ô Celui qui dirige les égarés.[4]»

Ou encore :

لي كن بكن سرمدا واجعل مسيري ذا       جوف الفـرى للورى مثل المحارين

« Par Ton fiat exauce tous mes vœux et fais que mon exil soit comme une chasse giboyeuse pour les créatures (…).»

L’altruisme du marabout s’étendait au-delà de sa famille, de ses proches, de ses disciples et de ses coreligionnaires :

كونوا محبين الخيور لجميع       خلـق إلهنا المقــدم البديع

« Nourrissez le bien pour toutes les créatures de Dieu, l’Alpha et l’Oméga.»

Il écrit par ailleurs :

( واجعلني الدهر بشر الحمر والسود)

« Fais de moi un motif de bonheur autant pour les noirs que pour les blancs»

( وانفع بي الورى يا مغنيا عن مدفع )

« Que l’humanité tire des avantages par ma personne, ô Toi Seigneur, rempart à tout recours à l’armement».

واغفر لكل محسن و محسنــة        مغفرة لهم تقود الحسنـــــة

« Accorde Ton pardon à tous les bienfaisants et bienfaisantes de sorte qu’ils soient conduits vers Ton paradis.  »

Il serait vain de vouloir citer ici tous les vers ayant trait à la générosité et à la philanthropie du marabout puisqu’il n’a vécu que pour cela et par cela. Son œuvre est celle d’un généreux optimiste qui place sa confiance en Dieu à travers les hommes qui selon lui complètent la grandeur et la puissance divine.

  • UNIVERSALISER LE RAPPORT:

Ces quelques exemples tirés de la vie et l’œuvre de Sérigne Touba, soufi né au Sénégal au 19eme siècle montrent bien que l’homme s’est toujours préoccupé du sort de son prochain et que loin d’être un loup pour son semblable, il peut très bien constituer pour lui un secours et abri. Décidément, l’homme malgré ses égarements parfois douloureux, parfois violents a su constituer à bien des égards un remède à l’homme selon l’adage bien connu des Wolofs. C’est dans cette lancée que des lois, des codes, des constitutions, des modes de vie ont été adoptés, plébiscités pour assurer cette fonction curative attachée à la nature et à la fonction de l’Homme. Si l’on ne peut point douter que l’homme fut à l’origine des guerres, des conflagrations, on ne saurait non plus mettre en doute sa capacité à signer et à décider la paix.

Notre démarche n’est pas de faire preuve d’un optimisme béat ou d’une attitude irresponsable, mais seulement de reconnaître à l’homme sa capacité de réaction positive et de mobilisation objective pour le recouvrement de la raison qui est une des caractéristiques essentielles de l’homme. S’il est vrai que l’homme ne peut s’empêcher de faire des guerres, sa raison a toujours eu le dernier mot. C’est un enseignement constant qu’on peut tiré de l’histoire des peuples, des cultures et des civilisations.

Le rapport à autrui n’est pas seulement limité aux cadres privés des individualités. L’autrui est aussi la culture de l’autre, sa religion, son appartenance ethnique ou raciale. Car si les hommes se rencontrent ou s’affrontent en duel, ils peuvent aussi s’affronter ou se rencontrer en groupe, en société ou par civilisation interposée. C’est pourquoi des états se sont mis d’accord pour ratifier des lois sur le droit à l’ingérence qui est un principe qui limite le sacro saint principe de la souveraineté. L’exemple de la volonté politique constamment réitérée de construire les « Etats-Unis d’Afrique » en est parmi tant d’autres  une illustration patente. (UE, USA, le Grand Maghreb Arabe, Etc.).

Cette attitude sage de l’homme a été étendue à son entourage notamment les animaux, et à la nature environnante. Ses volontés dans ces matières sont clairement exprimées dans des textes protégeant les animaux, protégeant l’environnement naturel, comme des pactes sur l’écologie, des lois qui combattent la maltraitance animale. Autant de choses et d’actions en faveur de la protection, de l’amélioration, du cadre de vie et des conditions de développement qui parfois imposent des restrictions à l’homme lui-même, limitent sa liberté, tempèrent ses désires. C’est le cas, par exemple, des lois sur la protection des espèces, c’est le cas aussi des lois sur les calendriers d’ouverture et de fermeture de la chasse. On peut citer aussi, la protection de certains sites ou lieux historiques et leur inscription dans le patrimoine protégé de l’UNESCO. Et la liste n’est pas exhaustive.

Nôtre grand guide spirituel, Sérigne Touba, Khadimou Rassoul a toujours prôné ce rapport à autrui fondé sur l’idée de responsabilité de l’homme vis-à-vis de son prochain, mais vis-à-vis aussi des êtres que Dieu a doté de la vie et de la dignité nécessaire pour requérir la protection et les soin de l’homme. D’ailleurs, dans le pacte qu’il a scellé avec le prophète Muhammad en l’an 1311H/1994, on pouvait noter une clause de validité très particulière en ce qu’elle imposait au Cheikh de s’abstenir de verser le sang d’un être vivant quel qu’il soit.

Il est très mal aisé au moment de conclure ce discours, d’exprimer un optimisme sans faille dans le développement des rapports à autrui mais on peut parfaitement dresser un bilan à décharge de l’homme. Car face à toutes dérives individuelles impossibles à éradiquer complètement, l’Homme s’est doté d’un arsenal juridique, politique et économique très perfectionné pour juguler leurs effets.

Nous ne désespérons pas de notre capacité de faire le bien en toutes circonstances comme l’a souhaité l’Omniscient Dieu de l’Univers à travers son Prophète :

« واتبع السيئة الحسنة تمحها وخالق الناس بخلق حسن ».

« Fais succéder le Bien au Mal pour en effacer les effets et agis [toujours] avec bienséance  en société » car c’est ainsi que le Créateur a conçu les hommes pour l’excellence.

C’est sur cette Parole du prophète, le « bien-aimé » de Khadimou Rassoul, que se termine cette réflexion. J’ose espérer qu’elle a suscité chez vous, en l’écoutant, le même optimisme qui m’a animé au moment de  l’écrire.

Je vous remercie infiniment pour votre grande patience ; je formule le vœu que ce symposium puisse compter parmi les traditions qui s’inscriront dans notre vie de « déracinés » Mourides et Sénégalais et que nous célébrerons le plus longtemps possible en votre compagnie dans la même ferveur.

JE VOUS REMERCIE INFINIEMENT.

 

M’BACKE N’DIAYE

 RUE WOERINGEN, 08

BRUXELLES 1000

Baker070703@yahoo.fr

0032-487/622.354

*******-

[1] )-  Propédeutique à l’enseignement de l’œuvre de Ahmadou Bamba, Revue « Mouride Eveillé », Bruxelles, 2007, p. 21. (Conférence prononcée à Dijon à l’occasion du grand Magal de Touba 2007).

([2])- p. 20. Le texte en gras est une citation coranique du verset 7 de la sourate 60 : Al-Mumtahanah (L’éprouvée).

([3])-Il importe de préciser que la « miséricorde » (ar-Rahmân) en question ici ne recouvre guère celle (ar-Rahîm : Très miséricordieux) privilégiée pour les croyants dans la vie eschatologique.

([4])- Cf. son poème écrit en acrostiche des deux attributs de Dieu, « Rahmâne, Rahîm : Clément, Miséricordieux ».

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