Déclaration:La CVE engage le Gouvernement à reporter l’ouverture des classes

La Covid-19 a entraîné l’arrêt brusque des écoles et des universités dans tous les pays du monde et chaque pays essaie, en fonction de ses réalités, de sauver l’année académique.A ce titre, et s’agissant de la Mauritanie, des cours ont été organisés en ligne, par télévision ou  par WhatsApp.Force est de constater, qu’à l’évaluation, cinq mois après, cet enseignement à distance,les résultats escomptés n’ontguère été satisfaisants.La décision des autorités mauritaniennes de reprendre les cours le 1er Septembre 2020 suscite de nombreuses interrogations.

L’éducation étant un secteur très important, qui mérite un traitement sérieux et responsable, cette ouverture des écoles, annoncée aux forceps, se déroulera dans un contexte marqué par des programmes inachevés etun manque de préparation notoire.La dotation en infrastructuresd’hygiène et en matériel de protection contre la Covid-19 (toilettes, masques,gel) insuffisante, entraînera sans aucun doute de lourdes conséquences. Et rien n’indique, qu’en l’état actuel des choses, le respect des gestes barrières serait scrupuleusement observé, en particulier pour les petits enfants desécoles primaires.

Cette décisionmal préparée,d’ouvrir les classes,aura un impactcertain sur le niveau des élèves et générera d’inévitables lacunes qui, à long terme, seront très préjudiciables.

De plus, les autorités ne semblent pas avoir pris en considération le manque de motivation des enseignants du privé auxquels l’Etat avait promis de payer, ne serait-ce que 3 mois de salaires, mais ne l’a pas fait. Ces enseignants,complètement démotivés, sont restés sans salaire depuis le mois de Février 2020.

Enfin,organiser le BAC deux semaines après une si longue pause pédagogique risque de faire accroître le taux d’échec, déjà très élevé, ettout diplôme obtenu et délivré, dans ces conditions, aura une valeur très contestable.

Nul doute, qu’à l’expérience, les cours en ligne, par WhatsApp ou par télévision comportent de nombreuses insuffisances.

En conséquence, la CVE demande aux autorités de prendre leurs responsabilitéspour ne pas sacrifier toute une génération.

La CVE estime que décréter une année blanche doit être envisagée comme une option afin d’éviter à un système éducatifdéjà en crise de s’enfoncer davantage.

 Nouakchott, le 29/08/2020

 La Commission Exécutive

 

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