La capitale mauritanienne a abrité en fin de semaine dernière le lancement du Projet « Sahel je m’engage » dont l’objectif affiché est que : « Les religieux, les traditionnels et les jeunes de la Mauritanie,, du Mali et de la Guinée travaillent ensemble pour le renforcement des relations intergénérationnelles afin de promouvoir la santé de leurs populations ».
La cérémonie officielle a été rehaussée par la présence de la conseillère de l’ambassadeur des Etats Unis en Mauritanie Amamda Cordwell et d’une forte délégation d’oulémas dirigée par Dr Cheikh Ould Zein ainsi que du représentant du ministère mauritanien de la santé Sidi Mohamed Ould Abdel Aziz.
Dans son allocution, le Dr Cheikh Ould Zein a remercié tous les invités avant de souligner que ce programme réunissant jeunes et oulémas a pour objectif de discuter des questions de développement et des problèmes des populations rappelant que tous ces pays partagent en commun l’islam qui appelle à l’unité de tous.
Pour le Dr Zein, les oulémas doivent contribuer au développement du pays. Il s’agit d’agir pour changer les mentalités et de voir comment peuvent-ils coopérer avec les jeunes. Il est nécessaire dit-il d’ouvrir des passerelles entre jeunes et oulémas pour trouver des solutions conformes à la charia islamique et ce dans l’intérêt général de ces pays. Et le Dr Zein d’assurer que l’islam est l’allié du développement contrairement à certaines idées reçues. L’islam est une bénédiction et une délivrance pour le monde a clamé le cheikh.
Le forum va discuter de l’organisation de la famille, de l’espacement des naissances et contribuer à la santé des mères.
Pour sa part, la conseillère de l’ambassadeur des Etats Unis en Mauritanie Amamda Cordwell s’est dite heureuse de donner le feu vert pour cette initiative financée par l’USAID. Une initiative dit-elle qui va augmenter la sensibilisation et contribuer à la santé reproductive.
Mme Cordwell a souligné que les chefs religieux sont de vrais leaders d’opinion et a rappelé la solidité des relations entre la Mauritanie et les Etats Unis aussi bien dans le domaine de la santé que dans les autres domaines.
Le représentant du ministère de la santé a quant à lui expliqué que la mortalité maternelle est élevée à cause de certains comportements et de certaines mentalités telles que le mariage précoce, l’excision et les MGF…
Sidi Mohamed Ould Abdel Aziz, c’est son nom a parlé de l’existence en Mauritanie d’une loi sur la santé reproductive qui s’inspire de l’islam, une loi adoptée en 2018 et dont le décret d’application a été promulgué en 2019. C’est dit-il une loi qui est conforme aux enseignements de l’islam.
Ould Abdel Aziz s’est enfin réjoui du dialogue entre Oulémas et jeunes dans la région du Sahel.
Autre mot au cours de cette cérémonie, celui de Cheikh Saliou M’Baké président du Cadre Religieux pour la Santé et le Développement (CRSD) du Sénégal ; un message vidéo dans lequel il a présenté son organisation comme une ONG qui regroupe des religieux musulmans et chrétiens et il a affirmé au passage que les communautés religieuses et les jeunes peuvent influer sur le cour des choses.
A noter que c’est le CRSD qui pilote l’ensemble du projet au niveau des pays du Sahel.
Pour Ali Kébé, point focal du programme en Mauritanie l’objectif de cet outil c’est de mieux informer les leaders religieux, mieux informer les gouvernements et encourager les médias à provoquer le dialogue.
Les thèmes abordés sont variés et comprennent entre autres les mariages précoces et forcés, l’éducation des filles, la planification familiale pour les jeunes couples, les MGF, l’éducation à la vie familiale, les donateurs et les journalistes…
Après les discours officiels, les participants à cet atelier ont pu suivre un documentaire sur les activités menées dans le cadre du projet et une session de questions/Réponses a clos l’activité.
Bakari Guèye